Caunes-Minervois – randonnées entre marbre et Argent-Double

Il paraîtrait que c’est la rentrée. Plus de monde sur la route, plus de monde dans les transports en commun, des visages disparus pendant quasiment un mois qui réapparaissent au travail comme sur le trajet quotidien y menant. Oui, c’est la rentrée. La mienne, c’était mi-août puisque je ne me suis accordé (disons plutôt que j’ai la liberté de prendre mes vacances quand je veux, gros privilège de « nullipare » – ça se dit pour un homme, ça ?) qu’une petite semaine autour du 15 août. L’endroit ? La France, histoire de changer ! Non pas que j’en aie marre de l’Italie ou des destinations plus lointaines mais la période et surtout le moment où j’ai commencé à songer à l’organisation m’ont poussé vers ce choix. Ce fut donc un nouveau retour à Caunes Minervois, dans cette région que je chéris décidément de plus en plus. Cette fois-ci, pas de visites d’abbayes, d’églises, de villages ou affiliés : de la randonnée, tout simplement.

D’ailleurs, pour tout ce qui va suivre, vous pouvez retrouver les informations détaillées ici… si d’aventure vous souhaitiez vous-aussi vous palanquer pas mal de kilomètres à pied dans la région. On commence donc par la « Route des Moutons », 9 km de balade sur les hauteurs de Caunes avant de redescendre dans la vallée de l’Argent-Double, fière rivière qui donne son nom aux cerises de la région (que j’ai donc ratées cette année, bordel). La montée est relativement douce, on croise rapidement quelques enclos en pierres sèches, les cigales s’en donnent à cœur joie et la piste, un sentier forestier de l’ONF, monte doucement vers un point de vue englobant la vallée d’un côté, la plaine de Caunes de l’autre. Splendide et pas trop fatiguant, tout comme la descente à travers chênes pendant laquelle j’ai croisé un cerf, filant vite comme le vent dans les arbres avec fort bruissements de branches brassées. Moment rare et agréable, doublé en bas d’un petit coin de paradis, un hameau dont j’ai déjà oublié le nom mais où je me verrais bien acheter une cahute. La remontée sur l’autre versant picote un peu les jambes, mais c’est pour mieux apercevoir une propriété paumée dans la vallée, que l’on s’imagine définitivement acheter. Un jour. Peut-être.

caunes_minervois_route_moutons_3 caunes_minervois_route_moutons_5 caunes_minervois_route_moutons_6 caunes_minervois_route_moutons_7

caunes_minervois_route_moutons_10 caunes_minervois_route_moutons_14 caunes_minervois_route_moutons_16 caunes_minervois_route_moutons_18

caunes_minervois_route_moutons_19 caunes_minervois_route_moutons_20 caunes_minervois_route_moutons_21 caunes_minervois_route_moutons_22

Autre balade, nommée « la Carrière du Roy », on part cette fois-ci pour quasiment 9 km dont une partie commune avec la randonnée précédente. Le but ici n’est pas de voir des moutons mais plutôt l’actuelle et l’ancienne carrière de marbre de Caunes-Minervois, ce dernier étant fort célèbre et ayant fourni entre autres : Versailles, le Louvre ou encore l’Opéra Garnier, rien que ça ! Le paysage est donc plutôt similaire à l’exception de la vue sur Caunes, plus proche, jusqu’à ce que l’on arrive aux abords des carrières, nichées à flanc de montagne. Le relief devient plus escarpé, plus sauvage et nettement moins marqué par la main de l’Homme. L’arrivée à la carrière est presque décevante en ce qui me concerne puisque je m’attendais à quelque chose de l’acabit de Dorgali, en Sardaigne (sans même parler de Carrare, qu’il faudra bien que j’aille voir un jour). Que nenni, la carrière est abandonnée et ne présente pas de découpes nettes, claires, que l’on s’attendrait à voir. Dommage. Reste la couleur des veines qui affleurent en surface, d’un doux rose / rouge. Moi qui n’aime pas trop le marbre, j’aime la couleur de celui-ci. Descente vers Caunes, on aperçoit sur la gauche un énorme pan incliné qui servait à descendre les blocs à l’époque, titanesque !

caunes_minervois_carriere_roy_1 caunes_minervois_carriere_roy_3 caunes_minervois_carriere_roy_8 caunes_minervois_carriere_roy_10

caunes_minervois_carriere_roy_12 caunes_minervois_carriere_roy_13 caunes_minervois_carriere_roy_14 caunes_minervois_carriere_roy_16

caunes_minervois_carriere_roy_17 caunes_minervois_carriere_roy_18 caunes_minervois_carriere_roy_19 caunes_minervois_carriere_roy_20

Dernière randonnée aux alentours de Caunes : le Plateau de la Matte, au départ de la toujours superbe Notre-Dame-du-Cros (le presbytère me vend tellement du rêve…). On croise très rapidement une carrière, toujours bien en activité celle-ci ! D’énormes machines, treuils et autres blocs laissés là appellent au travail et à la sculpture, sûrement ce que se disent d’ailleurs les propriétaires de la splendide propriété / bergerie située à quelques pas de là. Il y a un petit goût de paradis rosé, ici. La carrière est d’ailleurs un appel à y rester pendant des heures, à lire les veines et à toucher, frôler les tailles plus ou moins récentes mais les 10 km ne font pas se faire tout seul, d’autant plus que ça monte raisonnablement mais longuement jusqu’au plateau. Le chemin est par ailleurs assez ennuyeux et répétitif, ne seraient les splendides murs de pierres sèches qui le bordent parfois. Les pistes forestières sont longues, très longues et la descente, interminable mais on garde en tête la vue depuis le plateau et surtout l’ancienne mine de manganèse dans laquelle je me verrais bien revenir un de ces jours, « pour voir ».

caunes_minervois_plateau_matte_2 caunes_minervois_plateau_matte_3 caunes_minervois_plateau_matte_4 caunes_minervois_plateau_matte_5

caunes_minervois_plateau_matte_8 caunes_minervois_plateau_matte_12 caunes_minervois_plateau_matte_14 caunes_minervois_plateau_matte_15

caunes_minervois_plateau_matte_16 caunes_minervois_plateau_matte_18 caunes_minervois_plateau_matte_19 caunes_minervois_plateau_matte_20

Conclusion : il y a de fort jolies randonnées à faire tout pile à côté de Caunes-Minervois, sans même songer à s’en éloigner. 10 km chacune, niveau facile, moyen pour peu qu’on décide de le faire à la mauvaise heure ! Les paysages et les carrières valent le détour, tout comme la bière qu’on s’accorde à la Mangeoire en rentrant dans Caunes, avant d’enchaîner sur le traditionnel barbeuq du soir, vaillamment nourri par le boucher du coin (Denis Icher), une merveille.

(ramenez-moi un aller de saucisse sèche et une saucisse de foie fraîche et je ferai tout ce que vous voudrez)