Conduire en Italie du Sud …

… ou comment dire que conduire à Paris est difficile est une vaste fumisterie destinée à faire croire aux provinciaux que Paris est une ville folle.
Eh oui, souvent, quand on propose à un non-parisien, voire à un parisien, de conduire une voiture dans cette ville, c’est la débandade. Trop dangereux, trop rapide, trop d’attention nécessaire, trop de deux roues, tous les qualificatifs y passent avec comme point commun le « trop ». De mon côté, conduire en province ou conduire à Paris ne me gêne pas et j’apprécie au contraire la conduite parisienne.
Pour avoir testé ces dernières années les conduites brésiliennes, marocaines, turques et siciliennes, je dois dire que la conduite de l’Italie du Sud est un peu une somme de tout cela = un truc assez fou.
Du Brésil, on retrouve les routes assez piégeuses aux multiples nids de poules … du Maroc on retrouve les timbrés qui roulent comme des sauvages sur les routes de montagne, de la Turquie on retrouve les nombreuses absences de marquage au sol et enfin de la Sicile le côté bordélique. En fait, le principe qui régit la circulation ici est le suivant : qu’importe ce qu’on fait, l’essentiel est que tout le monde circule.
 Quelques exemples : une voie à double sens avec interdiction de dépasser … si une voiture roule lentement, qu’importe, on dépasse à trois ou quatre de front et voilà, tout le monde continue son bout de chemin. Cette loi de dépassement est aussi valable sur autoroute bondée, de nuit et sans visibilité …
Un stop devant nous avec une visibilité correcte et des voitures assez lointaines … on passe, sans s’arrêter, ça évite de ralentir les voitures derrière nous.
Un rond point … faisons fi des priorités d’usage, il faut que ça roule et on adapte donc toutes les priorités au niveau d’embouteillage du lieu.
Un feu rouge … un quoi ?
Vous le voyez, la circulation parisienne respecte de manière générale le code de la route même s’il est clair qu’elle n’est pas toujours irréprochable. Ici, c’est une pseudo anarchie : pas de respect des limitations de vitesses, pas de ceintures obligatoires, aucun respect des marquages et autres signalisations … mais ça fonctionne ! La circulation est fluide, ça klaxonne gentiment pour se remercier, se saluer et non pas pour s’énerver comme dans Paris, ça se laisse passer, ça se fait des sourires et ça papote fenêtres ouvertes. Un autre monde, qui s’il fonctionne de manière coulée nécessite une attention bien plus particulière que la conduite dans la capitale.
 
Alors, s’il vous plaît, qu’on arrête de me dire que conduire à Paris est difficile.