Darjeeling Limited, ou comment déprimer sur une comédie ?

 Vous qui me disiez il y a quelques temps que je ne vous en disais pas assez sur moi, quand je regardais un film … Voici l'exemple type du film que j'ai adoré, mais qui m'a fait déprimer pour des raisons qui me sont personnelles et que j'ai évoquées vendredi dernier. Terrible comme sensation, et guère agréable qui plus est.
 
Le Darjeeling Limited, c'est un train que vont prendre trois frères (ah bah tiens, j'ai 2 frères moi …) un an après le décès de leur père dans des circonstances tragiques (ah bah tiens, bis). Le prétexte est simple, l'un des frères, l'aîné, a eu un accident de moto extrêmement grave qui l'a laissé avec un terrible bandage sur la tronche et une volonté de revoir ses frères et de se rabibocher avec eux. Voilà pour le script de base.
Ces trois hommes qui sont frères, mais ne connaissent pas vraiment, ni ne se font confiance, savent pourtant tout des goûts des uns des autres … Ils vont donc chercher à se redécouvrir et à s'apprécier au travers des paysages d'une Inde splendide qui nous invite au voyage. 
 
Sans trop rentrer dans les rebondissements qui font tout l'intérêt du film et tout son intérêt comique, il faut préciser que le film est réalisé par Wes Anderson dont j'ai déjà vu la Vie Aquatique (fabuleux) mais pas la Famille Tennenbaum (fabuleux aussi paraît-il) … = un groooos degré de loufoquerie pour faire la partie émergée de l'iceberg … la partie immergée étant basée sur du sérieux : amour fraternel, relation au père et à la mère, confiance, partage, succession, etc.
Les acteurs sont au top … que ce soient les seconds couteaux (Natalie Portman, Bill Murray …) ou le trio de tête interprété avec brio par Adrien Brody et son air de chien battu, Jason Schwartzmann en beau gosse au coeur brisé et Owen Wilson en leader défiguré et barje !
 
Bref. J'ai passé un moment fantastique. Entre rires et larmes, en permanence … chahuté de loufoque à sérieux … basculé d'un bord à l'autre de ce trio déjanté et pourtant si adorable … immergé dans une Inde de toute beauté bien que déformée par le filtre un poil stéréotypé (mais voulu semble-t-il) du réalisateur !
 
Le coup de blues est venu petit à petit, de manière insidieuse, par flashs personnels et par identification au film, par projection de ma vie dans celle de ces trois grands dadais ! Je me suis pris à rêver d'un voyage similaire avec mes frères, pris à rêver d'avoir une mère aussi absente pour mieux la retrouver, pris à rêver de connaître tout ça.

J'ai failli appeler mon frère aîné. Je ne l'ai finalement pas fait. Ce sera pour une prochaine …

 
D'ici là, je vais m'embarquer à nouveau dans ce foutu train, avec Alice cette fois.