Après les environs à l’ouest du Monastier-sur-Gazeille, j’ai eu envie de partir plus au sud, à la frontière de la Haute-Loire et de l’Ardèche, sur les sommets qui coiffent ces deux départements, l’un par sa taille et l’autre par son importance pour le réseau fluvial du pays. Après avoir croisé le viaduc de la Recoumène et aperçu à l’orée d’une forêt ce qui ressemblait fortement à un loup (il y a en une vingtaine dans le coin à ce qu’il paraît), on accède au premier sommet, le Mont Mézenc. Ce mont bien singulier est facile d’accès, au départ du petit village montagnard des Estables ou bien des parkings situés un peu plus haut dans la montagne.
Le sentier, d’abord forestier, se dénude alors que le sommet approche. Je devrais même plutôt dire le double sommet puisque le Mézenc, d’origine volcanique, dispose d’une double coiffe posée à 1753 mètres d’altitude, l’une avec croix et l’autre avec tables d’orientation. Du premier, on observe le bassin du Puy et les monts du Velay.
De l’autre, ce sont les monts d’Ardèche et un panorama plus large aussi, du fait des quelques mètres d’altitude supplémentaires ! Surtout, on observe très bien un pain de sucre au milieu de ces formes ondulées : le mont Gerbier-de-Jonc, une des étapes à venir dans la journée.
Avant d’aller y faire un tour toutefois, première escale ardéchoise sur la route avec le joli village et le non moins joli lac de Saint-Martial. Un petit bout de paradis bien frais avec espace de pique-nique, barbecue et tout autour, des routes incroyables.
Cette fois-ci, direction le mont Gerbier-de-Jonc en suivant la D237. Ne pas manquer au gré d’une épingle la petite plateforme offrant une vue splendide sur le pain de sucre et ses alentours. Ensuite, c’est le parking au pied du bout de montagne qui constitue officiellement la source de la Loire. Il y a bien sûr plusieurs sources officielles, toutes situées aux alentours et donnant naissance à ce grand fleuve, à la frontière entre l’Ardèche et l’Auvergne, avec une première coulée pile au pied du pain de sucre !
L’ascension n’est pas très longue mais elle est raide et pierreuse, même chose pour la descente. J’ai vu beaucoup de touristes en goguette, en sneakers voire en tongs et ou en chaussures bateau… Un conseil donc, s’il ne s’agit pas d’une randonnée, il s’agit tout de même d’une belle grimpette alors équipez-vous ! Cela évitera de voir une nouvelle un hélicoptère de la Sécurité Civile au dessus de ma tête et cela ne vous gâchera assurément pas la vue de là-haut, splendide où que l’on regarde.
Depuis le mont Gerbier-de-Jonc, la petite D116 descend vers Sainte-Eulalie et plus loin encore vers Usclades et Rieutord. Il est alors temps de bifurquer à droite en direction du lac d’Issarlès et en suivant les premiers kilomètres d’une Loire désormais devenue rivière. On franchit finalement un col pour découvrir la prochaine pause baignade, vraiment agréable du côté du camping un peu reclus, plutôt que du côté de la grande plage principale, forcément plus peuplée et pas loin de la route.
Il est temps de repartir vers l’Auvergne et la Haute-Loire, en suivant la D16 puis la D122, aux alentours d’un dernier petit village, Le Béage. Je remonte ensuite vers un autre petit village, bien connu, Moudeyres. C’est ici qu’on trouve une belle concentration de chaumières, ces habitations traditionnelles ici bien conservées, entourant un bar où il fait bon boire une bière brassée non loin de là à Freycenet-la-Tour, chez Ourobouros.
Deux belles ascensions, deux belles baignades, deux départements et au moins deux très jolis villages… C’est ce qu’on appelle une journée de roadtrip bien remplie et pleinement satisfaisante ! La Haute-Loire et l’Ardèche méritent indubitablement une visite, que l’on choisisse de loger chez l’une ou chez l’autre.