L’art de tout ramener à soi

Depuis quelques temps, j’ai eu l’occasion de réfléchir à mes défauts … D’abord, j’ai rencontré Spike qui m’a crucifié bien comme il faut et m’a donné quelques leçons. Je l’en remercie même si finalement les cicatrices sont encore à vif. Ensuite, j’ai rencontré un mec aux cheveux blancs dont on taira le nom mais vous l’avez croisé ici, un monsieur Méchant. Celui-ci m’a appris à ne compter que sur moi, à ne rien attendre des autres et surtout à ne pas forcer l’amitié.
En gros, ces deux personnes sont entrées dans ma vie à un moment assez charnière, celui où je me cherchais, celui où je m’adaptais à Paris, où je me créais un nouveau réseau de connaissances à superposer à celui existant, celui aussi où j’avais besoin de mettre de côté l’absence de mon père. Il paraît qu’ils me considéraient (considèrent ?) comme une sorte de petit frère adorable, bourré de défauts mais aussi de potentiel et qu’on a du mal à détester, malgré lesdits défauts.
Au contact de ces deux personnes assez extraordinaires bien qu’aussi imparfaites, j’ai finalement appris à être plus égoïste, plus spontané, moins attentiste et finalement plus équilibré. Les leçons ont porté leurs fruits, je crois : je suis encore moi et je ne suis pas tombé dans leurs extrêmes. Car vous savez comme je répugne aux extrêmes.
Aujourd’hui, je suis tombé sur un « moi » d’il y a quelques temps … et je me rends compte à quel point c’est insupportable, chiant, galère, etc. Je me suis renseigné auprès de ceux que j’ai saoulé à l’époque avec une question : est-ce que j’étais VRAIMENT comme ça ? On m’a répondu oui. Mais avec un défaut en moins : je ne ramène pas systématiquement une situation à un exemple personnel que j’estime faire force de loi ou même d’exemple pertinent.
On a bien sûr tous tendance à ramener une discussion à un vécu personnel, c’est assez naturel au final puisqu’on ne connaît en général que sa propre vie (ou presque). Reste à évaluer la pertinence de l’exemple personnel et son intérêt pour ses interlocuteurs, quel que soit le support : blog, oral, relations avec MES amis …
Bilan : je coupe mes liens avec ce « moi ». Petit à petit, je n’aime pas crucifier les gens, même quand ça me démange violemment. Et pas que moi d’ailleurs. Finalement, le fait de ramener tout à soi est un art … Un art qui engendre la solitude.