Hier soir, fin d’une journée et d’un weekend éreintants… Dimanche matin, couché tôt, 3h15. Réveil 6h15. 200 bornes et me voilà au Mans pour essayer ça :
Autrement dit, la journée était plutôt bonne malgré la fatigue… Je vous en parlerai une autre fois !
Retour à la maison après un passage chez le frangin et sa petite famille, arrivée à la maison… Je redescends rapidement et là zip, clap, bim, crac ! Je venais de tester pour vous l’homme qui tombe dans l’escalier, atterrit de tout son modeste poids sur sa main droite (et dire que j’ai perdu du poids…) et se relève en regardant sa main. Hum, tiens, mon auriculaire semble être légèrement enfoncé. Hum tiens j’ai une bien vilaine bosse au niveau du métacarpe de l’annulaire. Et ça pique franchement…
Alors hop direction les urgences de l’Hôtel Dieu, à pied, avec ma douce quelque peu catastrophée et moi qui commence à faire des blagues en essayant d’immobiliser ma main au mieux et de fumer une clope (ne jamais oublier l’essentiel : les blagues !). Urgences, tout est calme, je passe direct, un Dafalgan pour aider, un petit verre d’eau et direction la radio. Le verdict est instantanné : métacarpe de l’annulaire fracturé et déplacé, voilà pour la bosse, et auriculaire bien luxé, voilà pour la position bizarre. Je continue à blaguer et on me pose une jolie demi-résine pour stabiliser mes mouvements, salut poupée !
Et ce matin, 9h, sans doliprane depuis 23h30 (merci ma fatigue qui m’aura permis de bien dormir malgré ça…), Saint Antoine m’accueille pour me remettre en état. Dossier, déshabillage (non je n’ai pas de photos de ma tenue ^^), pose d’une perf (les infirmières aiment mes blagues et mes veines), questions pour connaître mes antécédents, participation à une séance de calcul de débit de seringue pour mon antibio, re-blagues sur la possibilité de filmer mon anesthésie et justement il faut filer voir les anesthésistes ! (autant vous dire qu’à ce moment là j’ai un poil mal…).
Ce qui est cool avec les anesthésies locales, c’est que l’on voit ce qu’il se passe ! L’aiguille qui rentre dans l’aisselle, le gel pour l’échographie et la vue en coupe de son bras sur l’écran noir et blanc. Hey salut mes nerfs ! Hey des muscles (j’en ai encore !) et puis toujours ces veines que les infirmières adorent. Du coup, l’aiguille se balade dans mon bras et farfouille pour trouver mes nerfs et les décoller afin ensuite de les enrober d’anesthésiant. Une petite décharge électrique ! Oups dixit mon anesthésiste, j’ai piqué le nerf. Enfin pas bien grave et après avoir fait le tour des quatre nerfs au niveau de mon aisselle, on passe aux deux du coude, ceux qui innervent les deux doigts touchés. Même processus et la jolie dame me demande de relever mon bras. Blague. C’est comme si mon membre ne m’appartenait plus il pendouille lâchement, mes doigts me répondent plus, je ne maîtrise plus la pliure du coude. Idéal pour se mettre le bras dans la gueule, ce que j’ai failli faire en bougeant mon épaule… ça aurait été beau un nez cassé tiens !
Bref, direction le bloc, on contrôle encore mon identité pour être bien sûr que je ne veux pas finir en une du Parisien et c’est parti : nettoyage… mon bras est posé sur une table à côté. Je regarde ma main, les longs doigts dont deux ont une drôle de gueule bétadinée et le rideau tombe entre les chirurgiens et moi, normal même si j’aurais bien voulu voir ! Je commence à m’assoupir quand soudain mon corps sursaute. Je pense à une sensation de chute mais en fait non, on vient juste de remettre mon doigt en place ! Pas de douleur mais le corps qui réagit malgré tout. Impressionnant.
Fin d’opération, j’entends à côté les vrombissements d’une perceuse. Hum ? Ah beh oui, les broches. Forcément. C’est terminé, on reprend les blagues avec les chirurgiens, j’apprends que je n’ai pas de plâtre, bonne nouvelle. J’y retourne dans dix jours pour vérifier que ça se consolide bien et si tout roule, le 4 juillet, je serai un homme neuf qui se méfiera des escaliers.
D’ici là, je vais passer quelques jours à la maison même si je pète la forme et que j’ai simplement envie de retourner bosser et mener une vie normale ! Je commence à sentir de nouveau mes doigts, ça fourmille mais je n’ai plus mal, ou si peu par rapport à ce matin !
Une drôle d’expérience, un poil douloureuse mais qui finalement se présente bien pour la suite… Ne me reste plus qu’à remercier tous les personnels soignants croisés à l’Hôtel Dieu et à l’hôpital Saint-Antoine pour leur boulot, leur humour, leur patience et leur extrême gentillesse. Et surtout je vais arrêter les glissades et développer ma main gauche ! D’ici six semaines, je serai ambidextre ! Même si là je viens de taper cet article de la seule main gauche et que j’en ai quelque peu chié…