Cantal – randonnée du Bec de l’Aigle et du Téton de Vénus

Il y a des régions comme ça, qui se refusent à vous. On essaie d’y aller et la météo devient exécrable. Une fois. Une autre. On désespère et on se dit que la troisième fois sera encore pire, qu’on traversera le coin avec le vague à l’âme, triste, gris. Mais non, la troisième fois fut la bonne pour le Cantal…

Me voici donc (enfin ! j’ai dit enfin ?!) au Lioran, l’une des stations de la région auvergnate, pour arpenter une première partie du volcan cantalien, le plus vaste stratovolcan d’Europe dont il ne reste aujourd’hui que de jolis vestiges propices à la randonnée…

Programme du jour sous un ciel gris ? Oui, le ciel est gris le premier jour, comme un rappel… Je me dis qu’il faut randonner doucement et faire dans le local. Aussi je prends la voiture en direction du bas de la station, comme un fainéant pour me diriger vers le Bec de l’Aigle.

Le chemin grimpe sec à travers bois dans un premier temps, offrant ici et là quelques vues sur le Plomb du Cantal, le grand voisin que je me réserve pour un autre jour ou une autre fois. Après quelques arbres tortueux, on atteint bien vite les contreforts du Bec de l’Aigle, dont le nom est pour le moment plutôt mystérieux.

Du coup, on grimpe, encore et encore. La montée est sèche, on avale à dire vrai pas loin de 600 mètres de D+ d’un coup d’un seul et sur un kilométrage faible ! On parlait de commencer doucement c’est bien ça ? Raté. Les jambes rigolent jaune, les mollets tressaillent, ça m’apprendra à boire autant de bière hein.

N’empêche, la récompense est belle, tout là-haut, une fois les quelques passages glissants surmontés et le dernier bout de pente avalé dans un sillon sacrément creusé par les pluies récentes. Devant moi, le Plomb du Cantal dans toute sa splendeur. A droite, le Puy Griou et un petit bout de chaîne de puys du massif cantalien. Oh, à gauche, il y a aussi de belles vallées, profondes.

L’ascension continue ceci-dit encore un peu, rejoignant un haut plateau que l’on longe vers l’ouest, en direction du Puy Griou. Le sentier peut ainsi rejoindre un sentier de GR qui traverse toute la zone mais pour ma part, je m’arrête rapidement sur un éperon rocheux qui domine les alentours.

La vallée du Lioran ou vallée de la Cère s’étend à ma gauche, avec au centre le Puy Griou pour marquer la frontière avec la vallée de la Jordanne. Au centre ou presque, le Téton de Vénus, un joli petit puy. A droite, le Puy Mary se laisse apercevoir, tout comme celui de Peyre-Arse et sa superbe crête. Toutes ces promesses…

Le petit bout de parcours continue tranquillement vers le Téton de Vénus, le contournant par la gauche. Une sente permet d’accéder à son sommet, chose que je ne me refuse pas, ou plutôt que je refuse de me refuser, qu’importent les quelques mètres supplémentaires avalés par les mollets.

La vue de la haut est encore un peu différente, ouvrant un peu vers la Jordanne et sa soeur de l’est. On est ici pas loin du centre de la caldera d’effondrement du stratovolcan. Le Puy de Peyre-Arse en est en quelque sorte le centre, les vallées de la Cère et de la Jordanne en formant le coeur, tandis que les autres vallées s’y adjoignent.

Tout en bas de la boucle de ce Téton de Vénus, en redescendant doucement vers la civilisation, il y a le buron / refuge de Meije Costes. Le bâtiment est joliment entretenu et tenu. Le café y est plutôt pas mal, on devrait y dormir pas mal et le tenancier est riche de conseils, m’orientant vers un joli tour de la Jordanne plutôt que vers l’ascension selon lui inutile et sans intérêt du Plomb. Allez, j’accepte. De toute façon, je commençais à douter à la vue de ses pentes désolées, dénudées et à priori sans grand intérêt.

La descente vers Le Lioran se fait ensuite sans encombres… mais la journée n’est pas terminée. Car le Cantal ne se résume pas à un terrain de randonnée, il est aussi riche de jolis villages et châteaux à visiter !