Essai – Ford Focus 1.6 SCTi 182ch

Les essais de la nouvelle Ford Focus se déroulaient la semaine dernière en région parisienne avec un très joli programme mêlant parcours citadin, autoroutier et routier afin de prendre en main la voiture dans un maximum de conditions de route. Direction le Vexin, Château Gaillard et la Roche-Guyon pour (re)découvrir la nouvelle Ford Focus, voiture qui ne cesse de faire parler d’elle depuis sa présentation au dernier Mondial de l’Auto parisien et dont j’avais déjà pu prendre le volant au cours du Focus Global Drive organisé à Madrid fin février. A ce propos, je suis un effroyable retardataire puisque je n’ai toujours pas achevé la rédaction des billets concernant cet évènement global qui n’a à l’heure actuelle aucun équivalent en terme d’ambition de la part d’un constructeur automobile. Mais bref : on y reviendra, cette semaine si tout va bien, la semaine prochaine au pire !

Reprenons donc contact avec la nouvelle Focus, cette fois-ci équipée du moteur 1.6 SCTi développant 182ch découplés par une boîte 6 vitesses et un niveau de finition de première qualité. De quoi annoncer un très bon niveau de confort et de performance ?

C’est exactement cela ! J’avais déjà eu l’occasion de prendre le volant de l’ancienne génération de Ford Focus sur les routes des Cévennes, plus exactement sur la montée / descente du mont Aigoual, un haut lieu de plaisir automobile, et j’avais été enthousiasmé par son très bon comportement dynamique. La nouvelle mouture de la Ford Focus reprend avec brio les qualités de son aïeule en offrant un comportement de haut niveau. Le moteur 1.6 essence offre une accélération très linéaire et sans même avoir besoin de monter dans les tours, il autorise de rouler sur le couple sans aucun effort, même en sous-régime. Mais dès qu’on le titille un peu, il se réveille et bien que la voiture ne soit pas du tout typée « sport », cela pousse gentiment et surtout sans que l’on ne ressente grand chose. Autrement dit, si l’on y fait pas attention, la voiture se retrouve vite à des vitesses tout sauf légales.

Oublions donc le moteur pour nous concentrer sur le comportement dynamique général de la voiture. Du côté de l’habitacle, les sensations sont bonnes dès qu’on s’habitue au levier de vitesses situé au centre la console. J’avoue avoir ressenti une légère gêne au début de ma prise en main, l’accès au levier étant quelque peu parasité par l’accoudoir central.  Mais dès qu’on a compris comment faire, à savoir en posant légèrement le coude sur l’accoudoir, le pommeau tombe parfaitement sous la main et la boîte se commande de quelques doigts, se verrouillant sans problème sur les différents rapports. Le volant et la direction offrent quant à eux de bonnes remontées d’informations, assez filtrées toutefois, ce qui est d’ailleurs tout à fait normal au vu du caractère de la voiture tandis que la voiture réagit de manière très rapide aux impulsions au volant, un vrai plaisir.

Pour ce qui est des suspensions et du châssis, j’ai retrouvé ce qui m’avait plu dans l’ancienne Focus : un très bon filtrage par les suspensions y compris sur route bosselée (comme celle menant de Château Gaillard à la Roche-Guyon en pleine forêt, un régal !), une voiture qui se place à merveille dans les virages et qui prend assez peu de roulis. Le grip latéral est très correct et ne lâche que quand on pousse la voiture comme un malpropre. Autrement dit, on a avec la Focus une voiture au comportement très sain et efficace, digne de nombreuses sportives bien que ce ne soit pas son orientation première. Essai transformé par Ford pour cette nouvelle génération mais on n’en doutait pas vraiment.

Et il faut bien dire qu’au delà de son comportement assez exemplaire, la nouvelle Ford Focus est belle, surtout dans cette robe rouge, avec ses triangles de calandre (dont les volets sont actifs d’ailleurs), son regard affuté, ses arches de roues plus marquées et ses lignes tendues. On retrouve un peu de la première Focus dans cette voiture, plus marquée, plus tranchante, plus identifiable que ne l’était la seconde génération de Focus, sage et lissée. Une réédition du style Ford au même titre que la toute dernière Fiesta et surtout le C-Max. Ford réintègre dans son design Kinetic des éléments distinctifs pour offrir un caractère plus affirmé à ses véhicules et c’est tant mieux, y compris à l’intérieur.

Mais là où Ford cogne fort avec cette nouvelle Focus, c’est du côté technologique. Les bonnes qualités dynamiques d’une voiture, si elles sont bien évidemment importantes, tout comme leur sobriété à la pompe et leur faible niveau d’émission de CO2, ne sont pas le seul facteur déclencheur d’achat. Ford l’a plus que bien compris en offrant avec cette Focus un niveau de technologie embarquée complètement unique sur le segment C : détecteur d’angles morts, lecture des panneaux de signalisation, aide au parking (bluffante, on en reparle), un régulateur de vitesse adaptatif, le stop&start, un système d’arrêt automatique du véhicule en ville, un détecteur d’état de vigilance du conducteur et l’aide au maintien dans la file de circulation. Ce système est d’ailleurs celui qui m’aura le plus étonné par sa facilité d’utilisation / activation / désactivation : on l’active en mode intervention, on laisse la voiture dériver tranquillement d’une fille à l’autre et la voiture corrige automatiquement la trajectoire pour nous remettre dans la bonne file. Une expérience toujours amusante que de voir le volant bouger seul et déplacer la voiture pour peu qu’on se soit déconcentré et qu’on laisse la voiture dériver, ce qui peut arriver si l’on est honnête avec soi-même…

Ce pack de sécurité et d’aide à la conduite est en fait disponible pour 1100€ et se veut non intrusif et il ne l’est pas en effet pour peu qu’on le configure convenablement. La voiture se laisse alors conduire comme vous le souhaitez, restant tout simplement attentive et prête à intervenir en cas d’endormissement, de déconcentration ou autre danger. Etonnant et plutôt agréable à vivre en ce qui me concerne à une exception prêt… (oui il y a un « mais »). J’ai tendance sur autoroute à déboîter tardivement pour dépasser le véhicule qui me précède, tardivement ne signifiant bien sûr pas « au dernier moment » ! Cette tendance me permet notamment de ne pas me déboîter trop tôt et ainsi de gêner d’autres conducteurs en train de me dépasser sans pour autant prendre trop de risques quant aux distances de sécurité qui ne sont pas conséquent plus respectées. La Ford Focus, en mode régulateur / limiteur de vitesse, va voir cela et va couper les gaz jusqu’à ce que l’on se déboîte. Cela peut-être tout à fait utile en cas de circulation en files mais j’ai trouvé cela gênant dans le cadre de ma conduite autoroutière. A prendre en compte : la Focus veut que vous respectiez scrupuleusement les distances de sécurité dans le cadre de la régulation de vitesse… ce n’est pas un mal mais ça peut changer un peu vos habitudes de conduite.

Pour résumer, si la Focus m’a fermement convaincu pour ce qui est de ses qualités dynamiques et de confort, elle m’a complètement bluffé pour ce qui est de son niveau d’équipements embarqués et accessibles à un coup très compétitif. Il ne manque plus que l’arrivée de SYNC en fin d’année pour en faire définitivement le véhicule du segment C le plus ambitieux qui soit. Tout simplement.