C'est dans l'air du temps … le "tout numérique". Mamzelle l'évoquait récemment en ce qui concerne l'agenda ou encore le bloc-notes, celui où l'on vient gribouiller un rendez-vous, une pensée, une idée de billet, une anecdote à raconter plus tard …
Le contact de la plume ou de la bille sur le papier, un doux crissement.
Je suis comme elle à ce sujet, quoique peut être un peu moins extrême dans mon besoin de papier … Un PDA ne me ferait pas peur par exemple, mais je n'en ai pas l'utilité … Trop de fonctions tue la fonction.
Les téléphones sont de plus en plus performants, proposant des solutions de bloc-notes, de dictaphone … Je n'utilise pas ces avancées soit disant miraculeuses …
Tout cela sans même parler de l'iPhone ou de son pendant finlandais le N95 de Nokia … des usines à gaz capables de TOUT faire, y compris de consulter vos blogs favoris !
Mais franchement, qui va utiliser toutes ces objets au maximum de leurs possibilités ? J'ai comme un doute à ce sujet.
Toutefois, ces jolis objets (car, il faut au moins leur rendre ça) ne sont pas encore des livres …
Et je rebondis sur cet article d'avant-hier sur Ecrans … l'eBook … le livre électronique. J'en frissonne encore. Je ne reprendrai pas le contenu de l'article ici, car il est particulièrement bien écrit et je vous invite donc à le lire …
Je m'en vais donc simplement vous donner mon avis, à chaud, parce que je ne peux pas être objectif sur ce sujet.
Les livres et moi, c'est une histoire d'amour de très longue date, n'en déplaise à Alice … Nous nous sommes rencontrés à l'âge de 7 ans, date de ma première "vraie" lecture en la personne de Robinson Crusoe. Livre "avalé" en quelques jours, lu et relu maintes et maintes fois !
Voilà. Il a suffi d'un seul ouvrage pour me faire aimer la lecture. Le déclic que tant d'autres n'ont pas car ils commencent à "lire" en arrivant dans les classes de français où l'on nous impose des oeuvres plutôt que de nous les laisser choisir.
Oeuvres pour la plupart de qualité, certes, mais totalement inabordables pour de jeunes personnes dont l'imaginaire doit être stimulé ! Car c'est bien ce qui compte dans un livre non, l'imagination, l'évasion, l'immersion … le livre doit devenir une partie de soi pour être assimilé et s'intégrer à notre vécu.
C'est du moins comme ça que je lis, en symbiose avec cet objet matériel.
Et c'est là mon problème avec l'ebook … ce n'est pas un objet "vivant" comme peut l'être un livre … c'est électronique, froid, sans âme, sans histoire. On charge un livre dans sa mémoire flash, on l'efface. Au suivant.
Surtout, ces ebooks me font peur … Quelle facilité que l'effacement d'une oeuvre sur ce support … C'est comme brûler un livre … et le Fahrenheit 451 de Bradbury resurgit en moi. Tout amoureux des livres ayant lu cette oeuvre majeure ne pourra, du moins je l'espère, que me confirmer que l'on est ébranlé par ce qui y est décrit …
Cet ebook, à mon sens, est la première étape vers ce "tout numérique", vers l'effacement ciblé de certaines oeuvres … Mais là je fantasme, ceci n'arrivera sûrement que bien longtemps après ma mort. Ou pas.
J'espère juste que resteront quelques pirates et nostalgiques pour stocker ces données … voire quelques livres, qui sait …