Essai – Volvo V60 Plug-In Hybrid

Après avoir essayé la 508 RXH, la DS5 Hy et pris en main l’A6 hybrid, il semblait logique de poursuivre la découverte du marché hybride avec Volvo et sa V60 Plug-In Hybrid. Là où la plupart des constructeurs proposent des hybrides rechargeables au travers du moteur et/ou d’un système de récupération d’énergie au freinage, Volvo a choisi une approche différente avec la possibilité de brancher votre véhicule directement sur une prise 220V, comme pour une voiture 100% électrique donc ! La marque annonce ainsi 50 kilomètres d’autonomie et une consommation en cycle mixte à 2L/100. Pas mal pour un gros bébé de quasiment 2 tonnes… Reste à voir si dans la pratique, cette V60 PIH tient ses promesses !

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On commence par le traditionnel petit tour extérieur. Cette V60 est et reste une Volvo, peu de surprises donc puisque l’on retrouve quelques uns des codes emblématiques de la marque : la forme de la calandre, le logo de la marque et une vitre arrière surlignée de noir. Dans l’ensemble, les lignes fluides et dynamiques de la S60 n’ont pas pâti de la transformation en break et je trouve à dire vrai V60 réussie sans la trouver transcendante. C’est propre, fluide, légèrement dynamique, ça fait le job dira-t-on. Quelques particularités viennent distinguer la version Plug-In Hybrid des versions thermiques : les roues spécifiques quasiment sans aérations (quid du refroidissement des freins ???), une trappe à l’avant gauche abritant la prise électrique, quelques badges Plug-In Hybrid ou encore une double sortie d’échappement spécifique surlignée d’une baguette « Plug-In Hybrid », histoire de rappeler à ceux que l’on dépose dans un silence total quelle est la punchline des suédois !

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La V60 PIH, facturée un bon 60k€, arrive fort heureusement avec un gros niveau d’équipement : caméras à l’avant comme à l’arrière, régulateur de vitesse adaptatif, détection de franchissement de lignes, freinage automatique, détection des distances de sécurité, détecteur d’angle mort, on est totalement dans le monde Volvo, très sécurisant. Le voyage n’en est que plus agréable et j’ai surtout particulièrement apprécié la caméra à l’avant de la voiture, idéale à certains croisements sans aucune visibilité.

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A l’intérieur, même combat puisque la marque livre une voiture bien finie, bien équipée et globalement de très bonne qualité. J’aime toujours autant les ambiances Volvo, que ce soit sur la S60 ou bien sur la V40 essayée récemment. C’est à la fois très sobre, bien fini mais surtout un tant soit peu plus chaleureux que chez les comparses allemands, ce qui est tout sauf un mal.

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Parlons maintenant des sensations à bord… Le couple moteur thermique / moteur électrique développe un très convenable total de 280 chevaux, 215 issus du gros cinq cylindres diesel, le reste provenant des batteries rechargeables. Trois modes sont disponibles pour le conducteur : Pure, Hybrid, Power. Cela me semble assez évident comme signification, aussi ne reviendrai-je pas dessus ! J’ai pris le temps de tester les différents modes, en fonction des routes dira-t-on. Je commence par le mode Power, sur lequel je m’éterniserai le moins. Couplé à la bonne boîte auto, l’ensemble moteur entraîne les quatre roues et la V60 se montre alors plutôt dynamique, surtout quand on se souvient qu’elle pèse 1.9t avec les pleins faits et le conducteur ! Le freinage, dont la pédale est plutôt molle au premier abord, s’avère au final mordant et endurant pour peu qu’on sollicite les muscles de sa cuisse droite. Bon, il ne faut pas non plus s’attendre à des performances exceptionnelles mais la dégradation entre la S60/V60 d’origine et cette version à l’embonpoint certain n’est pas si terrible que cela. Un bon point pour Volvo qui limite les dégâts.

Du côté du mode Pure, on se retrouve en full électrique jusqu’à ce que les batteries soient vides. Là où Volvo annonce un 50 km d’autonomie, j’ai réussi à en réaliser 40 en étant, disons-le, moyennement attentif à ma pression pédale d’accel. Je pense donc que les 50 doivent être atteignables, pour peu que l’on se contente d’effleurer ladite pédale de droite et qu’on évite les gros coups de gaz. Objectif rempli quoiqu’il en soit puisque ces 40/50 km correspondent parfaitement à l’usage quotidien que l’on peut avoir d’une voiture. Consommation zéro par conséquent ? Oui. Le confort dans ces cas là est absolu avec une absence totale de vibrations (bien que le D6 soit plutôt discret, sauf en accélération où il s’avère un peu trop présent) et le son de l’excellent système audio pour ravir nos oreilles. C’est toujours une expérience que de conduire en 100% électrique et quand bien même je voue un amour démesuré aux V12, il faut bien avouer qu’au quotidien, le full electric est un régal pour les nerfs.

Enfin, le mode Hybrid, que l’on utilise finalement le plus et qui s’est là-aussi avéré très satisfaisant, les start/stop du moteur thermique étant bien gérés sans trop de vibrations, les calculateurs comprenant très bien le rythme de la voiture et celui du conducteur. La V60 coupe très souvent le moteur thermique à basses vitesses et on se retrouve par conséquent le plus souvent en mode électrique sans vraiment s’en rendre compte. Cette V60 est une « vraie » hybride à mon sens, avec une autonomie réelle ! Pas 2 km. Pas 10. Plus. On peut réellement faire des économies en usage quotidien, au contraire de ce que j’ai pu essayer auparavant. Enfin, si les batteries sont vides, on peut toujours activer le mode « Save » qui va utiliser l’énergie du moteur thermique pour recharger les batteries… Une sorte de gros range extender en somme tandis que la recharge via le câble se fait également sans problème puisque j’avais laissé la voiture en charge toute une nuit (de mémoire, il faut 5-6 heures pour une recharge complète).

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C’est d’ailleurs du côté du logement du câble que le bât blesse pour cette voiture : mais où diantre est passé le coffre ? Très bon sur S60, énorme sur V60, il devient ridicule sur cette Plug-In Hybrid. Les batteries ont été tout sauf planquées / intégrées au châssis, du moins c’est mon impression. Il en résulte une diminution assez dramatique du volume de chargement, chose dont je me moque d’ordinaire totalement mais qui m’a ici choqué, V60 étant à la base un break familial…

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Le bilan reste positif pour ce qui est de mon utilisation de la V60 Plug-In Hybrid : bon confort global, très bon niveau d’équipement, performances convenables en mode Power, mode Pure satisfaisant avec une autonomie quasiment vérifiée et un mode Hybrid fort agréable à utiliser au quotidien. Ne serait cette histoire de coffre et un tarif qui fait mal, cette V60 PIH aurait tout pour plaire, d’autant plus que la consommation, aux alentours de 3L/100 lors de mes utilisations en ville, s’est stabilisée à 7L/100 après 2000 km parcourus à son bord. Convenable bon un gros bébé de ce genre mené à belle allure.

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Objectif atteint par conséquent pour Volvo, cette V60 Plug-In Hybrid est à ce jour l’hybride la plus satisfaisante que j’aie pu conduire et tester au long court. Il ne reste plus qu’à baisser son tarif pour la rendre définitivement désirable et abordable pour le plus grand nombre.