Dubaï – La démesure de Palm Jumeirah, la grâce de Burj Al Arab

Petite pause automobile pour parler de la ville dans laquelle j’ai déambulé pendant mon temps libre : Dubaï. Depuis mon survol de la ville il y a maintenant plus d’un an alors que je me rendais en Nouvelle-Calédonie, je rêvais d’y mettre les pieds, de voir de mes yeux Burj Khalifa après être passé pile au dessus dans mon petit A380, de contempler la démesure dubaïote, de prendre une grosse claque comme j’aime en prendre quand je voyage. Je n’ai pas été déçu.


Il faut dire que l’hôtel dans lequel Nissan nous avait logés était situé sur l’un des symboles de cette démesure : Palm Jumeirah. On parle très souvent des gratte-ciel dominant le désert, on oublie parfois la gigantesque palme que l’émirat est en train de construire ex-nihilo dans la mer. Des millions de tonnes de roche, de sable, de terre, tout cela pour construire une certaine vision du paradis touristique. Après une traversée de la ville de nuit, on s’engage sur une avenue à 8 voies, s’éloignant de ce qu’on pense être la rive. Burj Al Arab se dessine au loin, Khalifa plante son aiguille dans le ciel et on se rend compte qu’on est déjà sur l’eau. L’avenue est bordée de condos démesurés faiblement illuminés la nuit, le centre Atlantis domine l’horizon du haut de sa porte monumentale et on plonge sous l’eau pour ressortir sur le périphérique de la palme. Démesure, bouches bées dans la navette et rires nerveux.

On découvre alors une enfilade d’hôtels en construction, qui singeant Sanaa, qui reprenant les codes de l’architecture de la Maison Blanche ou encore celle de l’Angleterre victorienne. Finalement, le Jumeirah Zabeel Saray fait presque modeste en terme d’architecture extérieure. A l’intérieur, c’est en revanche un autre monde que l’on découvre. Émirs, femmes en burqas Rolex en or apparente, vieux touristes allemands gentillets, riches soviétiques essentiellement vulgaires, tout respire le luxe assumé ou tapageur, pas de demie-mesure. Vous vous doutez bien que je préfère ceux qui assument leur richesse sans en faire des caisses.

Au réveil, après un bain salvateur dans une baignoire dans laquelle on peut envisager de nager, la vue sur la palme mérite un souffle quelque peu coupé. Atlantis, Sanaa, Burj Al Arab au loin, les condos que l’on a traversés, tout s’étale sur cette excroissance artificielle de Dubaï dont on prend véritablement la mesure une fois le soleil levé. C’est tout simplement immense, cela pourrait ne pas avoir été construit par l’Homme. Moment de détente au delà de l’exceptionnel spa, l’eau de la mer est plutôt fraîche, 30°c ressentis l’après-midi dans l’air, difficile de croire que l’on est en plein mois de janvier. Dépaysement bienvenu après quelques heures d’avion et une escale à Bahreïn.

Aperçue en quittant la rive et depuis le balcon de la chambre, Burj Al Arab est un phare qui m’attire depuis des années, depuis son inauguration et les premières images d’elle. Il me faut m’y rendre, la voir de plus près. Impossible toutefois de s’approcher trop près puisque cet hôtel est le plus luxueux du monde et qu’il faut montrer patte blanche pour franchir les grilles, autrement dit avoir une réservation, ce qui n’est bien évidemment pas mon cas. Qu’importe, je me contenterai de sa silhouette gracieuse et élancée, voile dominant le désert et les flots. Une des plus belles constructions que je connaisse.

Démesure de la palme, grâce de cette tour unique, Dubaï est une ville de contrastes et je ne vous en montre ici que deux des plus belles et grandes réalisations pour peu que l’on soit sensible à ce génie qui anime les dubaïotes dans leur volonté de rendre pérenne une région qui s’effondrera forcément une fois les ressources du sous-sol enfouies. On peut ne pas aimer ou être franchement séduit par ce positionnement, reste cette grandeur proprement stupéfiante que l’on contemple au soleil couchant, une clope et un sourire aux lèvres.