Mardi dernier, j'ai eu l'insigne honneur de garder ma nièce et mon neveu, respectivement 3 ans 1/2 et 8 mois. Autant vous dire que je ne faisais pas le fier. Du tout.
Accessoirement, la SNCF a eu la bonne idée de faire grève l'un de ces rares jours où j'ai expressément besoin d'aller en banlieue, à Argenteuil plus précisément. Après des mois et des mois de bus et Vélib', au pire de métro à l'heure pas de pointe, j'ai redécouvert les joies de la boîte à sardine ! Ah, le plaisir des odeurs fétides, aaaaah l'autre qui se cure le nez, aaaaaahhhh l'autre en train de se coller à une demoiselle incapable de bouger. J'adore ça, vous vous en doutez. L'arrivée à Argenteuil s'est faite malgré tout sans soucis et le micro-stress accumulé pendant le trajet s'est évaporé aussitôt entré dans la voiture qui m'attendait, avec les petits bouts sages comme des images à l'arrière.
Que les choses soient bien claires, j'adore ma nièce et mon filleul, ce sont de petites merveilles ! Le petit est à la fois calme et éveillé, très loin de la terreur des parcs qui va se mettre à chialer pour un oui ou pour un non … La petite est intelligente comme pas permis et plutôt facile à vivre malgré des crises de caprices ou autres de plus en plus fréquentes ! Il faut que jeunesse se passe, comme dirait l'autre. Bref, en tant que tonton, tout va bien, c'est la fête à chaque fois qu'on se voit.
Le babysitting transforme complètement les rapports de force avec ce petit monde : je passe de tonton sympa et rigolo à tonton pas cool qui doit me faire manger etc. Fort heureusement, les parents ne partaient en fait pas très loin mais voulaient être tranquilles pour gérer une réunion de copro plutôt houleuse. J'avais donc une solution de repli en cas de drame ou de grosse crise (ou de saturation de ce môme qui veut pas bouffer / arrêter de crier héhé).
Le programme : douche, manger … Ok, sans souci. La petite n'a pas fait la difficile et a tout avalé … ouf ! Quant au petit, il a tout avalé en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire ! Restait donc à les tenir éveillés le temps de la digestion.
J'ai donc expédié le petit bonhomme dans son parc duquel il nous observait en se tenant debout, les menottes fermement accrochées aux barreaux … tandis que j'occupais la petite avec son jouet préféré : mon reflex numérique. Oui, madame, tout à fait, la miss a des goûts de luxe dès le plus jeune âge !
Et c'est bien sur là, dans ce cadre parfait, que le drame est arrivé : lâchage des barreaux, culbute du petit et bing, la tête dans un jouet ! Gros coup de flippe pour lui et pour moi, aussitôt dans mes bras pour le calmer alors que la petite est toujours sur le canapé, le matos photos dans les bras !
Histoire de ménager tout le monde, j'ai posé les conditions : elle devait rester dans le canapé pour ne pas faire tomber l'appareil, mais elle pouvait l'utiliser à sa guise. Confiance, confiance.
Deux minutes plus tard, le petit dort presque et j'entends "clic" … le déclenchement caractérisque du miroir … Je me retourne, la petite a l'appareil bien en main, elle vient de shooter comme une grande, mise au point, cadrage, shoot, contrôle de la photo, zoom et on recommence le cycle.
Je suis sur le cul. Vraiment. 3 ans 1/2. Et elle sait déjà se servir du bordel … Il faut bien dire que je lui ai déjà montré pas mal de boutons de l'appareil, mais qu'elle s'en souvienne, qu'elle retrouve des automatismes aussi vite, c'est juste bluffant !
J'ai finalement posé le petit sur le canapé, il dormait comme une masse ! Et on a papoté photo avec ma nièce … à base de "à quoi ça sert ce bouton", "c'est quoi ce diagramme à côté de la photo", "pourquoi mettre l'oeil droit dans le viseur au lieu de du gauche", "comment bien cadrer" … expliqués en termes les plus simples possibles. Un vrai moment de bonheur, j'adore les mômes à partir de cet âge là, il y a quelque chose à faire, des trucs à apprendre, de l'intéraction, des vocations à faire naître … Je n'ai qu'un espoir : qu'elle ne perde pas ce goût de la photo et qu'on puisse continuer comme ça, nièce et tonton, à papoter photo.