Avant de quitter la région de Kuala Lumpur pour les Cameron Highlands, j’ai voulu aller voir Malacca, ville plus que connue par son nom (le détroit de, etc.) mais aussi pour son patrimoine architectural et culturel, héritier des multiples influences extérieures qui se sont succédé aux commandes de la ville et de ses alentours. 2 heures de bus depuis KL Sentral et un petit trajet en taxi pendant lequel le chauffeur m’explique que les chinois sont en train de bouffer la ville et me montre les différents lieux de cultes (église, mosquée, temples), me voilà arrivé en plein cœur de Melaka.
Entre la Clock Tower et la vieille Christ Church, on comprend voit tout de suite l’héritage culturel métissé dont tout le monde nous parle souvent. Les bâtiments sont rénovés, les peintures refaites… aucun doute, l’Unesco est passé par là.
Je continue la balade vers les hauteurs de St. Paul’s Chuch, une vieille épave d’église posée en haut de la colline surplombant la ville. Mousse verdoyante et vieilles pierres tombales, avec une vue sur la nouvelle Melaka, front de mer sans saveur.
Dans le même esprit, au bas de la colline, on retrouve un pan de mur d’enceinte, A Famosa, une des portes de l’ancienne Melaka.
Le quartier est décidément riche en patrimoine historique, c’est d’ailleurs cette portion qui a été classée par l’Unesco et qui bénéficie par conséquent des aides visant à maintenir en bon état les ruines. J’ai tout de même un peu la sensation d’un Disneyland… même si l’héritage historique de Melaka est indubitable, il manque un zeste d’authenticité, je ne sais pas… Continuons en tout cas avec l’ancien palais du sultan. Intégralement construit en bois, il fut brûlé puis reconstruit. Si l’on doute au début de la visite de l’intérêt de le visiter, on est totalement rassuré après avoir vu les superbes boiseries gravées et autres mises en scène qui retracent la vie du palais. En revanche, bien malheureusement, les jardins qui lui font face étaient fermés. Tristesse.
Abandonnons le quartier historique pour flâner dans Chinatown, de loin mon quartier préféré pour peu que l’on quitte les deux rues principales et qu’on parte à la découverte des échoppes et coins paumés. La zone reste petite et on retombe rapidement sur les « coins à voir » mais il y a dans ce bout de la ville une ambiance qui me plaît beaucoup.
Le quartier abrite aussi une superbe mosquée aux toits… inhabituels ! Petit cimetière musulman et splendide zone d’ablutions, l’endroit est très intime et reposant. Même constat avec le temple chinois quelques rues plus loin.
Dernière perle, sûrement l’une des plus belles demeures que j’aie jamais visitées et dont je n’ai malheureusement pas eu le droit de vous ramener des photos : the Baba-Nyonya Heritage Museum. Sa splendide façade ne dépareille pas parmi toutes celles de la rue mais à l’intérieur, c’est un déluge de beauté. A voir absolument… S’il y a bien une raison de venir à Melaka, c’est cette maison.
On continue avec un autre endroit, à l’autre bout de la ville ! Entretemps, j’ai « exploré » le front de mer… Autrement dit je m’y suis perdu, ai maudit ses atroces constructions sans âme et ai finalement trouvé le chemin de Bukit China, un énorme parc abritant le cimetière chinois. Fin de journée, soleil un peu plus bas dans le ciel, il règne ici une atmosphère des plus étranges, entre coureurs venant s’exercer, tombes abandonnées et scooters traversant la zone pour on ne sait trop quelle raison. Un endroit que j’ai adoré à dire vrai.
Le bus du retour n’étant pas bien loin, il était temps de rentrer tranquillement à pied, longeant alors la rivière Melaka et ses méandres réaménagés. Entre ponts et belles façades, on aperçoit aussi quelques zones totalement insalubres. L’endroit est en tout cas propice à une flânerie agréable et à quelques verres sirotés au soleil. Là aussi, on voit le travail de l’Unesco mais aussi tout le travail restant à accomplir. Ce ne sont en tout cas pas les varans qui vont de plaindre de belles zones ensoleillées… Tranquilles.
Conclusion : une journée à Melaka est absolument suffisante pour en capter la substantifique moelle, une journée de plus m’aurait autorisé à aller jeter un œil aux vieux villages de pêcheurs un peu plus loin… Toutefois, pensez à prendre votre crème solaire pour éviter de ressembler à l’écrevisse que je suis devenue à l’issue de la journée !