La ronde des innocents – Valentin Musso

Vous vous souvenez de mon billet intitulé « Etrusques », le blindbook que l’on m’a envoyé et dont l’auteur était un pseudonyme « xxx » ? Le livre, la Ronde des Innocents, est finalement dans les librairies et l’auteur est révélé : il s’agit donc de Valentin Musso. Ce roman a comme je vous l’indiquais a été envoyé dans l’anonymat le plus complet à un panel de lecteurs regroupé au sein des Nouveaux Auteurs. Ce panel de lecteurs est en fait le plus grand de France et a pour but de découvrir de nouveaux talents, loin du processus habituel de sélection des maisons d’éditions traditionnelles.

Un procédé intéressant, clairement, sur le principe. Mais je ne vous cache pas mon étonnement de voir le nom de Musso atterrir dans ma boîte mail ! Valentin est en fait le frère de Guillaume, le célèbre auteur dont je n’apprécie guère les créations (mais bref). Du coup, je suis partagé entre la compréhension de la volonté de l’auteur de s’affranchir de ce patronyme pouvant être pesant tant son frère peut être aimé ou décrié et d’un autre côté je me dis que son nom aurait aussi pu lui éviter de passer par les Nouveaux Auteurs et laisser une place libre pour quelqu’un de « vraiment » inconnu. Reste que le résultat est le même : tout un chacun, amateur ou non du frère, a ainsi pu découvrir en aveugle l’écriture de Valentin Musso.

D’ailleurs, repassons à la critique du livre (qui est la même que dans mon billet précédent)… : deux histoires parallèles, deux meurtres, deux régions (Pyrénées et Nice). Voilà la trame initiale de ce thriller au premier abord classique et qui bifurque peu à peu dans un autre domaine dont je tairai le nom. On y suit essentiellement Vincent Nimier et Justine Néraudeau, respectivement ex-flic et flic, frère de la première victime et chargé de l’enquête du meurtre de la seconde. Les chapitres s’alternent, chacun des personnages progressant peu à peu dans sa quête de la vérité sous-jacente à ces deux assassinats qui sont bien évidemment liés. Et parmi ces chapitres, quelques extraits, quelques notes, des noms de parties évocateurs dont la signification sera révélée peu à peu et dans les toutes dernières pages.

Le rythme est plutôt enlevé, la narration est propre et efficace même si le style est parfois un peu trop familier. Mais dans l’ensemble, on peut dire qu’on a affaire à un bon bouquin, bien écrit et bien mis en scène au niveau de la trame principale. Les personnages sont quant à eux plutôt nombreux pour un thriller, tous connectés, tous reliés mais finalement un peu bâclés, cela manque parfois d’émotion, de coffre, je n’ai pas vraiment réussi à « aimer » ces personnages portant pourtant un riche potentiel.

Le cadre de l’histoire, très montagnard, l’ambiance, m’ont fortement rappelé Jean-Christophe Grangé et ses Rivières Pourpres tandis que son déroulement et les thèmes abordés collent nettement plus à un autre de ses romans. Il y a à mon sens une nette influence de cet auteur dans ces pages même si style n’a rien à voir, Grangé ayant la fâcheuse tendance de me fatiguer rapidement.

Reste le final, inachevé, frustrant d’une certaine manière, laissant trop d’interrogations quant à certains personnages… Une volonté de l’auteur ? Bilan, il reste donc un livre incomplet, à la trame narrative pourtant prometteuse, globalement un bon premier roman mais qui souffre d’un peu trop de défauts pour être inoubliable.