Essai – Volkswagen Passat BiTurbo 240 Carat Edition

Jusqu’à la sortie de cette nouvelle génération il y a un peu plus d’un an, j’avais la Volkswagen Passat en horreur. Je n’ai jamais adhéré à son style, à son positionnement, à son manque cruel d’âme, de style, de vie. C’était vraiment viscéral et en Novembre 2014, en voyant les premières images de la face avant de ce nouveau modèle, je me suis simplement dit « pourquoi pas ? ». Un an plus tard, j’ai choisi d’essayer un modèle un peu particulier, à savoir la finition Carat Edition et la motorisation BiTurbo TDI 2.0L, le tout avec une robe Harvard Blue que je trouve vraiment agréable à l’œil !

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On commence donc le tour du propriétaire en faisant l’inventaire des jolies choses pour cette Volkswagen Passat nouvelle génération puisqu’elle a enfin un peu de caractère pour le regard qui se pose sur elle. Comme je le disais, c’est vraiment la face avant qui évolue et se dote d’un regard plus sympathique qu’auparavant. Le bandeau chromé qui surplombe la calandre et surligne les feux structure la face avant et fait une coupure nette avec le capot qui semble en découler. Un jonc chromé est également présent sur la partie basse du bouclier, puis un autre fait la jonction entre les deux anti-brouillards.

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L’ensemble pourrait être chargé mais je le trouve quant à moi harmonieux et le surlignage LED des feux aide également à donner du caractère à la VW Passat. Du côté des flancs, pas de grande surprise avec une ligne de caisse assez haute et un joli décroché dans les portières, ainsi que des roues spécifiques vraiment réussies.

L’arrière est en revanche décevant et manque d’accroche. On fait face à une malle arrière très traditionnelle, efficace certes mais absolument pas distinctive ou distinguable du commun. Autant l’avant est parfaitement identifiable et se dote d’un côté statutaire, autant l’arrière échoue sur ce point. Ce sera pour la prochaine génération !

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Du côté de l’intérieur, c’est un peu le même sentiment mitigé que je retrouve, avec d’excellentes choses et d’autres nettement plus communes ! Globalement, cet intérieur manque d’âme mais se dote de jolis détails et bénéficie d’assemblages de grande qualité. Pour la partie matériaux, c’est un peu moins vrai avec trop de plastiques différents et un certain manque d’unité mais c’est quasiment impeccable dans l’ensemble.

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Il se dégage un vrai sentiment de sérieux et d’efficacité de cet habitacle mais je ne sais pas, je n’adhère pas complètement, il n’y a rien qui me fasse me dire « wow » ou qui me laisse vraiment admiratif. Plastique brillant autour de l’écran, plastiques quelconques devant le passager et les flancs de portière avec pas mal de vibrations associées (épaisseurs trop réduites !), un jonc en aluminium bien joli et une partie haute pour la planche de bord de belle facture, un volant alternant lui-aussi le noir brillant et d’autres matières. Trop de matières, vous dis-je. Il y a cette montre, aussi, on ne sait pas trop ce qu’elle fait là et elle non plus d’ailleurs, coincée entre deux grilles d’aération. Tout cela est parfaitement vivable, bien conçu et de nature à satisfaire la grande majorité des clients mais je suis resté sur ma faim, surtout pour une « Carat Edition » qui se veut être très bien équipée et finie et qui est facturée en base à presque 50k€ avec ce moteur.

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Il y a trop de boutons aussi à une époque où ceux-ci disparaissent, Volkswagen fait le choix de reconduire sur Passat le système déjà vu et revu dès Golf VI. Écran tactile plutôt bien fait mais vieillissant en terme de réactivité et entouré de trop de boutons permettant de naviguer entre les sections quand les autres commencent à s’en passer.

Le bon point positif vient en revanche de la partie compteurs, totalement numérique et adaptative, presque comme le Virtual Cockpit de la marque sœur aux anneaux. Le design est réussi, les effets de grossissement carte / compteurs également et l’ensemble, bien que riche d’informations, est lisible et pratique. Top !

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Passons maintenant derrière le volant de cette Volkswagen Passat dotée du bloc 2.0L TDI suralimenté par deux turbos développant 240 chevaux et 500 Nm. Ce bloc est lié à une transmission DSG à 7 rapports et à la transmission intégrale 4MOTION de la marque, déjà vue sur la Golf R. En voyant les chiffres de couple et en connaissant la robustesse de cette boîte DSG en version 7 rapports (la 6 est à oublier, trop vieille et lente maintenant !), vous n’avez je pense aucun mal à imaginer que je vous dise que le mot clef est « agrément » et « tranquillité ». Avec un 0-100 tombé en un peu plus de six secondes, cette Passat est une routière dotée d’un beau coffre moteur : dépassements, relances, accélérations, elle sait faire et le fait dans un léger grondement pas désagréable. C’est limite si elle ne vous colle pas gentiment au siège, d’ailleurs.

Le bloc est bien isolé et ne vibre que très peu, même avec le Start & Stop activé (il est d’ailleurs très très moyen en terme de réactivité, lui), c’est également vrai à l’accélération et à allure stabilisée où décidément, la Volkswagen Passat montre sa vraie nature : bouffer de la borne. Scoop : elle le fait bien, très bien même. Aucune fatigue, de la tranquillité à bord, de la facilité aussi dans la circulation citadine ou autoroutière, on domine d’une belle tête le flot normal des voitures. 2000 km d’essai plus tard et 7.6 l/100 de consommation en cumulé, je n’en démords pas : la Passat est très agréable à emmener et a même réussi à me séduire sur ce point. Rappelons-le : je ne suis à la base pas client Passat, du tout du tout !

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Côté boîte, rien à redire, je vais répéter ce que j’ai mis au-dessus : boîte douce, progressive, efficace et intelligente. L’étagement est bon, la gestion en automatique également et la réactivité au rendez-vous quand on active les modes dynamiques, c’est limite brutal d’ailleurs. En revanche, la direction dans son mode confort est passablement floue et molle, sur-assistée et par conséquent désagréable. J’ai donc opté la plupart du temps pour le mode Individuel qui me permettait de conserver un tarage plus ferme de l’assistance, mode dans lequel le toucher de route est étonnamment bon.

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L’amortissement, piloté, est lui-aussi très satisfaisant et se montre performant en toutes circonstances. Les petites routes des Corbières, piégeuses, étroites et sinueuses, dotées de nombreuses qualités de revêtement, furent un parfait terrain d’essai. Le 4 MOTION combiné aux gommes plutôt sportives montées et à cette suspension fait des miracles en terme de passage en courbe et de confort absolu en toutes conditions. Seul souci dans ce tableau idyllique : le manque de sensations. La Volkswagen Passat est une grande routière, pas une sportive et cela se sent bien dans le volant et dans le bassin, peu d’émotion mais de l’efficacité et énormément de confort.

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Le freinage est quant à lui silencieux et rassurant, tempérant sans problème les mises en vitesse du gros bloc diesel et gérant les quelques 1700 kg de la voiture sans problème. Le toucher de pédale est plutôt franc sans être difficile à doser dans une logique de confort pour le conducteur et les occupants de la voiture. Ainsi, en mode Sport, avec l’amortissement très sensiblement (trop ?) raffermi et avec ce bon comportement des trains roulants, on se surprendrait presque à emmener cette sage grande berline en mode GTi ! Bon, la masse finit par se faire sentir mais diantre, je ne m’attendais pas à cette qualité de dynamisme.

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Au final, s’il reste un certain manque de sensations et de communication de la part de l’auto à son conducteur, cette déclinaison de la Passat se montre une excellente voiture à tout faire, positionnée pile entre les généralistes et les premium, que ce soit en terme de prestations ou de tarif. Mieux fichue qu’une berline généraliste, mieux équipée et plus qualitative, elle reste en deçà des autres sur les détails et sur les qualités des matières. Dotée d’un moteur et de composants techniques d’excellente facture que l’on ne retrouvera pas forcément non plus chez les généralistes, elle reste en dessous des premium qui ont encore des six cylindres et des performances plus élevées.

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Le Volk est loin avec ces versions huppées mais la marque se permet ainsi sur quelques points particuliers de se démarquer des Opel, Renault, Peugeot et autres pour aller chatouiller la gamme supérieure, quitte à chagriner le cousin Audi ! En tout cas, j’avoue ma surprise et si je ne suis toujours pas client Passat, je dois bien dire que cet essai m’a réconcilié avec cette voiture pour laquelle je n’avais à la base aucune affection.

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