Avant d’arriver en bord de mer, ou plutôt devrais-je dire du golfe de Gênes tant celui-ci est étendu, on traverse quelques contrées montagneuses et arborées. Au cœur de celles-ci se nichent parfois de belles surprises, des villages emplis de caractère et des enchaînements de virages incitant à une conduite dynamique. On remarque aussi de nombreuses coulées de boues un peu partout sur les routes, séquelles des inondations démesurées ayant frappé la région deux mois avant ma visite. Parmi ces bonnes surprises, je pense notamment à Verrucola, microscopique village médiéval sobrement incrusté dans une vallée encaissée et cerné par les eaux qu’on imagine en furie de temps à autre. N’empêche, il doit faire bon loger dans ce splendide fort qui domine le village, découvert au détour d’un virage et ayant suscité chez moi une envie intempestive de m’arrêter.
Dans un autre genre, je pense à l’adresse qui nous a hébergés pendant ces quelques jours marquant le franchissement de la nouvelle année : Gragnola. Si la bourgade n’a pas grand intérêt, elle est dominée par les Apennins au loin et par quelques petites montagnes aux alentours. D’un côté, au bout d’un chemin d’un kilomètre praticable en Panda (même si j’ai douté, l’espace d’un instant), trône une jolie maison de vacances. De l’autre, en haut d’un autre chemin qu’on imagine tout aussi praticable en Panda, un vieux château en pleine réfaction. Difficile d’imaginer mieux pour passer le réveillon en amoureux.
Une fois la côte atteinte, on s’éloigne bien rapidement de La Spezia, ville sans charme aucun, profondément marquée par son activité industrielle et son port militaire toujours en activité. Par chance, le golfe qui abrite la ville est riche de quelques villages magnifiques dont les noms ne vous sont peut-être pas inconnus : Lerici et Portovenere.
On commence par Lerici et sa vue sur Portovenere au loin. D’innombrables vieux friqués et bardés de sacs et autres accessoires luxueux déambulent (tapinent ?) sur le front de mer, tentant de donner à leur faux bronzage une couleur naturelle. Peine perdue. Il en va de même pour les jeunes d’ailleurs même si quelques personnages au naturel donnent un air d’authenticité à cette bourgade dans laquelle je ne m’attarde pas bien que la mer soit belle et que le fort qui domine le golfe soit des plus charmeurs. Autrement dit : ne perdez pas de temps à Lerici, s’y garer est une plaie et il y a plus joli à voir ailleurs.
Le joli côté, c’est justement Portovenere. Je reprends la voiture, refais le tour du golfe, me paume dans la Spezia, attrape la toute petite route qui mène au bout du promontoire et trouve (difficilement, une fois encore) une place de parking… Me voilà libre de déambuler sur les quais de cette ville verticale dont le fort et la vieille église dominent la mer. Superbe.
Vous l’aurez compris au nombre de photos, je suis quelque peu tombé amoureux de cette ville, de son église dominant la mer avec sa terrasse et son balcon si par-faits. Allez, quelques unes pour la route… en attendant les Cinque Terre.