L’avantage de loger à Moab, c’est que l’on est à deux pas de l’un des plus connus et impressionnants parcs américains : Arches National Park. Comme son nom l’indique, il est peuplé d’arches rocheuses, sculptées par le vent et le gel et non par l’eau, réparties sur un immense territoire que l’on découvre comme toujours dans les parcs américains en voiture.
Nombre de ces arches sont facilement accessibles, d’autres se méritent un peu plus mais dans l’ensemble, vous en prendrez plein les yeux, que vous soyez en pleine forme physique ou moins à l’aise avec la randonnée en territoire désertique. Cela se sent d’ailleurs à la porte d’entrée où il y a foule et une petite attente avant de pouvoir pénétrer dans le parc.
Pour ma part, j’ai fait – comme beaucoup sûrement – le choix d’aller directement et pour ainsi dire sans m’arrêter (pas facile…) jusqu’au cul-de-sac du parc : le Devils Garden. Au niveau de ce jardin diabolique, un grand parking permet de s’aventurer dans la zone la plus densément peuplée en arches du parc.
Avant cela toutefois, on dépasse un drôle de rocher à l’accès clos lors de ma visite, le fameux Balanced Rock. Ensuite, c’est un grand massif rocheux faisant furieusement penser aux Needles qui borde la route juste après les monts de la Salt Valley. Il s’agit en réalité de Fiery Furnace, un labyrinthe dans lequel il est interdit de pénétrer à moins d’en avoir l’autorisation – qui se demande bien à l’avance – des rangers du parc. Drôle d’endroit.
Enfin bref : c’est beau… mais le Devils Garden m’attend avec ses multiples arrêts et émerveillements oculaires ! Cela commence au bout de quelques centaines de mètres avec une arche archi-connue (oui, j’ai osé accoler ces deux mots) : Landscape Arch. Il n’en reste plus grand chose, un grand pan de roche s’étant effondré il y a peu sur sa droite mais qu’elle est (encore) belle !
Le chemin, encore très bien balisé jusqu’alors, devient un peu plus de la crapahute dans laquelle il est bon d’avoir de bonnes chaussures. Je décide de dépasser la bifurcation menant à d’autres arches mineures pour me rendre tout de suite jusqu’à mon objectif principe : Double O Arch. Celle-ci porte bien son nom, jugez plutôt… ! Quelle merveille, encore !
Plus loin, ne pas manquer les roches du diable à proprement parler, il est possible d’ailleurs d’en faire le tour ; mais aussi le Dark Angel, ce drôle de rocher noir perché à part, comme maudit. La vue sur Double O vaut également le coup de ce côté-ci et ne manquez surtout pas de passer sous la première arche pour vous faire une belle idée de sa forme des deux côtés. En revanche : ne grimpez pas partout ni sur les arches… cela va de soi.
Sur le chemin du retour, je prends cette fois-ci le temps d’aller voir les « petites » arches… tout sauf petites et mineures d’ailleurs, chacune ayant sa jolie spécificité. Il y a d’abord Navajo Arch, enclavée et ouvrant sur une belle cavité. Plus loin, Skyline Arch offre une vue dégagée splendide sur les alentours. Bref : elles valent très largement le petit détour !
Pour en terminer avec cette exploration du Devils Garden, je file voir les dernières arches de la zone : Tunnel Arch et Pine Tree Arch, elles-aussi singulières et très facilement accessibles depuis le parking.
L’étape suivante est tout aussi célèbre que la Double O. Il s’agit de la « Delicate Arch », posée sur un promontoire rocheux, très en hauteur, avec les montagnes de La Sal en fond. Il y a deux possibilités pour l’observer, soit d’en bas mais de loin, soit de très près mais au prix d’un petit effort ! La grimpette n’est guère difficile à dire vrai mais nécessite un peu d’endurance et d’envie ; ce n’est pas accessible à tous.
Tout là-haut, c’est la foule, forcément… Chacun fait la queue pour avoir sa photo souvenir en compagnie de l’arche. Moi, je voulais juste une photo sans personne et ma chère et tendre s’est donc mise dans la queue jusqu’à attendre son tour et me permettre, ainsi qu’à de nombreux autres photographes qui attendaient comme moi, de faire quelques photos sans témoin humain !
Je me rends pour finir encore un peu plus au sud du parc, à la frontière des dunes pétrifiées. Un nouvel ensemble d’arches attire le chaland au gré d’une jolie balade. La Parade of Elephants ponctue l’ensemble mais je reste un grand fan des « Windows », Nord et Sud, avec la merveilleuse Turret Arch qu’il faut franchir pour réellement l’admirer.
Je file ensuite de l’autre côté de l’esplanade pour une ultime claque, la plus grande peut-être de cette journée : Double Arch. C’était dément, absolument dément. Les mots sont trop peu nombreux, j’ai du mal à les trouver. Les photos feront je pense largement l’affaire.
S’il est donc assez « peuplé », à l’échelle des parcs américains bien sûr, le Arches National Park mérite largement cet engouement. Les paysages qu’il offre ne sont pas les plus phénoménaux mais les miracles géologiques qu’il abrite sont en revanche de nature à vous faire oublier tout le reste.
Une journée complète sur place n’est clairement pas de trop si l’on souhaite s’éloigner un brin de la route et profiter des différents chemins de randonnée tracés un peu partout dans le parc, permettant d’accéder tantôt à des œuvres majeures du vent ou à de plus petites mais néanmoins traces de son passage dans les roches.