La Volvo V40, je commence ma foi à fort bien la connaître quand bien même je n’ai pas essayé toutes ses déclinaisons, me concentrant en général sur celles que j’achèterais volontiers, à savoir les plus puissantes ! Ainsi, ce sont donc les D4 et T5 qui étaient à ce jour passées entre mes mains, version D4 que j’avais initialement demandée pour cet essai. Malchance (?), la D4 étant partie sous d’autres cieux, j’ai eu l’occasion de découvrir le moteur D3, un cinq cylindres développant 150 ch et un joli 350 Nm de couple. Sauf que cette fois-ci, c’est la silhouette Cross Country qui s’y colle, la version « tous chemins » de la V40, surélevée de quelques centimètres en attendant un hypothétique XC40. Alors, cette déclinaison et ce moteur sont-ils dignes de la réussite des deux autres modèles ? Verdict tout en bas.
Extérieurement tout d’abord, cette V40 CC se distingue par sa face avant légèrement retouchée et agrémentée de plastique noir, censé symboliser le côté tous terrains de la voiture. Les pneus ont une taille plus haute et une ceinture de chrome, soulignant le rehaussement global de la caisse est là pour se montrer et éventuellement absorber les chocs. Nous sommes donc dans le cosmétique soulignant la fonction, les barres de toit en sus. A l’arrière également, on note l’apparition de la mention « CROSS COUNTRY », en gros et en brillant. Pour le reste, V40 CC garde les traits de sa version traditionnelle, à savoir une face avant charismatique, un capot et des hanches travaillées ainsi que la fameuse lunette arrière noire. L’ensemble est réussi et ne détruira pas l’image positive de la V40. Autrement dit : j’aime toujours autant la ligne de cette voiture.
A l’intérieur, bien que cette version soit moins richement équipée que celles déjà essayées, j’ai retrouvé un très bon niveau global de finition, avec certes une finition de sièges moins prestigieuse (mais toujours au bon maintien) mais un univers toujours aussi singulier et agréable à vivre. La console flottante qui trône au centre revêt une couleur bronze du plus bel effet, tout comme l’ensemble compte-tours dont les différents modes ne m’ont toutefois pas totalement convaincus car j’ai plutôt tendance à préférer un affichage « complet » des données, quand bien même mon cerveau et ma conduite sont passés en mode « sport ». Reste toutefois, encore et toujours, le gros ensemble de touches et roulettes au centre de la console, pilotant avec efficacité l’écran d’infotainment. Il n’en reste pas moins qu’à l’heure du tactile, c’est quelque peu frustrant. Reproches, reproches, je commence à pointer quelques défauts mais dans l’ensemble, je me sens chez moi dans une Volvo en seulement quelques kilomètres… sentiment renforcé par le confort aux places avant qui rend les longs trajets plus qu’agréables ! Mes quelques passagers aux places arrières n’en disent en revanche pas tant, la suspension étant trop ferme selon eux et ternissant un peu les autres bons points comme l’habitabilité, même pour un bon gabarit.
Bon. Cross Country. Allons-y. Je me suis amusé sur les petits chemins du Minervois, entre franchissement (très très) léger et arsouille sur les pistes forestières ! Si la Cross Country s’en sort plutôt bien dans cette seconde partie de l’exercice, elle est vite rappelée à l’ordre par une garde au sol assez limitée et un choix de monte pneumatique pas vraiment typé « tous chemins ». Il faut dire que j’ai tout de même plus l’habitude de voir des ContiSportContact sur des voitures… sportives ! En franchissement et en version deux roues motrices seulement, les limites sont vite atteintes mais la voiture décolle une ou deux roues sans trop broncher, même si pour aller plus loin, il faudra clairement une version XC ! Amusant en tout cas, on peut définitivement avancer à très bon rythme sans avoir peur de toucher tous les 100 mètres, à la moindre anfractuosité. L’exercice s’arrêtera là, il ne fallait pas non plus trop en demander à ce qui reste une adaptation de routière et non pas un véhicule dédié à ce genre de cabrioles.
Sur la route, la V40 Cross Country est en revanche tout à fait à son aise, particulièrement bien aidée justement par ses pneumatiques et par une base de trains roulants bien conçue. Certes, l’ensemble n’est pas aussi rigoureux que sur la T5 R-Design mais est extrêmement sain, avec une prise de roulis contenue et une belle directivité du train avant. La motricité est globalement bonne mais les ressorts plus souples combinés à une garde au sol plus haute et à un couple moteur de camion font que le train avant déleste un poil facilement parfois, se traduisant par des pertes de motricité en 1 et 2 et quelques remontées moyennement agréables dans le volant. Attention toutefois, je tempèrerai ce constat en précisant que je roulais à ce moment comme un petit sagouin et que le phénomène est quasiment inexistant. Ouf.
Parlons-en du moteur d’ailleurs : il est brillant ! J’avais un peu peur de ses « seulement » 150 ch mais ils sont volontaires et disponibles, malgré les 1.5 tonnes de la voiture, à toute vitesse et quasiment tout régime. La V40 Cross Country se transforme donc à l’envi en routière débonnaire et confortable, relançant sans peine en sixième et en sous-régime, mais sait aussi se propulser avec force quand il le faut. Le D4 m’avait semblé presque « trop » sur la V40, ce D3 m’a convaincu par sa polyvalence et un agrément de haute volée, avec une sonorité convenable pour un diesel et une bonne isolation phonique/vibratoire. En clair : c’est LE moteur à acheter sur cette voiture (avec une conso moyenne à 6.3 l/100 sur les 2200 km parcourus), le 115 chevaux devant être quant à lui un poil juste. La boîte mécanique de Volvo, que je découvrais à cette occasion est également un bon équilibre entre précision et douceur de fonctionnement. Du côté des freins, même combat que sur toutes les Volvo : une course pédale un poil longue au départ mais une vraie efficacité / endurance pour peu que l’on morde plus fort. En clair, on se surprend vite à observer le compteur, le sourcil froncé et un « roooh, quand même, c’est pas sérieux » à la bouche, tant sur autoroute que sur les départementales sinueuses de cette région. Hum. N’en parlons plus mais la V40 sait faire plaisir.
Alors, verdict ? La V40 Cross Country, dans cette version D3, est certes moins bien équipée que ses grandes sœurs mais n’en demeure pas moins une grande réussite, polyvalente, confortable et efficace et fort agréable au long cours. Pour ce qui est de ses qualités hors des sentiers battus, elle est gentiment baroudeuse et saura vous éloigner des départementales, ne comptez toutefois pas sur elle pour franchir des montagnes ; il faudra définitivement attendre un XC40 ou passer à la classe supérieure pour cela. J’attends ça avec impatience à dire vrai tant cette compacte premium me semble être à ce jour le meilleur équilibre entre raison et premium facturé à prix d’or.