Prise en main – BMW M235i Cabriolet

« Alors, vous la voulez en rouge ou en bleu, cette BMW M235i Cabriolet ? » / « Je crois que je vais en prendre une de chaque. » / « Viinz, bordel, réveille-toi, c’est l’heure du petit-déjeuner, on part sur Propriano ! »

Merde. L’avait l’air cool ce rêve avec la nouvelle Série 2 Cab’ et plein d’argent disponible. Il faut dire que ce mini BMW M4 Cabriolet est sympathique. Oui, je parle bien de la BMW M235i Cabriolet comme d’une mini-M, de l’essence d’une BMW sportive. J’ai beaucoup d’affection pour la Série 2 en général et sa version Cabriolet est à mes yeux très désirable. Dotez-la d’un 6 cylindres turbo de 3.0L développant 326 ch et elle n’en deviendra que plus irrésistible. Voilà donc le menu de cette prise en mains entre Ajaccio et Piana, puis entre Porticcio et Propriano. Routes irrésistibles, temps propice et cheveux au vent avec six cylindres disposés à brûler leurs 17L/100 de moyenne. Qui dit mieux ?

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Comme je le disais dans mon article concernant la 220d Cabriolet : BMW a réussi le décapsulage de la Série 2 Coupé. La BMW M235i Cabriolet n’excepte pas à la règle et marie donc les signes du sport et du grand tourisme. On retrouve ainsi la recette du Coupé que j’aurai bientôt à l’essai : des prises d’air élargies et quelques excroissances sportives sur une face avant plus dessinée et lippue, une calandre plus marquée et un regard de braise ; des rétroviseurs se parant d’aluminium, des signes ///M sur les flancs, une jolie double sortie d’échappement laquée de noir et de jolis petits étriers fixes revêtus de bleu. L’ensemble est assurément sportif mais respecte l’élégance des proportions de Série 2, que ce soit en Coupé ou en Cabriolet. Nul besoin de s’éterniser sur les détails car les photos parlent d’elles-mêmes : BMW M235i Cabriolet est une petite tuerie à regarder.

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L’habitacle se découvre au bout de 20 secondes. La ligne très nautique du petit cabriolet est encore plus mise en valeur par les détails de finition M Sport, notamment les surpiqûres bleues sur base cuir et alcantara de toute beauté sur les appuie-têtes ou sur la sellerie des sièges. Les inserts en aluminium de la finition M Sport tranchent sur le noir général, de bonne factures et bien intégrés. Le frein à main manuel trône en bonne place au centre de l’habitacle, en retrait du levier de la boîte 8 et des boutons de sélection de mode de conduite. Je ne reviendrai pas sur le système iDrive déjà décrit dans plusieurs articles ici-bas et me contenterai de signaler la disponibilité de certains affichages pure « performance » bienvenus en mode écran partagé. Idéal pour savoir comment se porte son petit bolide alors que le soleil vous lèche les oreilles et toute zone que vous auriez bien malencontreusement oubliée de protéger des rayons de l’astre du jour. Quoiqu’il en soit, ne baissez pas les yeux pour autant, vous pourriez découvrir le pédalier en plastique noir de toute laideur, clairement abusé sur un véhicule facturé plus de 50k€ ! Pour le reste : habitacle qualitatif, ergonomie bien comme il faut et vrai plaisir à passer du temps dans ces sièges magnifiques en maniant ce petit volant et ses palettes.

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D’un appui sur le bouton du contacteur, le six cylindres s’ébroue et lâche un joli jappement. Les premières accélérations, en restant bas dans les tours, confirment qu’on est bien face à un six avec cette sonorité si agréable, seulement perturbée par quelques bruits d’aspiration des turbos, audibles sous le capot avant qui chauffe doucement. On monte tranquillement la mécanique en température, retrouvant les qualités intrinsèques du cabriolet Série 2 : suspension bien tarée mêlant fermeté et confort au quotidien, douceur de la direction et de la boîte 8. Le mode Confort porte bien son nom et seule une relative fermeté de suspension trahit le côté sportif de l’auto, sans aller vous froisser les vertèbres pour autant. La direction est moelleuse mais précise et son point milieu n’est pas trop flou avec ce mode, au contraire de la Série 1 en 120d par exemple. On évolue donc dans un univers très confortable, sportif d’apparence, uniquement bercé par le ronron du 6 qui alterne relative discrétion et premières vocalises lors de courtes accélérations.

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Mettons vite de côté cette timidité pour aller taquiner les tours. On engage au choix les modes Sport ou Sport+ (sachez que ce dernier laissera nettement plus de liberté au train arrière, quelque chose comme 15% je crois) et on décale le levier de la boîte en mode Sport ou Manuel. La sonorité du six cylindres se libère alors complètement ! Rauque à mi-régime, un peu plus aigu dans les tours sans atteindre la sonorité d’un atmo, c’est un régal de l’emmener par là-haut ! L’échappement est également travaillé pour lâcher quelques craquements et grognements au lâcher des gaz, avec comme conséquence directe un jeu permanent de l’accélérateur sur la pédale de droite pour générer lesdits bruitages sympathiques. Sales gosses, les blogueurs. En tout cas, malgré une masse dépassant les 1700 kg (une paille…), les 326 ch sont suffisants pour bien mettre la voiture en vitesse, le moteur ne s’essoufflant jamais et faisant montre d’un bon mélange de rage et de linéarité. Il n’y a pas à dire, un six cylindres, c’est mieux qu’un quatre, pour ce type de puissance et de caractère.

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Cette voiture n’est toutefois pas qu’un moteur (vraiment cool) et une boîte (géniale) avec un échappement (très cool), c’est également un châssis redoutable ! La bonne volonté du 220d est confirmée ici une fois les modes sportifs engagés. La rigueur du châssis est un régal et le toucher de route est particulièrement rassurant. Bien que la voiture pèse lourd, les changements de cap sont vifs et le train avant conserve une directivité sans faille. Il faut dire aussi qu’au delà de la partie mécanique, indubitablement réussie ; cette BMW M235i Cabriolet chausse des Michelin Pilot Super Sport au grip proprement hallucinant. C’est simple : une fois en température, ces gommes collent au bitume corse pour ne plus le lâcher ! Seul le train arrière se balade un peu, se plaçant à merveille en sorties de courbes mais sans jamais perdre de la motricité et en aidant la rotation de la voiture avec un bon équilibre.

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Un excès d’enthousiasme ? Pas de problème, les roues avant braquent encore, conservant donc une directivité incroyable ! Pour sous virer avec cette voiture, il doit vraiment falloir y aller comme un gros sale, je ne vois que ça. Pendant qu’on attaque et qu’on attaque, plaçant la voiture d’un bord à l’autre, on en oublie presque les freins. Ces derniers font à dire vrai montre d’une belle endurance et d’un bon mordant. Le toucher de pédale est excellent et il le reste aussi quand la température est un peu trop forte. La masse importante du véhicule, combinée à un usage assez… intensif dira-t-on, a toutefois montré les limites du système de freinage avec un fort allongement pédale. Cela mériterait donc sûrement quelques mm de plus au disque, en diamètre et en épaisseur, pour celles et ceux souhaitant en faire un usage véritablement intensif.

Quoiqu’il en soit, étant donné le rythme très soutenu pendant de longs kilomètres et même avec quelques phases de refroidissement au milieu, ce léger évanouissement des freins avant n’est ni étonnant ni gênant. Il est loin le temps des BMW dont les freins s’effondraient au bout de quelques grosses décélérations et on peut donc dire que cette BMW M235i Cabriolet s’en sort très bien de ce point de vue pour peu que l’on garde en tête qu’il ne s’agit ni d’une voiture de rallye, ni d’une voiture de circuit. Pour Mr Lambda, à savoir moi, ce sera plus que suffisant !

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Suspension, direction, boîte, rien à dire. Freinage, rien à dire non plus car je suis allé chercher les limites volontairement. Moteur ? Excellent ! Le bloc 3.0L a du caractère et du punch, il sonne bien dans la double sortie d’échappement et ne manque jamais de vigueur ou d’agrément. Si l’on rajoute à cela un habitacle bien doté et agréablement sportif avec ces baquets et ce volant de toute beauté, on obtient bien au final un petit cabriolet hautement affriolant.

Comme je le disais déjà précédemment, cette BMW Série 2 représente pour moi l’essence de BMW et de son positionnement quant au plaisir de conduire. Petite, ramassée et racée, propulsion, moderne aussi, c’est une belle synthèse automobile qui sait marier les contraintes modernes et le plaisir à l’ancienne. Reste à travailler un peu plus fort sur la masse totale du véhicule afin d’augmenter encore le dynamisme et on touchera à la perfection. En attendant une éventuelle M2 Cabriolet, cette BMW M235i Cabriolet se positionne dans mon référentiel BMW comme la plus désirable de la gamme. Tout simplement. (même si la M3… rah…)

Bref : vous m’en mettrez une de chaque couleur. Merci. En plus de la M3, cela va de soi.

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