Florence, j’en avais en tête une image d’Epinal : le Ponte Vecchio et bien évidemment le Duomo et son Campanile. Le reste n’existait pas dans mon crâne. Grossière erreur que d’avoir mis de côté la majesté de la capitale toscane, sa grisonnante majesté à dire vrai. Le temps n’a sûrement pas aidé puisque j’ai visité Florence sous des cieux quelque peu capricieux ! Ciel gris et bas, quelques gouttes deci delà, pas de quoi envisager une journée de marche en tout quiétude. Qu’importe, j’avais mon ciré, ma capote de sac d’appareil photo, j’étais prêt pour affronter les rues et ruelles détrempées avec le sourire aux lèvres.
Ces quelques mètres parcourus, je commence déjà à m’éprendre de la ville et ce sentiment ne peut qu’être renforcé en contemplant pour la première fois le Ponte Vecchio. Ahh, que ne faisait-il beau ? J’ai toujours en tête l’image de ce pont si joliment coloré sous un ciel de feu ou une aube diaphane. Tant pis, il faudra faire avec le grisonnant et les premières grosses gouttes, ça a tout de même de la gueule, même dans l’allée centrale, entre les deux rangées de maisons encore peuplées de bijoutiers mais surtout au milieu de la cohue des touristes.
L’on se dirige ensuite vers le cœur de la ville, sa grande place et le Palazzo Vecchio, bordé de statues gigantesques et de la sublime Logia Dei Lanzi. La place en impose mais le pavement sombre baigné d’eau me rend triste, c’est sombre, ça grisonne là aussi mais diablement majestueux.
Et alors que plus tard dans la journée, des trombes d’eau s’abattent sur la ville, on trouve refuge dans ce gigantesque édifice pour en faire le tour. Il abrite en fait des salles tout simplement remarquables. Firenze était et reste riche, cet endroit en est le plus brillant témoignage.
Entretemps, on a arpenté les rues, on a découvert une sublime parfumerie antique, d’autres bâtiments, le tout sous la pluie et sur les pavés gris. Les gens étaient gris aussi, j’ai eu l’impression d’être à Paris, parfois. Florence est belle, grise, mais belle, mais vraiment grise. Après avoir Sienne, difficile de lui trouver du charme, seulement de la majesté. Ultime témoignage de cette grandeur passée, le Duomo, le baptistère et le campanile au sommet duquel on grimpe. Pas de pluie, des yeux grands ouverts et un ébahissement sincère devant cet ensemble exceptionnel de beauté. Je n’oublierai jamais ce lieu.
Il faudra revenir, un jour, sous le soleil.