Irlande – la péninsule de Beara

Passée la première journée tout à fait au sud de l’Irlande, sur Mizen Head et Sheep’s Head, la suite du voyage sur la Wild Atlantic Way va constituer en une lente remontée vers le nord, d’une péninsule à l’autre et en prenant le temps à chaque d’en faire convenablement le tour.

La candidate immédiate pour un tel « ring » de péninsule, c’est Beara. Cet énorme bout de terre, très abrupt en son centre et par conséquent souvent peuplé de nuages accrocheurs, abrite quelques jolis bouts de route et autant de beaux paysages tantôt désolés, tantôt couverts de forêts. Il règne même parfois ici une sorte de microclimat favorisant la pousse de plantes quasiment tropicales !

Avant d’aller en faire le tour, je fais une rapide escapade dans les terres, m’éloignant de l’océan Atlantique le temps de découvrir un lieu bien singulier : Gougane Barra. La Lee, la rivière de Cork, prend sa source ici et il y a là une petite chapelle qui se détache merveilleusement sur un lough, entourée de falaises et d’arbres. Croquignolet au possible, tout comme la route qui y mène depuis la côte.

Je fais demi-tour pour rejoindre la côte et la longer jusque Glengarrif. Ce bourg, bénéficiant clairement du Gulf Stream, est adorable, presque balnéaire. Il y a l’île Garinish mais je n’aurais le temps de la visiter, avec ses jardins à l’italienne. Ce sera pour une autre fois ! Plus haut dans la montagne en revanche, surplombant les forêts de Glengarrif et ses rhododendrons par centaines, il y a le Barley Lake. Voici l’occasion d’une nouvelle petite balade en dehors de la voiture, le corps fouetté par le vent et le regard perdu au loin avant au retour de se faire suivre par une horde de moutons à la fois hilarants et inquiétants.

Je reprends la route de la côte, direction le plein ouest. Direction Lambs Head et la microscopique petite île de Dursey, reliée au « continent » irlandais par un drôle de téléphérique capable de transporter 7 à 8 personnes ou bien, une vache. Bout du monde. Paysages du même acabit sur la R572 quittant Cahermore pour rejoindre ce coin perdu.

Allihies. Montagnes incroyables aux environs, lande désolée tout autour, de grandes plages battues par l’océan… et le Rally of the Lakes de Killarney, une épreuve du championnat d’Irlande bien connue et qui fait que plusieurs routes étaient fermées pile le jour de ma visite ! Je rebrousse donc chemin pour attaquer le col coupant la péninsule de Beara en deux à la hauteur du village d’Adrigole.

La montée, côté sud, est magnifique. Le paysage, lunaire et couvert de lande, monte peu à peu vers le col, serpentant merveilleusement d’un bout à l’autre de la vallée qui se resserre. C’est une mini Transfăgărăşan que je découvre en Irlande !

Le truc, c’est que ce n’est pas moins beau côté nord. La redescente vers le bourg de Lauragh est de toute beauté, avec le Glanmore Lake à gauche et de splendides monts à droite. En bas après ce fameux Healy Pass Road ? Une jolie petite maison / pub, avec une autre maison, miniature. C’est celle d’un leprechaun…

La pluie, qui a menacé toute la journée, semble enfin se décider à quitter les sommets ou les vallées dans lesquelles elle sévissait. C’est au tour du Glanmore Lake d’être assailli par une belle descente de rideaux et de seaux ! Je file chez Josie’s pour boire un café, manger un délicieux gâteau et regarder la pluie tomber.

Journée terminée, je rentre sur Sheep’s Head pour une dernière nuit avant de sauter une marche vers le Nord, le ring of Kerry et le Burren. La péninsule de Beara, malgré une météo menaçante et un brin maussade, a tenu elle aussi toutes ses promesses en terme de brutalité de paysages et de tranquillité, au peuple du rallye près (je les aime bien, donc ça va !). Sheep’s Head, quant à elle, ne cesse de me plaire alors que je me promène une dernière fois sur les chemins surplombant le gîte…

La carte de cette journée de roadtrip :