Corse – randonnée du lac de Nino

Voici venue la première journée de transit et elle commence avec une bonne nouvelle : la météo est de nouveau bonne et propice à la randonnée en altitude ! Je pars de Aiti pour prendre la direction de la côte ouest de l’île, prévoyant de séjourner quelques jours à Cristinacce, en retrait du golfe de Porto.

La journée commence (au delà du fait de remplir la voiture) par un bout de route tout à fait spectaculaire et nommé Scala Di Santa Regina. Ce défilé, avec ses roches superbes, ses flancs escarpés et sa sauvagerie, protège l’un des accès à l’une des vallées les plus pures et dures de Corse : le Niolo.

Plutôt que de vous assener de longs discours, voici quelques qui je pense en diront bien plus long !

Après la traversée de cet incroyable défilé, je continue ma route en direction du point de départ de ma randonnée du jour ! Je dépasse le lac de Calaluccia et le village éponyme, ainsi que celui de Albertacce pour finalement atteindre, après avoir évité un très grand nombre de cochons corses, le parking de l’ONF, à la frontière entre Haute-Corse et Corde du Sud.

Depuis la maison forestière de Poppaghia, c’est parti pour un peu plus de 700 mètres d’ascension vers une petite merveille située sur le GR20 : le lac de Nino. Le parcours commence en forêt, en compagnie de quelques vaches à moitié sauvages. Le Monte Cinto se laisse apercevoir de temps en temps entre les frondaisons.

Le terrain se dénude petit à petit et les conifères disparaissent, avec un dernier spécimen solitaire de toute beauté. On atteint enfin la petite bergerie de Colga. Le paysage en retrait, avec la chaîne du Monte Cinto nettement plus visible désormais, est superbe. Il est temps d’entamer le dernier bout d’ascension dans une grande étendue très minérale et sauvage, jusqu’à la crête que l’on devine tout là-haut.

La crête, la voilà. La claque est instantanée, passée la petite croix qui marque son point de traversée. Le lac de Nino est sublime, avec sa petite plaine humide creusée de pozzines. Au loin, la crête du Rotondo est visible, avec quelques morceaux de la randonnée faite autour du Melo et du Capitello. Impossible de ne pas rester bouche bée devant ce paysage.

Je m’engage alors dans le tour du lac, évitant consciencieusement de mettre les pieds dans une pozzine plus ou moins profonde… ! Les reflets des sommets environnants dans le lac sont superbes, tout comme les vaches qui paissent paisiblement sur place. On les comprend.

Alors que j’ai quasiment fait le tour du lac, j’aperçois deux silhouettes pas bien loin de moi mais je suis en train de photographier un cadre qui me plaît bien. Soudain, j’entends un « Vincent ? » derrière moi. Mais, mais, mais… le beau-frère et un de ses meilleurs amis ! Nous les savions sur le GR20 mais pas sur ce tronçon !

La rencontre est trop belle, improbable, c’est un coup du hasard absolument génial ! Le déjeuner se fera donc en leur compagnie, à papoter de la Corse, de ce voyage, de la météo qui ne les aura pas gâtés justement, eux qui doivent rester là-haut sur le GR. C’était tout à fait inattendu et ça n’en a été que plus beau.

 

La descente par le même chemin est donc un peu teintée de la nostalgie de ce moment improbable et privilégié, alors que tous deux reprennent le GR20 pour continuer leur marche. De notre côté, nous retraversons le désert minéral donnant sur le Cinto, nous admirons une nouvelle fois les pins laricio avant de retourner prendre un verre et un café à Calaluccia.

Il faut ensuite reprendre la route pour monter à l’assaut du col de Vergio, alors que le soleil commence à abandonner le Niolo, baignant le golfe de Porto d’une lumière superbe alors que nous atteignons enfin Evisa, puis Cristinacce, jolis petits villages de montagne parsemés de cochons à l’air délicieux…

La carte de cette journée de randonnée :

Où boire un verre dans la vallée du Niolo ?

Après la rando, je suis retourné à Calacuccia pour m’arrêter en bord de route, sous les arbres protecteurs du Café de France. Jolie vue, bonne bière et bon café… Idéal pour profiter du soleil déclinant et faire une pause avant la route finale vers Cristinacce.

Où dormir après avoir visité le Niolo et dans la région de Porto ?

J’avais choisi de dormir en retrait de Porto, très cher et très peuplé afin d’avoir accès tant à la côte qu’à la montagne. Mon choix s’est ainsi porté vers la zone de Evisa et Cristinacce, avec une jolie petite maison bien aménagée et agréable. C’était à dire vrai un peu loin de Porto (30 minutes de descente sans être énervé) mais la route était tellement belle, tous les jours…