#under8 – baptême en Mégane R.S. 275 Trophy R

Lundi 16 juin. Réveil à l’aube. Les yeux un peu collés. J’ouvre les rideaux. Brouillard. Température fraîche. Le soleil du dimanche a filé on ne sait trop où et la région de l’Eifel est plongée dans la brume. Collation. Circuit. Les voitures sont toutes là. Mégane R.S. 275 Trophy et Mégane R.S. 275 Trophy R. 6 de l’une, 3 de l’autre. Il est prévu que nous fassions chacun deux tours en tant que conducteur et un en tant que sac de sable dans la dernière née et nouvelle détentrice du record.

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La chance du planning veut que je découvre la Nordschleife en tant que sac de sable avant de prendre le volant. J’ai particulièrement apprécié ce petit hasard qui a fait de mes deux tours une expérience nettement plus plaisante après la démonstration de pilotage exercée par mon gentil organisateur. Ce dernier n’est pas Laurent Hurgon, Vincent Baylé ou Jean Ragnotti. C’est Philippe Mérimée, l’ingénieur en chef en charge de la map liaison au sol qui m’emmène. Il a piloté la naissance de Trophy R, il est logique qu’il ait une certaine maîtrise de la voiture. Je dirais même plus : il a un p*tain de coup de volant !

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Je m’installe dans les baquets monocoque et je serre mon harnais. Philippe sourit à côté, on échange quelques mots. Il est bien évidemment détendu tandis que j’oscille entre « mais qu’est-ce que je fous là ? » et « ouaiiiiiiiiis !!!!! allez vas-y fais péter le rupteur ! ». Le temps de dire coucou aux GoPro et la Trophy R prend la piste, encore chaude de son baptême précédent.

Sortie de stands, accélération. L’allégement de 18 kg d’isolants en tous genres s’entend très nettement. Le moteur et l’échappement sont nettement plus présents l’habitacle et la ligne Akrapovic se permet de crachoter, craquer, claquer au rupteur. Diantre, mais il faut cette cure d’allégement et cette ligne sur toutes les Mégane R.S. ! Il fait également plus chaud. Où est la clim’ ? Y en a pas. Bon. On est à 200 km/h ou pas loin et les premières courbes me sautent à la gueule. Un rail passe à bien peu sur la gauche, une courbe en dérive et un autre rail, juste à côté de moi cette fois. Tout va bien, je commence à rire bêtement et je sors le popcorn car je sens que Philippe est en pleine forme !

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Ces sensations, je vais les ressentir tout au long de ce « hot lap » comme disent les gens outre-Atlantique ! Freinage nettement plus mordant que sur MRS standard, maintien parfait dans les baquets, volant en alcantara qui semble parfait en main, on est en parfaite confiance dans la voiture qui nous le rend bien. La descente dans la forêt est une espèce de montagne russe qui n’en finit pas et quelques compressions et relâchements vous collent le corps et la tête au fond du baquet. La voiture ne bronche pas et prend les courbes à fond de 5 sans une hésitation ni un tremblement. Mieux, elle semble en redemander et ne faiblit pas malgré les énormes coups de pied droit ou gauche que lui met mon pilote. Quelques rupteurs pour la forme, des placements aux petits oignons et des vibreurs avalés à la demie-douzaine, c’est un véritable tour de manège !

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Cela secoue un peu mais pas tant que ça ! Mégane R.S. 275 Trophy R est confortable d’un point de vue suspensions. C’est peut-être là la chose la plus étonnante sur cette pistarde. En compression, en détente, en appui dans les grandes courbes ou sur les passages des vibreurs, les lombaires ne souffrent pas un instant de chocs ; uniquement des contraintes liés à ces fameux g que l’on prend dans le pif. On attaque la remontée avec le pied soudé au plancher. Tiens, je ne savais pas que ça passait flat, tout ça. Ok. Dernière courbe, un léger relâché et la voiture glisse dans la courbe. 180 km/h je pense. Au ras des rails. En toute tranquillité.

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C’est l’heure du manège : le carrousel. Tiens, là non plus je ne me souvenais pas qu’on pouvait arriver si fort et littéralement se jeter dans le banking où l’on se retrouve finalement à regarder de l’autre côté du pare-brise comme sur l’anneau au CERAM. Plus sérieusement, la voiture motrice parfaitement bien avec les SportCup2 Michelin. Bonne directivité en courbe, elle survire légèrement parfois mais toujours sainement. La remise en vitesse dès le milieu de courbe se fait sans problème, volant braqué et la voiture vous tracte jusqu’au rapport et au virage suivant. On arrive enfin sur la fameuse bosse. Compression, engagement de la voiture dans la courbe et roule. Une zone du circuit est malheureusement en travaux, l’une des plus intéressantes de la piste pourtant, dommage… Le petit carrousel pointe le bout de son demi-tour et on prend les dernières grandes courbes qui amènent à la ligne droite.

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Philippe soulage, la rentrée des stands n’est pas si loin que ça et il faut songer à laisser refroidir un peu la mécanique, fortement sollicitée après des tours successifs à si haut rythme. Les freins, d’ailleurs, ont fait 1000 km d’endurance sur le ‘ring sans fléchir et alors que je descends de la voiture, je place mes mains à proximité des bols alu. Irradiation légère, quelques cliquètements, pour la forme. Elle en redemande.

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Il aura donc suffi de quelques kilomètres pour me convaincre de plusieurs choses : Mégane R.S. 275 Trophy R est performante et extrême pour une Mégane R.S. mais elle sait également être endurante et confortable. C’est en quelque sorte la synthèse ultime et poussée à l’extrême de ce qu’est la MRS depuis son apparition sur le marché : la meilleure des tractions.

Un autre petit tour de manège ? Peut-être bien dans quelques mois pour l’essai de la voiture !