Il paraît que je vis avec un modèle préraphaélite. Enfin c’est ce qu’on lui a dit. Du coup j’ai compulsé l’ami Google et je n’étais pas trop d’accord. Toujours est-il qu’internet, ça ne remplace pas vraiment l’observation de tableaux et de photographies appartenant à ce courant préraphaélite créé en Grande-Bretagne à la moitié du XIXème siècle.
Alors je me suis rendu au musée d’Orsay pour y contempler tous ces tableaux, tous ces visages, toutes ces photographies et j’ai cherché à comprendre. Du côté des peintures, de Millais, de Rossetti et de Madox, nul signe de mon modèle à moi, mais en revanche des peintures splendides, emplies de détails précis, aux couleurs vives. Et puis, juste à côté de tel ou tel tableau, son équivalent photographique. Il faut que cette dernière discipline se développe fortement dans les sociétés photographiques anglaises et que les peintres préraphaélites sont souvent amenés à travailler avec lesdits photographes. En ressort une sorte d’émulation qui a fait la prolixité de ce courant et son excellence.
Dans la peinture préraphaélite, sous l’impulsion de Ruskin notamment, tout n’est que profusion de détails et de finesse de peinture. La photographie se développe aussi dans la même veine et les améliorations constantes, notamment au travers des négatifs au collodion. Les paysages deviennent soignés, les portraits aussi. On notera d’ailleurs dans l’exposition quelques photographies de Lewis Carroll, assez perturbant pour qui vient de finir les Leçons du monde fluctuant !
Toutefois, au final, il s’agit d’une exposition magnifique qui retrace de bout en bout le courant préraphaélite et les interactions entre ses différentes pratiques, littéraire, picturale et photographique. En revanche, je n’ai toujours pas compris le pourquoi du comment je vivrais avec un modèle préraphaélite. Non non non. Mais allez voir l’exposition d’ici au 29 mai, si vous avez une idée, je suis preneur.