Il y a tout pile une semaine, j’ai eu l’occasion de prendre en mains deux des dernières productions de la marque à l’étoile : les Mercedes GLA 220 CDI et Mercedes Classe C 220 BlueTEC. Comme leur petit nom l’indique, ces deux modèles sont équipés de moteurs diesels de 2.1L de cylindre. Si tous deux développent 170 ch, celui du GLA se contente de 350 Nm de couple tandis que la Classe C se voit doté de la technologie BlueTEC et récupère 400 Nm. Autre différence notable : la boîte. Le GLA est équipé de la boîte 7G-DCT à double embrayage, pilotée par les palettes au volant. La Classe C utilise quant à elle une 7G-TRONIC PLUS. Voici pour la technique de base, il est désormais temps de s’attarder sur les détails de chacun de ces nouveaux modèles, découverts au Pop Up Store installé à quelques mètres des Champs jusque début avril.
L’essai s’est partagé à égalité entre l’une et l’autre. J’ai donc commencé par une matinée de prise en main du GLA. Ce qui frappe au premier abord en le découvrant, c’est bien sa ressemblance avec la Classe A et le CLA. Le cinquième SUV de la gamme Mercedes est un petit bout de voiture qui fait 6 cm de plus que la Classe A mais qui ne partage pourtant quasiment aucune pièce de carrosserie avec ses deux sœurs. Le design se veut et est en vérité dynamique, ressemblant même fortement à un petit coupé sportif rehaussé. Au même titre que le CLA, le GLA dispose d’un Cx de haut vol au vu de sa silhouette : 0.29. Cela permet notamment à la marque d’annoncer 95% des ventes en deçà des 120 gr de Co2 même si je suis tout à fait imperméable à ces considérations. J’aime en tout cas beaucoup le travail de Mercedes sur ce gabarit, pas toujours évident à maîtriser en terme de proportions et de dynamisme. Là où d’autres se prennent les pieds dans le monospace, les designers s’en sont ici bien sortis et sortent une voiture stylistiquement digne de A et CLA.
L’intérieur du GLA est fortement ressemblant à celui de la Classe A, aussi ne m’éterniserai-je pas dessus. L’ensemble reste très bien fini, bien pensé et assemblé. J’ai néanmoins retrouvé les mêmes points durs qui m’avaient déplu dans la A, à savoir le tunnel central fait d’un très vilain plastique et le système d’infotainment qui me perturbe toujours un peu. L’écran est déporté et non pas intégré à la planche de bord. L’effet tablette fait qu’on a envie de jouer avec l’écran tactile qui ne l’est en fait pas. Le système de pilotage par la molette reste globalement instinctif mais il manque une once d’ergonomie pour qu’il soit parfait. Pour le reste ? C’est une Mercedes et je ne pense ne pas avoir grand chose à rajouter ! Bien installé, bon maintien dans les sièges, un joli volant (auquel il manque un méplat, tout de même), des commandes plutôt instinctives et un bon équilibre entre niveau de finition premium et nécessaire rationalisation des coûts même si pour 55k€ je m’attendais à mieux sur certains points.
Passons à mes impressions sur la conduite ! Bien que rehaussé, ce GLA se comporte à dire vrai exactement ou presque comme une Classe A. Les sensations à bord sont saines, le toucher de pédale de frein est un brin mollasson mais les décélérations sont au rendez-vous et la direction est agréable. Là où le bât aurait pu blesser, à savoir sur des enchaînements rapides, le GLA se débrouille très bien grâce à sa suspension plutôt ferme. Les mouvements de caisse sont limités et on peut donc « envoyer » sans trop se poser de questions. Les 170 ch et 350 Nm sont suffisants pour la mise en vitesse mais les reprises ne sont pas fabuleuses pour autant. Après tout : c’est un 170 ch diesel et pas une 45 AMG, cela ne m’a donc pas choqué et surtout cette motorisation est bien suffisante pour une voiture de tous les jours, largement même sur la plage 0-130 !
Le modèle d’essai dont je disposais était d’ailleurs équipé de la transmission 4MATIC. La répartition sur ce système est au maximum de 50/50, la voiture restant avant tout une traction et non pas un franchisseur, plutôt un véhicule offroad qui peut par ailleurs bénéficier d’un pack d’amélioration de la garde au sol. Après cette première portion sur routes, le roadbook nous a par conséquent emmenés à travers bois pour vérifier ces bonnes dispositions ! Je me suis donc fait un devoir et un régal de m’amuser avec la transmission 4MATIC, en ayant un peu peur d’être malmené du côté des suspensions, peur renforcée par la boîte en mode S ou manuel (très bonne mais ce mode n’est à utiliser que quand on conduit dynamiquement, sinon il faut l’oublier et rester en mode confort pour plus de tranquillité). Il n’en a rien été. La suspension et surtout son débattement font un bon travail d’amortissement sur les zones bosselées et caillouteuses. Dans les ornières, il faut en revanche lever le pied mais c’est alors que le 4MATIC prend bien le relai et on peut en réalité y aller franchement, y compris en sortie d’épingle, roues braquées en butée. Du fun !
En clair : cette voiture est saine, réussie et bien belle avec le pack AMG et Sport Black. Le prix de ce modèle ? 55k€, tout de même ! Il ne lui manque donc qu’un tunnel central bien fini et un zeste de puissance et de couple en plus pour être une petite bombinette, s’avérant même très drôle à conduire sur les chemins, là où je ne l’attendais à dire vrai pas trop.
On passe maintenant à la Classe C 220 BlueTEC. Il s’agit là de la cinquième génération de C, prenant enfin en compte les nouveaux codes stylistiques introduits avec la Classe A. Je n’étais pas particulièrement amoureux de l’ancienne génération, très pépère à mon goût. Cette nouvelle version est très nettement plus dynamique, notamment pour ce qui est de son regard et de sa calandre. Le nouveau vaisseau est également plus long, 9.5 cm, mais néanmoins plus léger, 100 kg, grâce à une carrosserie à 48% composée d’aluminium. Le modèle essayé, 170 ch diesel, constitue le cœur de gamme, en attendant la future C400 et ses 333 chevaux !
Le virage est donc stylistique, bien marqué avec la ligne Sportline + pack AMG et ses ouïes béantes sur la face avant. Le regard est splendide et la ligne arrière, fuyante, n’est pas sans rappeler celle du CLA. Il en va de même pour la lèvre chromée qui achève de dynamiser la face avant. Les flancs sont travaillés, une belle ligne partant du coin des yeux pour s’enfuir jusqu’à l’arrière de la voiture. Même chose avec le trait en bas des flancs, venant creuser les portières. L’arrière n’est pas en reste avec les nouveaux feux et le bouclier retravaillé, bordé de la double sortie d’échappement. Franchement du bel ouvrage et un résultat dynamique à souhait là où l’ancienne était… plate, presque fade à mes yeux.
L’intérieur est quant à lui nettement plus remarquable que celui du GLA et pourtant le modèle essayé est facturé peu ou prou au même tarif, 57k€ ! L’équipement est également nettement plus riche, avec le touchpad de série en France, le sélecteur de modes de conduite, le détecteur de risque de collision, le système de détection de somnolence et ainsi de suite. En clair : la Classe C se veut une réponse aux dernières productions de la concurrence, à la fois technique et stylistique. Le pack AMG se retrouve également à l’intérieur avec un beau mélange de plastiques moussés d’excellente qualité, de noirs laqués et d’aluminium brossé. Le souci du détail se voit également au niveau des boutons de commande des vitres ! C’est souvent à ça qu’on remarque la qualité, d’ailleurs, ces fichus boutons de vitres ! Sur la Classe C : ils sont beaux. Banco.
Côté conduite désormais, le confort est roi. Bien installé, avec l’affichage tête haute qui évite et quitter la route des yeux et le touchpad + molette sous les doigts, on se laisse aller au silence à bord, switchant entre les différents modes de conduite. L’écart entre chacun d’entre eux est par ailleurs flagrant, tant au niveau de la réponse des pédales que de la direction, et enfin de la suspension active.Le touchpad est réactif et instinctif, bien fait. L’écran sur la Classe C est comme sur le GLA, positionné tel une tablette en dehors de la planche de bord. Cela me gêne tout autant et mes doigts ne veulent qu’une chose : le toucher. Il faudra oublier la chose et se contenter de naviguer au doigt sur le petit pavé tactile et cliquable. Pour le reste, la boîte 7 s’occupe de tout, quel que le mode choisi et l’ajout de 50 Nm par rapport au GLA est véritablement perceptible au niveau des relances. Je reviens sur le silence à bord. Je n’exagère pas : on roule en silence, tant aérodynamique que de roulement. Mercedes a vraiment bien isolé la voiture du reste du monde et il ne reste plus que les vibrations du diesel à éliminer, un peu trop présentes parfois.
Quand on augmente le rythme, le châssis et les suspensions suivent le rythme, ne se permettant que quelques oscillations en appui mais rien de vraiment gênant. Les freinages sont rassurants, tout comme le toucher de pédale, que j’ai préféré sur la Classe C. Enfin, la direction est précise et retranscrit bien ce qui se passe au niveau du train avant. Ce bon comportement dynamique, testé dans quelques cordes appuyées et enchaînements rapides, me fait dire que la future C 400 devrait être fort agréable à emmener !
Mince alors. Je suis en train de faire de vrais grands compliments à la Classe C. Certes, je n’ai pas fait énormément de kilomètres à son bord et certes, il n’existe quasiment plus de mauvaises voitures mais tout de même, il se passe quelque chose avec cette marque depuis deux ans. La Classe C est une facette supplémentaire de la révolution que vit Mercedes, révolution salvatrice qui met par terre de longues années d’empoussièrement. Il ne reste simplement plus grand chose à lui reprocher.
Bien peu de Mercedes me donnaient jusqu’à présent envie de les essayer au long cours. Cette prise en mains de la dernière Classe C vient quelque peu bouleverser la donne : belle, dynamique, réussie… et désirable. J’avais oublié ce mot concernant la marque jusqu’à son récent bouleversement et je ne cesse de m’en étonner à chaque sortie de nouveau modèle. Gageons que cela cessera un jour mais pour le moment, je savoure.