Pour rejoindre Tissamaharama depuis Ella, c’est plutôt simple : il suffit de prendre le bus, encore et toujours ! Il existe bien quelques directs mais ceux-ci sont plutôt rares. Le plus rapide par conséquent et peut-être le plus reste de prendre un bus pour l’un des grands carrefours de la province du sud du Sri Lanka, Thanamalwila. C’est de cette ville que l’on prend ensuite un bus pour Tissa.
On va dire que ça a commencé à se gâter à partir de ce moment là. L’hôtel dans lequel j’avais réservé, via Booking et avec un compte Genius censé prémunir encore un peu plus de ce genre de mésaventures, se nommait l’Hotel River Front. Je vous le déconseille bien franchement, ce sont des connards qui pratiquent le surbooking, sans prévenir leurs clients.
Ils nous ont bien sûr retrouvé une réservation, dans une sorte d’hôtel gigantesque quasi intégralement vide, clairement dimensionné pour accueillir de grands groupes de touristes. Bon, ça a fait le boulot mais ça a aussi donné une première petite idée de comment la ville de Tissamaharama développe son tourisme. Tout le business tourne ici autour du parc de Yala où des safaris sont organisés tous les jours, également avec celui de Bundala, plus orienté avifaune et plus confidentiel.
Alors je suis parti chercher une bonne offre pour ce safari, j’ai discuté un peu, j’ai vu passer des centaines de pseudo jeep avec des sièges accrochés on ne sait trop comment, d’autres plus luxueuses. J’ai aussi vu des pick-up avec des chaises posées à même la tôle, sans fixation, avec un toit de fortune. Des centaines de jeeps destinées à aller à Yala le lendemain matin.
J’ai commencé à douter. J’ai croisé d’autres touristes qui en revenaient et ont utilisé les mots « usine », « non respect des animaux » et encore « arnaque ». J’ai cherché quelques photos sur Instagram. Un bout d’éléphant, un bout de grand chat, surtout des files et des files de jeeps qui se suivent sur des pistes de plus en plus défoncées. L’absence de contrôle du développement du tourisme de masse au Sri Lanka dans toute sa splendeur.
Alors je n’y suis pas allé. J’ai marché dans Tissamaharama, j’ai fait une belle petite promenade sur le lac au soleil couchant, parfaite pour me détendre les nerfs, sûrement la seule jolie chose à faire dans cette ville défigurée par l’appât du gain facile et la destruction assurée des trésors environnants.
Le lendemain matin, j’ai pris le premier bus pour Tangalle. Pourvu que l’avifaune et la faune de Tissamaharama survivent à cet holocauste touristique.
Vous l’aurez compris, je ne suis pas tombé en amour devant Tissamaharama. Son lac et ses populations d’oiseaux, ses crocodiles aussi, valent qu’on s’y arrête en escale avant d’entamer la découverte de la côte sud du pays. Toutefois, au vu de la manière dont les safaris semblent être gérés et le parc de Yala avec, je conseillerais plutôt d’aller faire un tour dans le parc de Bundala et de loger à proximité, voire de faire totalement l’impasse sur la région. Tant pis.
Comment se rendre à Tissamaharama ?
De nombreux bus permettent de faire la jonction entre Ella et Tissa, soit en direct, soit avec une escale dans l’un des carrefours du sud. Du côté de Tangalle, les bus sont tout aussi nombreux ! Il s’agit de la liaison Colombo – Tissamaharama, pas d’inquiétude donc.
Où dormir à Tissamaharama ?
Pas à l’Hotel River Front. C’est con il avait l’air vachement bien.
Où manger et dormir à Tissamaharama ?
J’ai mangé à l’hôtel Tissa, à deux pas du Cargills, réputé pour être plutôt bien en terme de prix de safaris et avec qui j’ai le plus discuté. Personnel sympathique, cuisine un peu lente à venir mais ils étaient deux, parfois trois, pour tout faire ! Assiettes copieuses et bonnes. RAS.
Combien de temps rester à Tissamaharama ?
Ne pas y aller ? Allez, disons qu’on peut y rester quelques heures pour faire la balade sur le lac, ça s’arrête là ! Si l’on fait un safari, il faut bien sûr prévoir une matinée pour l’aller / retour Yala. Même chose pour Bundala, les safaris s’effectuant le matin à l’aube pour tenter de voir les animaux qui se cachent ensuite du soleil.