Lune Noire et Complexe du Chimpanzé

C'est amusant de voir que ces derniers mois, mes lectures se constituent essentiellement de leur part "à bulles" et que ma consommation de lectures un peu plus "sérieuses" diminue drastiquement. Inquiétant … et passager j'espère.
 
Quoiqu'il en soit, cela ne m'empêche pas de vous présenter mes deux dernières lectures : le troisième et dernier tome du Complexe du Chimpanzé, et le tome final des Chroniques de la Lune Noire.
 
 Le Complexe du Chimpanzé, je vous en ai déjà parlé … J'adore ! Et ce dernier tome ne faillit pas à la règle puisqu'il conclut brillamment l'aventure posée par ses deux préquelles : un scénario remarquablement construit autour d'un mélange bien dosé d'anticipation, de métaphysique, de réalisme scientifique et de questionnements plus "humains".
Accessoirement, l'absence de "héros" à proprement parler rend aussi la BD intéressante pour l'absence de cette grandiloquence que l'on retrouve souvent avec le personnage du héros … 
Tout avait commencé en 2035 avec le retour sur Terre de Collins et d'Amstrong … 2035 ? Gni ? 
On se retrouve ici perdus au fin fond de l'espace, au réveil de notre "héroïne" qui se demande alors combien de temps elle a dormi et aussi quel est ce gigantesque vaisseau qui est relié au sien … C'est cette exploration qui la guidera vers la fin de son cheminement personnel.
Bref, je ne sais comment l'expliquer, mais cette BD est véritablement l'une de mes plus belles découvertes, avec un scénario parfaitement établi, servi par un dessin remarquable … Vous pouvez acheter les yeux fermés et sans hésitation aucune.
 
 Les Chroniques de la Lune Noire … c'est un mythe de la BD de dark fantasy. Comme tout mythe, il a de nombreuses qualités mais aussi de nombreux défauts que tous ont pointé. Ce dernier tome qui vient clore la destinée de Wismerhill, n'échappe pas à la règle qui prévaut depuis déjà 7 ou 8 tomes : c'est bon, voire très bon, mais c'est "trop facile".
D'avance, on sait déjà que notre héros débonnaire, qui a gravi tous les échelons de la puissance et du pouvoir jusqu'à devenir un empereur visionnaire, va s'en sortir et va trouver une solution adaptée … On l'avait pourtant laissé en bien piètre posture à la fin du tome précédent, complètement exsangue après son combat contre le demi-démoniaque Haazheel Thorn ! Lequel, dans un dernier cri, avait lancé une malédiction ultime contre les vivants, ébranlant ainsi la Lune Noire afin de la faire s'écraser sur le monde déroulant sous son orbite. 
Voici donc l'ultime problème auquel s'attèle l'enfant du destin, cette fois-ci aidé par des alliés quelque peu plus puissants que lui, mais n'en a-t-il pas toujours été le cas, soit dit en passant ?
Et on retrouve là l'ingéniosité géniale de Froideval qui a su dans ce tome conclure avec maestria son cycle fleuve en trouvant LA faille, LA solution à tout son univers et à la mythologie fondée depuis maintenant plus de 15 ans ! Magistral, car il se laisse aussi une minuscule porte de sortie vers un autre univers, mais gageons qu'il ne s'y engouffrera pas, les perspectives d'évolution étant désormais bien minces pour Wismerhill et sa clique (et puis n'est pas Arleston qui veut !).
Imparfait, mais tellement jouissif … Je crois que ces deux mots décrivent tout à fait l'univers et les BDs de la Lune Noire, je suis à vrai dire heureux d'en terminer mais aussi attristé, ces BDs ayant bercé ma jeunesse et m'ayant accompagné plus ou moins régulièrement, chaque année.
 
Voilà, deux cycles, 3 et 14 tomes … Deux univers incomparables mais deux cycles à lire absolument.