Lipari est fort belle, vous l’avez vu la semaine dernière mais quand on se rend dans les îles Éoliennes, il ne faut clairement pas se contenter d’elle et prendre les multiples aliscafi reliant les bouts de terre perdus en mer. Première étape de la découverte de l’archipel : Salina. Cette île, créée à partir des deux énormes volcans qui la constituent encore à ce jour, tient son nom de l’ancienne activité qui fit une partie de sa richesse : le sel. Une ancienne saline était en effet fortement utilisée avant d’être abandonnée. Désormais, seule la vigne et le tourisme sont encore bien présents dans l’île, notamment au niveau de la vallée au centre de l’île, coincée entre les flancs des deux cônes volcaniques.
La plupart des navires arrivent à Santa Marina di Salina, principal village de l’île où sévit un seul et unique loueur de scooters. Attendez-vous donc à vous faire plumer, à moins de vouloir prendre le bus pour Malfa, au nord de l’île. Malheureusement, les journées étant courtes, j’ai bien dû m’y résoudre et louer un 50 en état moyen pour le prix d’un 125… Tant pis. Direction Malfa !
Sur la route, on croise tout d’abord le capo Faro et son… phare servant de point d’attraction et trônant au niveau de ce qui est désormais une zone résidentielle et une série de maisons de location. La route qui serpente entre Santa Marina et Malfa est en tout cas magnifique, tout comme ce dernier village, surplombant la mer de plus de 100 mètres. La petite place centrale et son église sont agréables mais pour le reste, il n’y a pas grand chose à voir car l’intérêt de l’île n’est pas dans ses villages mais plutôt dans sa richesse de panoramas, de randonnées et de saveurs, malvoisie et câpres en tête !
On poursuit donc la route en direction d’un cul de sac situé tout à l’ouest de l’île : Pollara. Au delà de la vue sur Alicudi et Filicudi, le lieu est aussi fort connu pour avoir servi de décor au film « Le Facteur » (il Postino) avec Philippe Noiret. Pour découvrir le lieu, il faut dépasser le village de Pollara, niché au pied des flancs du volcan et descendre une volée de marches. On se demande bien où l’on met les pieds et on s’attend presque à être déçus jusqu’à ce qu’enfin on comprenne pourquoi il ferait bon se rendre ici tous les jours !
La petite crique que l’on découvre, ceinturée de petites maisons et hangars troglodytes servant aux pêcheurs du village est un régal. La tentation est grande d’enfiler le maillot et de se plonger dans les eaux turquoise. Aussitôt dit, aussitôt fait et j’éprouve encore aujourd’hui un grand plaisir à me remémorer cette baignade, contemplant d’un côté la crique et ses barques d’un côté, les falaises et le volcan de l’autre. Grandiose endroit. D’autant plus vrai quand on prend le risque de contourner la falaise en se trempant les pieds, le reflex autour du cou et les pieds poncés par la roche volcanique, pour aller admirer l’arche naturelle de l’autre côté !
On poursuit la découverte de l’île avec la zone centrale, la plus verdoyante et cultivée, au niveau du sanctuaire de Valdichiesa et du village de Leni depuis lequel on aperçoit Lipari et Vulcano, au loin. Il en va de même à Rinella, au ras de l’eau, avec son petit port et l’unique plage de sable noir de l’île.
Retour à Santa Marina pour pousser encore plus loin, à Lingua. C’est ici que se situe l’ancienne saline et que beaucoup d’efforts ont été faits pour rendre l’endroit chaleureux. Les vieilles maisons ont été bien retapées et le lungomare refait à neuf avec forces échoppes et restaurants. La vue est belle avec l’ancien phare du salin et Lipari de l’autre côté.
Si Salina était particulièrement calme, pour ne pas dire morte, en cette toute fin de saison touristique, je pense en revanche qu’elle doit être un bon équilibre entre calme et activité en pleine saison, une alternative bien appréciable à Lipari ! A conseiller aux amateurs de nature plus sauvage, de calme champêtre et de randonnées jusqu’aux sommets des volcans qui doivent valoir leur pesant de photos. Une prochaine fois…