Essai – Nissan Leaf Nismo RC

Il y a deux semaines, j’étais sous d’autres étoiles, un peu plus à l’est de notre bon méridien de Greenwich. Une semaine d’un côté, à Detroit, une autre à l’est, à Dubaï. La raison de cela était très simple : Nissan organisait un énorme évènement dans l’émirat avec un programme tout aussi gigantesque, le Nissan Ministry of Speed. Dans le cadre des 24h de Dubaï, une épreuve majeure de l’hiver, Nissan engageait notamment un équipage composé exclusivement de vainqueurs de sa GT Academy mais présentait aussi au grand public le Juke-R que j’avais quant à moi approché en fin d’année dernière. La voiture était même un peu plus que présentée puisqu’elle était le pace-car de la course et a aussi eu le droit à un évènement bien spécifique dont on reparlera. Autrement dit, c’était très dense et ce billet n’est que le premier d’une petite série.

Je commence donc par une petite cerise sur le gâteau Dubaï : l’essai de la Leaf Nismo RC. Il y en a à peine une dizaine dans le monde et j’ai eu la chance de l’approcher ! Quel plaisir de la voir dénudée à quelques dizaines de mètres de la piste, prenant gentiment le soleil et la charge, l’un et l’autre n’étant bien évidemment pas liés. La Leaf Nismo RC reprend la partie énergétique de la Leaf de série : batteries, moteur électrique… le reste est une toute nouvelle conception des ingénieurs de la marque.

Carrosserie en fibre de carbone, cellule centrale faite du même matériau, tous les trains roulants ont été repensés et la voiture développée avec une idée fixe : en faire un démonstrateur certes, mais surtout penser à l’avenir avec potentiellement de belles compétitions exclusivement entre Leaf RC. Avouez que ça aurait de la gueule… En tout cas ça en a quand on s’installe à l’intérieur. Bien moulé dans le baquet, commutateurs sur la console centrale, mains bien posées à 9h15 sur le volant OMP, le moteur électrique est armé, il n’y a plus qu’à, on s’y sent terriblement bien.

Quatre tours plus tard, je ressors de là avec un sourire de tous les diables ! Difficile d’exprimer ce que l’on ressent au volant d’un véhicule électrique aussi performant. J’avais été bluffé par l’Andros Electrique développé par Exagon, la Leaf Nismo RC m’a laissé un sentiment assez semblable bien que très différent car typé circuit, asphalte, grip, passages en courbes et compagnie. La Leaf est littéralement vissée au sol, les pneus ne sont pas pris en défaut sauf sur certaines remises de gaz violentes où le train arrière tend à glisser gentiment. Il n’y a pas d’assistance, il suffit donc de ne pas être un goret sur l’accélérateur… Facile quand on a pris le pli et qu’on réfléchit au fait qu’on n’est pas dans une voiture civilisée.

L’accélération est franche et colle même un léger coup de pied au cul, on monte assez vite à la vitesse maximale de 150 km/h et on freine, fort. La sensation est un peu dérangeante d’ailleurs, je n’ai pas eu un excellent ressenti avec la pédale de frein quand bien même la décélération est sensible. Le châssis se comporte en tout cas à merveille, la voiture virant sans prendre une once de roulis, se guidant au millimètre et tolérant de belles vitesses de passage en courbes. Tout cela se passe qui plus est dans un silence assez relatif avec les simples raclements des pneus et le « bruit » du moteur électrique, je crois que je m’y fais bien ! Surprenante RC en tout cas avec ses 30 et quelques minutes d’autonomie.

La Leaf Nismo RC possède à mon avis toutes les armes pour devenir une véritable série électrique, un challenge vraiment intéressant pour les pilotes comme pour les ingénieurs en charge du développement de cette charmante petite bestiole de course.