Deux rails, une voie ballastée. Voici la base. Lancez ensuite une machine développant 8 MW de puissance, pesant soit 420, soit 840 tonnes … Un assemblage de métal, lancé entre 300 et 320 km/h … Vous obtenez ainsi ce qui me fait aimer mon boulot : un TGV.
Je vous entends, je vous lis parfois sur Twitter … ça gueule sur la SNCF, ça gueule sur les retards, ça gueule sur les fainéants de fonctionnaires, ça gueule sur l'absence de services … Mais merde, vous n'y connaissez rien, vous ne savez rien de cette entreprise, vous n'avez aucune culture ferroviaire.
Non, ce blog n'a pas été récupéré par l'entreprise qui loue mes services … je ne fais pas de la promo gratuite ! Je suis réellement, personnellement impressionné par cette entreprise qui fait tourner 14000 trains par jour ! Et parmi ce flux, des TGV …
Machine formidable que ce monstre de puissance, lancé à pleine vitesse ! Ces dernières semaines a eu lieu une campagne d'essais visant à valider la potentielle augmentation de la vitesse de circulation en régime commercial. Objectif : 360 km/h.
C'était pour nous l'occasion de tester des hypothèses, de faire des mesures et d'aller voir in situ ce monstre mécanique, chose qui finalement ne nous arrive pas tous les jours, nous, ingénieurs ou chercheurs bloqués dans nos bureaux !
Bilan: des sensations dantesques … En pleine emprise TGV, à moins de 3m de la voie sur laquelle circule le train … Arrive le monstre. On l'entend, on le sent, l'air se déforme, il est là … Trop tard, le souffle nous choque, nous malmène, nous assène ses rafales au gré du passage des voitures et puis, quelques secondes plus tard, il est parti. Son sillage nous balaye encore et le calme revient soudain.
Corps choqué, quelques photos en boîte, on a envie que le prochain soit déjà là … Sensations terribles, du jamais vu, un gain d'humilité et une vraie admiration pour cette merveille mécanique.