24h du Mans – Les essais libres avec Nissan et la DeltaWing

Le Mans. Ses 24 heures de course. Un évènement auquel je n’avais jamais mis les pieds, non pas faute d’avoir envie mais plutôt faute de vacances souvent prises en plein juin, pile au mauvais moment dira-t-on. Cette année, les vacances, c’était en mai et en Malaisie, aussi ai-je pu enfin voir et vivre l’évènement avec Nissan. La marque revenait massivement dans l’épreuve en motorisant quasiment la moitié du plateau LMP2 et en engageant un ORNI, la DeltaWing.

Le marathon a commencé avec les essais libres, le dimanche 3 juin. Aller-retour sur la journée, idéal pour découvrir l’ambiance pré-course, studieuse mais encore subtilement détendue, des stands à la piste, chacun cachant plus ou moins son jeu en vue de la grand messe deux semaines plus tard. L’effervescence était toutefois palpable dans le stand de la DeltaWing, les ingénieurs et mécanos totalement concentrés sur le déroulé des essais et sur les temps affichés par l’improbable machine.

Improbable ? Mais oui ! Il suffit pour s’en rendre compte de considérer ses proportions et les choix technologiques ayant mené à sa naissance. Une centaine de jours entre la présentation de la bête et la participation à la course automobile la plus connue dans le monde, un moteur Nissan 1.6L DIG-T développant environ 300 ch, une absence quasi totale d’appendices aérodynamiques, un pneu avant large de 10 cm et grand comme celui d’une 2CV, un poids réduit de moitié par rapport aux protos qu’il affronte… DeltaWing est un ORNI, une somme d’idées qui vient bousculer les idées reçues sur la compétition automobile et sur Le Mans en particulier. Les réactions suite à son apparition furent d’ailleurs sans équivoque : on adorait ou on détestait.

En ce qui me concerne, je suis fan pour une raison très simple : DeltaWing incarne l’esprit de création et d’innovation, celui qui fait bouger les lignes, celui qui donne des idées et inspire les autres. Je n’étais pas présent aux essais réalisés à Magny-Cours mais ce que j’en ai entendu se passe de commentaires : le stand Nissan était ouvert et les ingénieurs Toyota, présents eux-aussi ce jour là, venaient discuter, posaient des questions, s’intéressaient. La machine est exclusive, différente de tout ce que l’on connaît alors forcément, elle intrigue. Il suffit que je vous mette deux ou trois photos ci-dessous et vous demande de les comparer aux deux précédentes…

Je reviendrai plus tard sur DeltaWing et l’aventure qu’elle aura vécu au Mans mais j’avoue avoir été surpris, presque choqué, en la voyant évoluer sur le circuit des 24h. Tellement différente, surprenante, rapide dans les S Porsche, affichant des chronos plus qu’honorables pour un concept badgé 0 si jeune… Révolution en mouvement avec toujours cette question en tête : mais comment diantre est-ce que cette chose peut aller aussi vite et comment diantre tourne-t-elle ??? Je n’ai toujours pas de réponse précise à la question même si c’est une évidence mécanique, toujours est-il que ça fonctionne bien, autant que les équipes Signatech et G-Drive que j’ai pu visiter aussi au cours de cette journée. Souvenirs souvenirs de l’époque Force One Racing. Je me sens toujours aussi bien dans cet univers et toujours effroyablement nostalgique.

Pour finir cet article, petits plaisirs des yeux depuis le dessus des stands…

Et je finis avec quelques images de la DeltaWing, toujours depuis la tribune… Décidément, je suis quelque peu tombé amoureux de cet ORNI.