Essai – Volvo XC40 T5 AWD

Le temps passe et les nouveautés s’enchaînent chez Volvo puisque après mon essai du XC60 l’an passé, la marque a annoncé et lancé les nouvelles S60 et V60, que je devrais sûrement prendre en main dans le courant de l’année. Ce n’est toutefois pas tout puisque après la gamme 90 et donc, la 60, les plus petites autos ne sont pas oubliées, à savoir les « 40 » !

De la même manière que pour le XC90 et le XC60, Volvo fait le choix d’étrenner ce renouvellement par un SUV avec le tout nouveau Volvo XC40. Tout nouveau ? Oh que oui, puisque si les 60 et 90 étaient basées sur la plateforme SPA « 100% maison », la gamme 40 se base sur une nouvelle plateforme issue de la JV entre Geely et Volvo, à savoir CMA.

Ce véhicule est donc le premier a être réellement issu de ce rachat du suédois par le chinois et de la mise en place d’un centre d’études commun à Göteborg, en sus des activités historiques du constructeur sur place. C’est d’ailleurs par là-bas que Polestar est également en train de pousser ses premiers… cris ? Enfin bref, si j’évite assez généralement les SUV, j’ai du mal à faire l’impasse sur les Volvo et à fortiori sur celui-ci.

A l’extérieur, la marque a fait quelques changements par rapport aux deux gammes supérieures et cela mérite d’être salué tant que le XC40 aurait tout simplement pu être une homothétie du XC60, lui-même homothétie du XC90. Ce n’est pas – tout à fait – le cas puisque certains changements de style sont assez notables.

Si on retrouve évidemment les feux en marteau désormais signature lumineuse standard de la marque, la face avant est un rien différente avec une calandre revue et corrigée et des traits plus tranchés. Le bouclier est un peu plus agressif et l’ensemble est imposant. A dire vrai, j’avais en tête que le Volvo XC40 était plutôt sur un gabarit Juke, 2008 et autres. En réalité il fait plutôt la taille d’un Q3, d’un 3008 et consorts !

Sur les flancs, on retrouve le creusement caractéristique des portières, le XC40 étant par ailleurs plutôt bien protégé dans sa partie basse avec une ceinture de caisse en plastique noir mat rendant plutôt bien. Cela donnerait presque envie d’aller dans les chemins, même si on sait tous que 90% des véhicules vendus ne feront que de la descente de trottoirs, au mieux.

Deux détails notables toutefois : le petit drapeau suédois qui dépasse sur la gauche de l’auto, clin d’oeil sympathique ; ensuite la partie vitrée qui se resserre dans la portière arrière pour rejoindre le toit qui déborde en noir sur les flancs. Cela dynamise bien sûr la silhouette, avec le logo R-Design de ma version d’essai en surimpression, cela nuit aussi très sensiblement à la visibilité angles morts lors d’un contrôle direct ou d’une manoeuvre.

A l’arrière, c’est du plus classique avec les habituels feux en L de la marque mais avec un peu d’évolution tout de même puisque le nom de la marque trône désormais en position bien centrale et la plaque d’immatriculation est rejetée au plus bas. Plutôt pas mal du tout comme ça, intégrée au rappel de la calandre à la jonction carrosserie / plastique.

En somme, le Volvo XC40 joue très clairement la continuité par rapport au reste de la gamme, tout en apportant quelques touches stylistiques plus dynamiques et baroudeuses, un beau mélange entre le cubique et le dynamique. Rigolo. C’est donc dans l’ensemble un joli « petit » SUV qui masque bien son gabarit sur les photos mais est en réalité de taille et d’allure assez imposantes !

A l’intérieur, le constat va être tout simplement le même ! La nouvelle plateforme CMA amène son lot de rangements bien fichus un peu partout dans l’habitacle, elle apporte aussi son lot de nouveaux composants en terme d’ergonomie (poignées, range lunettes, planche de bord travaillée, volant, etc.) mais embarque aussi un grand nombre de pièces déjà vues sur toutes les autos du constructeur.

L’ambiance à bord est tout simplement la même qu’à bord d’un XC60 ou d’un XC90, simplement un petit peu moins « luxe », avec quelques plastiques un peu moins flatteurs et un ressenti moins cosy. C’est vraiment subjectif, ceci dit, car la présentation est de manière générale très maîtrisée, avec d’excellents sièges, une console centrale agréable à manipuler (même système d’info-divertissement que sur les grandes), le petit levier de boîte ou encore les compteurs numériques bien lisibles.

En somme, il va m’être difficile de critiquer les deux places avant de l’auto tant on retrouve les excellentes bases du travail déjà accompli par ailleurs sur le reste de la gamme. En revanche, à l’arrière, c’est un peu moins joyeux avec très peu de lumière (les fameux vitrages) et finalement assez peu de place. Disons que trois adultes se sentiront vraiment très tassés, il vaut mieux envisager un voyage à quatre.

Le système-son, fourni par Harman Kardon, est plutôt bon mais très nettement en retrait par rapport au système B&W que j’aime d’amour sur les 60 et 90. Pour le reste de l’équipement, c’est pléthorique avec toutes les désormais habituelles fonctions de sécurité Volvo, ainsi que le régulateur adaptatif vraiment finement dosé à mon goût.

Passons maintenant à la conduite avec pour cette essai une version T5… Oui, bon, quitte à essayer, j’avoue avoir choisi la version la plus patate afin de surfer un océan de couple pendant mon essai. Avec 247 ch (à 5500 tr/min) et 350 Nm disponibles (dès 1800 tr/min), l’onctuosité est de rigueur plutôt que l’arsouille, surtout pèse toute de même pas loin de 1700 kg.

Il ne sert donc globalement à rien de cravacher sur le Volvo XC40, qui ne rechigne toutefois pas à tourner. La boîte Geartronic8, globalement douce, n’aime de toute façon pas qu’on la brusque trop mais réagit bien aux commandes des palettes au volant. Le comportement est neutre au possible, transmission intégrale permanente aidant.

Côté freinage, je n’ai rien eu à redire, tant au niveau du ressenti pédale (un bon équilibre course / décélération) qu’au niveau des crissements. En revanche, le ressenti de la direction est extrêmement artificiel et assisté, ne permettant pas vraiment de savoir ce qu’il se passe au niveau des roues avant. C’est pour moi le point le moins flatteur du Volvo XC40.

Les 870 km passés à ses côtés m’ont aussi permis de constater une consommation somme toute un rien élevée, 10.9 L/100, même s’il est vrai que je me suis un peu amusé sur les petites routes du Layon et de l’Aubance ! La transmission intégrale ne permet pas vraiment de baisser ladite consommation sur autoroute…

Le confort est dans tous les cas le maître mot, y compris dans les travaux et les rues défoncées de la ville d’Angers, avec une belle progressivité de la boîte et une bonne intelligence, sauf sur quelques rampages où la boîte ne savait pas trop quoi faire entre les trois premiers rapports. Rien de rédhibitoire toutefois, juste quelques hésitations ici ou là mais d’autres n’auraient pas fait beaucoup mieux, voire pire en fait.

Sur les petites routes de l’arrière-pays et sur les chemins des vignobles, la suspension s’est également distinguée avec un excellent maintien de caisse, confirmant encore la capacité de Volvo – en compagnie de Geely donc – à réaliser des tapis roulants, quel que soit le gabarit de l’auto ! C’est un plaisir de faire des kilomètres avec la marque et le Volvo XC40 ne déroge pas à la règle, malgré ces grandes roues. Avec une monte inférieure, ça doit être plutôt royal.

Le bilan est donc très globalement positif ! Le Volvo XC40, au même titre que ses grands frères, est tout à fait armé pour s’attaquer à l’armada allemande des SUVs premium et offre une sacrée synthèse de prestations, dans un packaging différent et plutôt charismatique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Il lui manque un poil de feeling à la direction et un je ne sais quoi d’âme qu’ont les 60 et 90 mais c’est sans hésiter une excellente auto qui changera des sempiternels blasons premium. En somme et après tous les doutes émis lors du rachat par Geely, après l’attente de cette première plateforme commune nommée CMA : c’est toujours une Volvo et c’est toujours à la fois du meilleur niveau et différenciant.