Deux textes dérangeants regroupés dans un seul livre, appelé « Un peu de ton sang », suivi de « Je répare tout ». Théodore Sturgeon nous plonge dans une réflexion sur la folie, sur la normalité et sur l’apparence parfois tout à fait débonnaire qu’ont les fous ou ceux que l’on croît fous mais qui en fait ne pensent pas à mal.
Car il faut bien séparer en effet les fous, les méchants et les fous, ceux qui ne sont simplement pas trop dans la norme. George est de ceux-là. Il a tout pour paraître normal, il est normal même, jusqu’au jour où il explose, manquant tuer son major à l’armée… et c’est à partir de ce moment là que le récit commence, au travers de l’échange de courriers entre les deux médecins suivant son cas.
Et on va peu à peu plonger dans la vie de George, dans ses secrets les plus inavouables, dans son mode de fonctionnement quasiment maladif et biaisé. Je ne vais pas en dire plus mais j’ai presque été choqué par ce livre mais j’en ai apprécié la mise en forme du texte, l’alternance entre les témoignages des médecins, ceux de George… et la fin, surtout la fin.
C’est donc un roman non pas remarquable mais intéressant, vraiment intéressant !
Quant à « Je répare tout », il s’agit d’un texte un peu plus court sur un petit bonhomme récupérant une jeune femme très gravement blessée. Et lui qui ne répare d’ordinaire que du matériel se retrouve à « réparer » un être humain. Sauf qu’un être humain, ça réfléchit, ça pense, c’est indépendant…
« Je répare tout », c’est une sorte d’histoire d’amour un peu morbide, un peu choquante mais aussi d’un beauté indicible. A croquer sans modération.