Essai – Audi TTS

L’Audi TT 2.0 TFSI m’avait quelque peu réconcilié avec Audi, renforçant les très bonnes sensations ressenties au volant de la délicieuse S1. Il faut dire qu’avec un train arrière moins verrouillé, beaucoup d’efficacité, un moteur assez rageur, un quattro irréprochable et un habitacle à te faire tomber la mâchoire, il fallait chercher assez loin pour être ronchon. Aussi, l’annonce de l’Audi TTS, fort de 310 chevaux, ne pouvait que me réjouir et l’essayer paraissait tout à fait indispensable. Dont acte.

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Extérieurement, autant vous dire qu’il faut chercher dans le détail pour faire la distinction avec la 2.0 TFSI S-Line dont j’avais disposé pour mon essai précédent ! La face avant est absolument similaire, au détail près de la couleur de la lame de spoiler avant, sombre sur le TTS, couleur carrosserie sur le S-Line. Les coques de rétroviseurs passent à l’argenté sur l’Audi TTS, un classique sur la gamme S et on retrouve évidemment une quadruble sortie d’échappement à l’arrière, là-aussi une signature distinctive. En clair : les proportions et lignes générales du TT MkIII sont respectées et renforcées des artifices visuels habituels de la marque aux anneaux. Il ne fallait pas attendre bien plus de la part de Audi qui applique ici une recette réussie par le passé et réussie ici aussi. Un soupçon plus de distinction entre le TT S-Line et le TTS aurait toutefois été le bienvenu à mon sens, y compris du côté des roues de 20 pouces, en monte d’origine sur le TTS et en option S-Line.

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A l’intérieur, je risque de tomber assez rapidement à court de mots, aussi vous renvoie-je à mon article d’essai sur le TT dans lequel je suis rentré dans le détail concernant le Virtual Cockpit. Je le redis encore et encore : il y aura un avant et un après Virtual Cockpit, que ce soit chez Audi mais également chez tous les constructeurs. La suppression du second écran, l’intégration complète de la combinaison volant / écran numérique, les commandes de ventilation avec écran numériques, la mollette tactile… je suis un fan et je fais donc du prosélytisme concernant ce nouveau design. On pourra évidemment rajouter à l’addition des matières de premier ordre, des sièges splendides et globalement un habitacle… parfait. Une fois de plus : chapeau Audi sur ce nouveau TT, on touche au sublime pour un petit coupé. Pour finir sur l’habitacle, on n’oubliera pas l’affichage spécifique disponible sur le TTS, activable / désactivable seulement à l’arrêt puisque la bascule nécessite un reboot du Virtual Cockpit qui pourrait être un peu « gênant » en cours de roulage !

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Il est temps de passer aux choses sérieuses : la conduite ! L’Audi TTS dispose d’une suspension pilotée mais est également montée sur des roues de 20 pouces en pneus taillés au plus bas. En clair : c’est un bout de bois qui tressaute, sautille et se balade un peu sur la route. On est loin d’une voiture à la fois confortable et sportive, c’est assurément plus une sportive pour ce qui est de l’amortissement, même en conduite coulée et volontairement douce. C’est… à la fois normal et dérangeant. Disons qu’avec une suspat’ pilotée, je m’attendais à un compromis confort / sport nettement plus tranché entre les différents modes d’amortissement. L’Audi TTS n’est donc pas forcément un très bon compagnon sur de longues distances avec un habitacle qui s’y prête certes très bien mais donc un peu trop de bruits de roulements et d’air, sans oublier une vraie raideur côté amortos. Soit je vieillis, soit Audi a vraiment placé le curseur raideur assez loin.

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Le freinage a pour sa part été très bien dimensionné. Les étriers dont le logo « TTS » se voit entre les rayons des splendides roues pincent fort, très fort ! L’endurance est au rendez-vous et le toucher de pédale est très agréable, presque trop mordant même. Sacré réactivité pédale et belle constance dans les décélérations, j’aime vraiment bien ce qu’Audi a fait ici, assumant pour le coup une fois encore l’aspect sportif de son coupé et forçant encore un peu le trait pour l’Audi TTS. Rien à redire de ce point de vue, c’est à mon sens un sans faute en terme de feeling et de performance.

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Là où je critiquais la suspension pour ce qui est de l’utilisation courante, l’équilibre général de l’auto et son amortissement sont parfaitement gérés dès que le rythme augmente et qu’on enclenche les bons modes, en libérant aussi le train arrière de la voiture. La vivacité est au rendez-vous et on ressent parfaitement la route sous les roues, c’est un régal d’enchaîner les courbes et bosses parfaitement connues en sentant la voiture travailler et se placer au centimètre. Précise, vive, vivante aussi avec quelques balades du train arrière, l’Audi TTS est un régal de dynamisme et ses limites sont loin, loin. Loin. Très loin. Le quattro aide d’ailleurs parfaitement pour maintenir une motricité exemplaire.

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Je parlais de mobilité du train arrière et c’est tout aussi vrai sur ce TTS que cela l’était sur le TT. On n’est toutefois pas au niveau de l’Audi S1 en terme de mobilité et de sensation de « vivant » mais cela va dans le bon sens. Je dois toutefois dire que j’ai l’impression que mon TT 2.0 TFSI était plus mobile et fun que le TTS. La quête de la performance et de la vitesse pure –  clairement ça va plus vite avec le TTS – a peut-être légèrement déplacé l’équilibre de la voiture en terme de réglage châssis. Difficile à dire avec mes compétences et sur des routes où les expérimentations de stabilité ne sont pas forcément les bienvenues ! Il faudrait faire la comparaison sur circuit, à dire vrai.

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Suspensions, freinage, dynamisme, on rajoute à cela un train avant du genre précis mais pas trop rasoir bien servi par une bonne direction et on obtient un ensemble roulant de premier ordre. C’est le cas de ce TTS très désirable en terme de performance et de ressenti. Mais… je n’ai pas parlé du moteur et de la boîte. Cette dernière me semble très perfectible ! Dotée de « seulement » six rapports, comme sur la Golf R récemment essayée d’ailleurs, elle tire long, incroyablement long, plus long que la limitation de vitesse en somme et quand bien même on souhaiterait rouler uniquement au couple. Le bloc de 310 ch et 380 Nm le permet bien évidemment, avec un couple maxi dispo à 1800 tr/min mais ce n’est vraiment pas l’objectif au volant de cette voiture. Je reviens sur mon essai de l’Audi S3 Sportback et sur S1 : le mécanique est plus drôle, chez Audi ! A posteriori, j’aurais du demander un TTS avec la boîte 6 méca plutôt qu’avec la boîte 6 S-tronic, trop longue et pas très amusante à vivre bien qu’efficace.

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Du côté du bloc, ce n’est pas la franche folie non plus avec un moteur très disponible mais dont je cherche encore les 310 chevaux par rapport aux 230 du 2.0 TFSI. Cela grogne, la sonorité a été bien travaillée à l’intérieur comme à l’extérieur mais il manque pas mal de rage à ce bloc que le turbo étouffe. Il va falloir faire mieux sur le TT RS car là, c’est un peu sobre pour du « S ». Je ne sais pas, j’ai peut-être raté quelque chose mais ce moteur ne me convainc pas vraiment. Pas assez caractériel au bout de ces 600 km (11.3 L/100 de moyenne). Pas assez travaillé de ce point de vue même s’il est évidemment réussi aux sens habituels de la performance et de l’agrément quotidien. Il lui manque un je ne sais quoi d’âme pour véritablement me séduire.

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Vous voyez où je veux en venir ? Je crois qu’entre le 2.0 TFSI S-Line et l’Audi TTS, mon coeur balance nettement plus du côté du premier, moins pointu, moins pêchu certes mais au final plus joueur, plus accrocheur et qu’il faut plus cravacher pour aller s’amuser. L’Audi TTS a des limites un peu trop loin placées pour les routes de notre pays et il lui manque pas mal d’âme pour totalement me convaincre. Ses lignes sont réussies, son habitacle est incroyable mais je me contenterai pour une fois de la version la plus sage pour vraiment m’amuser. A reconfirmer avec une version à boîte mécanique ? Je ne demande qu’à changer d’avis mais pour le moment, la M235i est le seul coupé de 300 ch qui me fasse briller l’œil.

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