Jolie Légende

Hier soir, c'était encore cinéma … pour cette fois-ci aller voir "I Am Legend", adaptation du roman éponyme de Richard Matheson que j'ai lu et adoré il y a quelques mois. 
Will Smith y incarne avec brio celui qui se croit le dernier être humain sur terre : Robert Neville … accompagné de sa fidèle Sam, un berger allemand tout ce qu'il y a de plus charismatique.
 
Le film est bien entendu basé sur cette relation … l'humain profondément attaché à l'animal, seul compagnon vivant à qui parler et avec qui échanger un zeste de tendresse dans un NY dévasté et livré à des hordes sauvages, vestiges d'êtres humains absolument répugnants.
 
Ces êtres humains dégénérés sont en fait le fruit d'un virus … celui modifié de la rougeole afin de combattre le cancer. Avec succès. Jusqu'à sa mutation et à la pandémie qui s'ensuivit : 5.4 milliards d'êtres humains morts … 558 millions contaminés et transformés … et environ 1% immunisé, on ne sait pourquoi ni comment.
Robert Neville, au dela de ses activités de survie, consacre une bonne partie de son temps à trouver un remède. Sans succès jusqu'à présent.
 
Au dela de ce scénario datant d'il y a fort longtemps (Matheson n'a pas écrit son livre l'an dernier comme une certaine J.K., mais en 1954), j'ai trouvé l'adaptation cinématographique très réussie … pour plusieurs raisons :
  • Will Smith est terriblement crédible : seul, sauvage et instinctif, proche de la folie, névrosé de ne pas pouvoir trouver de remède, hanté par les souvenirs de sa famille disparue … Un rôle à la mesure d'un Tom Hanks sur son île déserte. Il s'en sort à mes yeux avec brio.
  • l'ambiance du film "rend" celle du livre : pesante, oppressante, silencieuse … le jour ! car la nuit c'est la peur qui nous envahit !
  • avoir su transposer à notre époque le livre de Matheson, sans "trop" le dénaturer
 
Il y a bien sûr quelques adaptations nécessaires pour transformer un livre profondément pessimiste et intimiste en une grosse machine holiwoodienne …  
  • un pseudo happy-end … je n'en dirai pas plus, mais on est bien loin du final du livre !
  • une grosse modification du livre pour justement avoir ce happy-end !
  • le côté bestial des mutants qui me paraissait beaucoup moins prononcé dans le livre, de la même manière qu'il restait un semblant d'humanité dans le livre. Pas dans le film où les humains dégénérés ne sont plus que des machines à tuer, liées par un semblant de code social (avec un chef à priori, comme dans le livre)
Le sentiment global reste à mon sens très positif même si j'aurais voulu que le film colle un peu plus au livre, comme toujours me direz vous !
Mais l'essentiel est là : la solitude de l'homme, son animal, l'isolement, la désolation d'un monde en ruine, une ambiance lourde … Chapeau.