Essai – Peugeot 208 1.6 eHDi 115

J’ai enfin pu tester le temps d’un weekend la toute récente Peugeot 208 dans sa version la plus intéressante à mes yeux en l’état actuel de la gamme, à savoir celle équipée du moteur diesel 1.6 HDi développant 115 ch et faisant des merveilles sur sa cousine DS3. Pour parler franchement, j’attendais de monter dans cette voiture avec impatience, quand bien même il ne s’agit pas de la version GT ou GTi !

Côté silhouette, j’ai récupéré une version 5 portes en finition Allure (niveau 3 sur les 4 existants) en couleur « Bleu virtuel ». Drôle d’appellation et instant de doute au moment de récupérer la voiture avant de finalement constater que l’ensemble est du plus bel effet. La 508 avait déjà amorcé un énorme virage stylistique pour la marque Peugeot, la 208 le confirme et l’accentue même au travers de cette espèce de calandre flottante, des yeux acérés et de la combinaison du Lion et de la marque en toutes lettres quelques centimètres en contrebas. Les petits antibrouillard sont bien intégrés à la partie basse avec un léger rappel de chrome. La ligne se veut fluide et nerveuse et j’ai le sentiment que c’est réussi, j’aime bien la ligne générale de la voiture même si les feux arrière m’ont demandé un petit temps d’adaptation, tout comme le bout de capot très plongeant, contraintes de choc piéton obligent si je ne m’abuse. Disons qu’au final, après la pataude et boursouflée (et ratée) 207, la série 2 de Peugeot récupère enfin un peu de finesse et de vivacité.

Au delà de cette « révolution » extérieure plus que bienvenue pour les produits de la marque, l’intérieur de la voiture a lui aussi bien évolué avec une habitabilité revue à la hausse, des matériaux plus flatteurs, des assemblages plus qualitatifs et ajustés et enfin une instrumentation revue. Cela se voit et cela se sent dès qu’on s’installe à bord et qu’on se cale. Les boutons tombent bien sous la main mais on peste en voyant les plastiques noirs brillants, atroces nids à poussières mais que les stylistes semblent adorer depuis quelques temps. Si l’ensemble est globalement bien fini et conforme à l’idée que l’on se fait d’une voiture dans cette gamme de prix et de segment, quelques éléments viennent en plus rehausser l’ensemble et singulariser l’auto.

Ces deux éléments, vous les voyez sur la photo ci-dessus, il s’agit de l’écran et de son système multimédia et bien évidemment du volant dont Peugeot a tant parlé, symbole de son slogan « Let Your Body Drive ». Je vais commencer par ce dernier et mon verdict va être sans appel : c’est un énorme parti pris qui va gêner les personnes n’ayant pas la bonne taille. En revanche, en terme de conduite et de ressenti, c’est un vrai régal, que l’on évolue à basse ou à haute vitesse, en conduite coulée ou sportive. En ce qui me concerne, avec ma taille moyenne (1m76), j’ai calé le volant de manière à cacher les petits boutons de remise à zéro / éclairage (cf. photo ci-dessus, n° 17). La position verticale était alors parfaite et j’avais donc l’instrumentation parfaitement visible juste au dessus. La jante légèrement ovale du volant tient bien en main, le coup de volant se fait incisif sans être violent, la voiture semble virer comme un kart, bien aidée par le train avant dont je reparlerai. Autrement dit, j’aime beaucoup ce volant.

L’écran apporte lui aussi son lot de nouveautés avec une navigation qui m’a semblé facile, plutôt fluide et bien aidée par la bonne réactivité de l’écran. Je déplore en revanche l’utilisation d’ascenseurs sur certains écrans, sources à mes yeux d’énervement et surtout de déconcentration quand on roule et qu’on souhaite simplement appuyer une ou deux fois sur l’écran sans trop quitter la route des yeux. L’ascenseur est pour moi un vecteur d’accidents bêtes. A corriger. Pour tout le reste, c’est je crois le système offrant le meilleur compromis facilité / réactivité / complet que j’ai pu essayer jusqu’à présent, surtout sur ce segment.

Passons maintenant à la partie route même si j’ai peu roulé avec cette 208 et qu’elle méritera donc un nouvel essai, sûrement en version GT ou du moins avec le VTi 125. Ce que je retiens des sensations à bord, c’est que c’est bien une Peugeot en terme de liaison au sol. En ville, la voiture se place de manière précise, s’insère sans problème dans la circulation et absorbe sans problème les différentes aspérités du bitume ou des pavés. On est globalement bien suspendus et le confort ne souffre pas trop de la rigidité des suspensions, bien calibrées. Le train avant n’est pas étranger à ces sensations, vraiment incisif et jamais débordé par le couple du moteur HDi, bien aidé par le gros allègement de la silhouette par rapport à ses cousines du groupe. La petite citadine en est belle et bien une et on se sent bien à bord.

Sur routes nationales et sur autoroutes, j’ai retrouvé des sensations similaires avec une vraie réactivité du train avant, toujours cette précision, accentuée en terme de sensations par le petit volant et une direction précise. Même sur de gros freinages ou sur des entrées en courbe volontairement tardives et accentuées, je n’ai pas réussi à perdre l’avant de la voiture, le train arrière se plaçant gentiment et me rappelant quelque peu la vivacité de la 206. La motricité reste bonne sur routes bosselées et on se prend vite au jeu de la trajectoire ! Les virages s’enchaînent, le moteur envoie son couple et la mise en vitesse est assez impressionnante. La commande de boîte 6 vitesses est la même que la DS3 essayée il y a déjà un an et demi, elle est toujours aussi excellente, notamment si on la compare à l’atroce boîte 5 du groupe. Le freinage a juste ce qu’il faut de mordant même s’il a pu s’avérer un peu bruyant par moments. On sent finalement que le châssis mérite plus, peut gérer plus de couple, de vitesse et de puissance. En attendant la version GT (et la GTi), on a d’ores déjà l’impression de faire face à un petit kart très habitable et prévenant, amusant quand on souhaite le solliciter, confortable et honnête le reste du temps. En revanche, à 130 km/h, j’ai tout de même été un peu choqué par l’insonorisation très moyenne de l’habitacle par rapport aux différents bruits aéro / pneus / moteur. L’allègement de la voiture s’est à priori aussi fait grâce au retrait ou à la réduction de certains de ces éléments d’insonorisation, si coûteux en poids.

Mon sentiment global après ces quelques kilomètres parcourus est très positif. 208 est bien née à tous points de vue et franchit un cap net par rapport à l’immense déception éprouvée face à la génération 207 / 308 / 407. Il ne lui reste plus qu’à s’installer dans le paysage français et à attendre sa concurrente historique qui arrivera en fin d’année. D’ici là, la GT de 155 chevaux aura pointé le bout de son nez, la 2008 commencera à sortir du bois, tout comme la GTi… mais il faudra faire le deuil de la version découvrable. Quelle tristesse, elle aurait été encore plus désirable ainsi décapsulée.