Essai – Opel Adam S

De l’Opel Adam, sans S à la fin, je gardais un souvenir affectueux et satisfait après une prise en main parisienne, courte certes mais m’ayant montré de bonnes choses tant d’un point de vue équipements que pour ce qui du look que j’ai toujours trouvé réussi. Déjà à l’époque, je m’étais posé la question d’une version OPC qui aurait eu du sens face à la concurrence Abarth, l’Adam étant de base positionnée face à l’ultra citadine FIAT 500… mais on m’avait répondu « non ». Quelques années plus tard, la réponse arrive de manière partielle avec cette Opel Adam S, plus vraiment Adam mais pas vraiment OPC non plus. Une réponse satisfaisante ? A voir.

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Rondouillarde, sympathique et expressive, l’Opel Adam S se voit dotée par rapport à sa version d’origine de signes extérieurs de sportivité qui annoncent clairement la couleur sans tomber dans le tuning à tonton. C’est à la fois basique et efficace, extraverti mais pas trop, classique finalement dira-t-on et ce dans la même veine de ce que peuvent faire les derniers modèles typés « GTi » moderne, 208, Clio, 500 et autres pour ne pas les citer. L’Opel Adam S se voit ainsi dotée d’une face avant un peu plus expressive grâce à un bouclier revu. Ce même travail de renforcement des lignes continue sur les flancs avec de nouvelles roues et tout au bout un diffuseur plus marqué, surmonté d’un petit aileron. On note sur le modèle d’essai en tout cas le bon mélange de coloris avec un joli gris et beaucoup de touches de rouge, la couleur qui va vite, de l’aileron et des arches de toit à la lame de la calandre et en passant par les rétroviseurs et les étriers peints. Une recette convenue mais efficace au service d’une bouille déjà adorable à la base : c’est du tout cuit et c’est chou au possible.

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L’intérieur est du même acabit : un S sur la planche de bord, des touches de rouge un peu partout et des compteurs spécifiques et bien évidemment des sièges baquet spécifiques. Le niveau d’équipement est quant à lui pléthorique et doit toucher au maximum du faisable sur ce modèle. On notera tout de même le maintien perfectible des baquets, certes convenable, mais au vu de ce que la puce sait faire, on bouge un peu trop à mon goût pour une option à 2000€. Autre bémol dans ce déluge de praticité et d’accessoires : l’absence de GPS. Soit j’ai raté un truc, soit il n’y en a pas. Incompréhensible sur une voiture de ce type. Bref, je ne vais pas m’éterniser et statuer très rapidement : l’Opel Adam S est très vivable et bien équipée au vu de son tarif et son écran est plus que satisfaisant là-aussi en considérant son niveau de gamme. Une réussite pour quelque chose comme moins 19k€ en prix de base ! Mais gare aux options qui peuvent saler la note avec conviction.

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Bon, quid du sport après cette revue de menus détails visant à pimenter la petite Opel Adam ? Parce que l’enrobage c’est assurément sympathique mais ça ne remplacera jamais un réel travail sur la liaison au sol ! Et là, force est de constater qu’Opel a fait du très bon travail. Spoiler alert : l’Opel Adam S est une bonne petite bombinette qui procure pas mal de plaisir ! Le freinage est pour commencer bluffant de mordant et d’efficacité, d’endurance également. On se prend vraiment au jeu du freine-de-plus-en-plus-tard, bien aidé par le poids assez contenu (1200 kg environ) et surtout par le dynamisme du châssis avec ses quatre roues aux coins. La confiance est à dire vrai toujours là et c’est d’autant plus vrai que le train avant absorbe sans broncher les 150 ch et 220 Nm du moteur. Autrement dit : on freine tard et on accélère tôt avec par ailleurs un ESP pas trop intrusif mais de manière générale avec un châssis plutôt joueur mais communicatif et donc tout sauf piégeur. Vraiment, Opel a fait du beau travail sur la partie châssis et n’a pas trop joué de la rigidité de suspensions pour arriver à ce résultat.

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Sur les petites routes parfois bosselées de mon terrain de jeu préféré, l’Opel Adam S sautille légèrement mais sans non plus s’embarquer dans une gigue comme celles que j’ai pu vivre du temps des premiers kits Abarth esseesse ! L’équilibre est donc agréable même si le tarage des suspensions reste assez raide pour un usage quotidien. Disons que j’aurais volontiers vu ce niveau de rigidité sur une OPC plutôt que sur une S, volontairement positionnée par la marque dans une catégorie moins « extrême ».

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Si côté châssis, le bilan est très flatteur et même amusant, c’est un peu moins vrai du côté du moteur. Rien à dire côté transmission avec une boîte 6 ferme sans être dure, assez bien guidée et verrouillée, là-aussi sans être trop « fine » à utiliser. On est dans le « S » et c’est bien fait, le couple et la puissance se dirigeant avec diligence dans les gommes à taille basse. En revanche, lesdits couple et puissance ne sont guère rageurs et sans demander le niveau de violence d’une OPC, je crois que j’étais en droit d’attendre un peu plus de folie et de hargne de ce moteur « S ». Les 150 ch et 220 Nm sont bien là d’un strict point de vue des performances et de la mise en vitesse / reprise de vitesse : pas de problème de ce côté. Toutefois, il ne se dégage pas grande émotion de la montée en régime du petit moulin de 1.4L turbocompressé. L’échappement, très sage, n’aide pas des masses mais au delà de ça, le bloc est d’une linéarité un brin triste par rapport à tout ce que sait faire par ailleurs cette jolie petite voiture. Les performances sont donc là, pas l’âme. Dommage, d’autant plus quand on veut justifier les 9 l/100 consommés sur les 540 km de cet essai.

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Du côté de la direction également, il manque un petit quelque chose de feeling pour aller avec les très bonnes sensations ressenties dans le bas du dos et plus généralement des vitesses de passage en courbe ! Il manque une once de précision, un côté un peu plus affûté pour que ce soit totalement satisfaisant. Rien de rédhibitoire ceci-dit mais encore une marge de progression par rapport à ce premier jet.

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Le bilan est donc assez peu mitigé au final et très globalement positif. Alors que la Renault Twingo RS ancienne génération était à mon sens la parfaite petite sportive pour apprendre à conduire vite sans trop se faire peur, elle n’a à ce jour pas été remplacée. Restaient donc les Abarth pour se faire une main sportive dans cette gamme tarifaire et de gabarit…

L’Opel Adam S est-elle meilleure ? Indubitablement. Plus efficace, plus polyvalente, dramatiquement mieux équipée et vivable au quotidien, elle est un brin plus chère bien sûr mais au final saura mieux répondre à l’ensemble des attendes du client sportif. Il reste à lui donner ce zeste d’âme et de folie en plus qu’ont les Abarth pour que ce constat ne soit plus contestable… avec une version OPC et un moteur vraiment plus rageur ? Affaire à suivre je l’espère !

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