Après l’essai de la version D4, j’attendais avec une certaine impatience l’arrivée de la plus musclée des Volvo V40, la T5. Le cinq cylindres cube 2.5L et développe la bagatelle de 254 chevaux et 360 Nm de couple, largement de quoi m’enthousiasmer, confirmer ma passion pour les compactes survitaminées et qui sait, éventuellement faire vaciller ma référence et celle de beaucoup de monde : Megane RS. Par ailleurs, V40 était déjà belle en version D4, elle est splendide dans cette déclinaison R-Design !
Je ne vais pas forcément revenir en détails sur ce que je pense de la robe de V40, vous savez déjà que je la considère comme l’une des plus belles compactes aux côtés de la Mercedes Classe A. La version R-Design ajoute simplement une touche de sportivité et d’agressivité au design original de la suédoise. Bouclier avant plus dessiné et spécifique, roues en 18″ et pneus taille basse, diffuseur arrière et double sortie d’échappement, rétroviseurs et contours de vitres argentés. La retouche est légère mais elle suffit à faire le distinguo entre une V40 « normale » et une R-Design, pack optionnel que l’on peut appliquer à n’importe quel modèle si je ne m’abuse… Sur la T5, il est plus que légitime !
A l’intérieur, le R-Design est sensible également avec un combiné spécifique, des rappels R-Design sur la console centrale, un volant 3 branches et un pédalier spécifiques. Les baquets sont eux-aussi marqués de la griffe mais ne sont à mes yeux pas assez bons. Leur maintien latéral n’est pas au niveau des accélérations que sait générer la voiture ! Pour le reste de l’équipement, la V40 T5 souffre / bénéficie des mêmes défauts / qualités que la D4. Un intérieur de qualité, des features en matière de sécuritéde jolies matières mais aussi quelques plastiques peu flatteurs, un système infotainment de qualité mais sans écran tactile, etc. Cette V40 reste très agréable à vivre, vraiment, malgré ces quelques menus défauts et est à ce titre, une voiture à vivre réussie d’autant plus que le confort n’est pas trop dégradé avec cette version plus sportive. Volvo a semble-t-il trouvé un bon compromis entre dynamisme routier et confort. Bien vu.
Sur la route, j’avais à dire vrai peur de m’ennuyer comme à bord de la Classe A 250 AMG, de ne rien ressentir. Il n’en est rien. La V40 T5 est bien née et si elle sait se montrer prévenante et confortable à vivre au quotidien, elle sait aussi faire parler la poudre en mode Sport et sollicitée par des pieds lourds, droite et gauche ! Le cinq cylindres souffle avec force et la mise en vitesse n’est troublée que par quelques remontées de couple et perte de grip sur le train avant. Volvo réussit à vrai dire quasiment le même tour de force que Renault en faisant passer pas loin de 260 chevaux sur les roues avant ! Là où j’attendais de fortes remontées et des pneus qui cirent, je me suis retrouvé avec une catapulte, catapulte qui plus est dotée d’une très belle sonorité, cinq cylindres oblige. En revanche, Volvo aurait pu et du aller un peu plus loin au niveau de l’expressivité de ce moteur. Il semble aimer chanter, pourquoi ne pas l’avoir un poil plus libéré ? Dommage, car le ressenti sportif passe aussi par le son.
Côté boîte, rien à redire. La montée et la descente des rapports se fait de manière fluide et quand bien même ma préférence va aux boîtes mécaniques, je dois bien dire que cette boîte Volvo se comporte à merveille (à mes yeux) en conduite normale ou sportive. Moteur plutôt explosif, boîte au rendez-vous, qu’en est-il du reste ? Car c’est souvent là où le bât blesse chez les autres constructeurs…
Première très bonne surprise : le freinage. Volvo a choisi des étriers flottants pour son petit monstre, tout comme Ford avec sa Focus ST. Là où la V40 D4 avait une course pédale et par conséquent un toucher plutôt mous malgré une efficacité au rendez-vous, il semble que pas mal de travail ait été accompli sur ce point avec la T5. Le toucher est ferme, la course courte et le freinage, mordant et endurant pour ce qui est d’une utilisation bien dynamique… ! Vous l’aurez compris : avec cette Volvo, on « sent » son freinage et c’est absolument vital quand on se décide à aller taquiner les cordes. Autre point tout aussi positif : les liaisons au sol ! Mince alors, Volvo sait définitivement travailler ses sportives… Le comportement est sain, la voiture est communicative et le train arrière se place sans trop se faire prier, un beau petit diable cette voiture avec ce train avant incisif en entrée de courbe et une belle motricité pour en sortir ! Alors, pas de défauts ? Si, quelques uns, tout de même. La direction, si elle a été densifiée, manque encore un petit peu de précision surtout que ce train avant est précis et incisif. Même combat pour les baquets qui manquent de maintien latéral par rapport à ce que la voiture sait faire. Mais c’est tout, je n’en trouve pas plus ! La V40 T5 s’est positionnée à un niveau de performance que je n’attendais tout simplement pas de la marque avec au fil de ces 300 kilomètres une consommation moyenne à 15L/100. Raisonnable.
Facturée 49k€ pour le modèle essayé, 39 pour le modèle « de base » en T5, cette V40 est une réussite un poil chère mais une réussite. Là où d’autres échouent lamentablement en terme de sensations de conduite, Volvo a su fournir un équilibre confort / habitabilité / performances / ressenti qui n’est tout simplement pas sans rappeler la Megane R.S. 2011 en châssis normal ! Je n’irai tout de même pas jusqu’à dire qu’elle est aussi efficace car ce serait faux mais c’est à ce jour l’alternative la plus convaincante que j’aie pu essayer. Chapeau bas, Volvo, pour cet exercice toujours délicat et ici réussi qui remet clairement en question de le fait d’acheter allemand les yeux fermés !