Brasyl – Ian McDonald

Après mes autres lectures du même auteur, je me suis lancé dans cette relecture du Brésil par Ian McDonald. Trois histoires, trois périodes temporelles, un destin commun comme on va finalement le découvrir au fil des pages.

2006 : Marcelina Hoffman est productrice de télé réalité. Elle vient d’avoir l’idée d’une émission qui pourrait définitivement lancer sa carrière : organiser le procès de Moacir Barbosa, le gardien de but responsable de la défaite de la Seleção lors de la Coupe du monde de Football en 1950. 2032 : Edson souhaite par-dessus tout sortir de la favela où il vit, à São Paulo. Mais sa rencontre avec Fia Kishida pourrait bien changer la donne. À moins qu’il ne tombe sous les coups d’une lame quantique. 1732 : Le père Quinn a été chargé par les Jésuites de retrouver dans la forêt amazonienne un prêtre dissident et de le ramener dans la vraie foi… ou de l’éliminer. Mais quel peut bien être le lien entre ces trois Brésil séparés par les minces voiles du temps ?

Que puis-je dire si ce n’est que la lecture de cet ouvrage fut une plaie ? Autant Ian McDonald fait montre de talent dans l’idée du livre et de ses lignes directrices, autant c’est un bordel innommable pendant une bonne partie du roman ! La traduction n’aide absolument pas en intégrant une quantité phénoménale de mots plus ou moins portugais et censés être facilement interprétables (aucune envie d’aller lire le glossaire toutes les 5 pages…).

Le fait est que j’ai beaucoup aimé les différents Brésil que l’auteur dépeint : c’est beau, c’est réaliste, c’est bourré de détails et c’est profondément cohérent avec l’époque dépeinte. Autrement dit c’est du bon Ian McDonald tant cet auteur a cette capacité à nous plonger dans un univers. Seulement, la cohésion entre les univers mets du temps à prendre forme, on commence à s’ennuyer, on se perd dans le style et dans cette traduction lourde à souhait, ce n’est tout simplement pas bon.

Quel dommage de voir une si bonne idée de roman et de fonctionnement temporel soit ainsi ruinée par un style un poil hésitant et une traduction foireuse. Pour me faire une idée, il faudrait que je jette un œil à la version originale du roman mais j’ai bien peur de devoir garder quelques excellents bribes du roman en mémoire en guise de satisfecit.