Mannequin de vitrine

AVERTISSEMENT : il existe peu de choses qui me font sursauter, en dehors des araignées, de toutes les bestioles rampantes, ainsi que des gens stupides qui s'amusent à crier d'un coup sans m'avertir, mais à part ça je n'ai peur de rien … d'ailleurs l'anecdote que je vais vous raconter peut s'avérer taumatisante, alors attention à votre coeur !
 
Revenons à mon histoire. Je me balladais donc, par une belle journée de septembre, dans mon quartier parisien. Le soleil était bien haut dans le ciel et je m'apprêtais à rejoindre le Boulevard Richard Lenoir en compagnie de mon cher et tendre. Nous nous rendions au marché. Comme à mon habitude mon regard se pose un peu partout, surtout sur les vitrines (même quand c'est aussi inintéressant que PICARD). Mais soudainement, sans crier gare, l'objet de ma stupeur apparut derrière une vitre …. Qu'était-ce donc que cette vision ?
 
 Sur la photo (cliquez pour voir en plus grand), à l'angle du bâtiment, à (votre) gauche du logo handicapé se trouvait une femme, octagénère voire nonagénère assise sur une chaise. Elle ne bougeait pas. Elle regardait fébrilement les passants, la vie qui s'organisait autour de ces deux rues qui se croisent. 
 
J'ai réellement eu peur, car les personnes âgées, quand elles sont très âgées, me font peur. Alors imaginez ma tête quand je suis tombée nez à nez avec cette femme. Je vous rassure aussi en vous disant que Vinz n'a pas fait son malin et nous sommes restés un moment choqués par cette vision. Nous avons cru, l'espace d'une minute, que cette femme était "empaillée". Elle semblait réelle, mais son regard était vide et j'eu très vite un élan de compassion à son égard.
 
Après le coup de flippe, nous en avons rigolé, car nous avons dû avoir l'air bêtes de scotcher comme ça devant cette vitrine.
 
Quoiqu'il en soit, maintenant, quelques mois ont passés depuis cette mésaventure et j'ai pris l'habitude de voir et de saluer cette vielle femme, et les jours où elle n'est pas dans sa vitrine, je m'inquiète !
 
Sujet plus sérieux qu'est cette conclusion : pouvez -vous envisager de terminer vos jours sur cette terre de la sorte? Tel un poisson dans son bocal, à vivre ce qu'il vous reste à vivre par procuration, au travers du regard que vous portez sur le monde.
D'un autre côté n'est-elle pas un précurseur et en avance sur son temps à voir le monde comme une grosse télévision dont nous sommes tous les protagonistes ? …