Madère – randonnée à Queimadas : Caldeirão Verde et Caldeirão do Inferno

Dernier article, dernière randonnée et pas des moindres : quelque chose comme plus de 20 km de balade ! Le parcours, situé au nord de Madère, accessible depuis la ville de Santana, débute à la maison du parc naturel de Queimadas. Il s’agit ici d’accéder à Caldeirão Verde et Caldeirão do Inferno, deux chaudrons comme on dit, autrement dit de grands bassins où se jettent sources et cascades, répertoriés comme étant les #28 et #29 dans le Rother. L’architecture classique marque l’entrée dans ce regroupement de randonnées et amorce le parcours dans une forêt de conifères magnifiques qui laisse peu à peu sa place à une végétation plus classique et humide. Toute la première section est d’ailleurs plutôt large et facile à arpenter, permettant de chauffer doucement les muscles avant la suite, guère plus ardue mais plus étroite et surtout bien longue pour la mécanique.

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La végétation change peu à peu, donc. La largeur du chemin se rétrécit parfois au seul marchepied de la levada. A gauche, la falaise se rapproche. A droite aussi, même si le vide se cache derrières les branches des arbres complices de ce sentiment de cocon végétal et minéral. On croise alors un pont au milieu d’une petite gorge car après tout, il fallait bien que l’eau circule, malgré tout ! On continue, on continue, jusqu’à un premier chaudron où se jette une menue cascade.

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A partir de là, on change une nouvelle fois de versant et le paysage change petit à petit. Encore une rotation et c’est le premier grand tunnel ! Lampe de poche à la main, on s’enfonce dans la noirceur presque absolue des 200 mètres (je crois ?), au milieu des flaques qu’on tente tant bien que mal d’éviter, avec le glouglou de la levada contre le flanc gauche. Claustrophobes, vous devriez survivre mais toutes et tous : attention à la tête ! (et à la flaque traitresse de fin de tunnel au retour)

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C’est à partir de ce moment là que le paysage change vraiment. D’un sentier large et peu aéré, on passe maintenant à une levada vraiment construite à flanc de falaise. A droite, le vide. A gauche, le roc. Au dessus et en dessous, la falaise, brute. L’endroit est intimidant et la vue, la vue… je n’oublierai jamais ces paysages !

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Au bout de ce qui semble être un interminable moment d’étroitesse et de beauté mêlées, on débouche enfin sur un canyon plus large, ouvert. Des voix se font entendre et alors qu’on devine la bifurcation à droite vers Caldeirão do Inferno, on découvre enfin le Caldeirão Verde. Chaudron Vert. Le terme est effectivement pertinent et le lieu, renversant.

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A l’heure où j’écris ces lignes, la section Caldeirão Verde / Caldeirão do Inferno est fermée à cause d’un éboulement, aussi prenez donc avec des pincettes mes propos et vérifiez bien avant de vous engager sur les chemins car déjà, en juin 2015, il y a une section un peu ardue et quelques autres signes d’arbres arrachés ayant emporté et brisé certaines sections de barrières… En revanche, si le chemin est ouvert, prenez votre courage à deux jambes et continuez jusqu’au Caldeirão do Inferno. Levada moins entretenue, zones plus sauvages et arbres plus libres marquent la première partie de la randonnée qui continue de longer la levada d’origine, après la bifurcation de Caldeirão Verde. L’ambiance est différente, on croise également bien moins de comparses randonneurs et c’est tant mieux. Pas comme s’il y en avait des tonnes de toute façon !

L’étape suivante est une courte mais rude grimpette via un escalier qui monte jusqu’à la levada supérieure. On pense être arrivé à destination mais il n’en est strictement rien ! La levada poursuit son cours depuis un bassin de rétention et s’enfonce dans les gorges. Un tunnel aux multiples ouvertures permet de découvrir la gorge forgée par les flots, tunnel qui débouche justement au niveau des flots ! Deux cascades magnifiques dégringolent dans un petit cirque où un pont et un réservoir ont été bâtis. On aurait presque envie de rester là et ne pas aller au bout du chemin tant déjà, ce lieu se suffit à lui seul.

Le bout du chemin n’est de toute façon pas bien loin : Caldeirão do Inferno. Plus grand, plus imposant, quasiment désert (nous sommes 4 sur place pour le pique-nique !) et caché au fin fond d’une vallée encaissée… Destination rêvée pour représenter Madère et clore cette série d’articles.

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Retour. Il est long, le retour de 10 kilomètres jusqu’au camp de base et à la voiture. Madère est un jardin fantastique, épuisant un peu quand on enchaîne les journées de balade, mais un jardin fantastique auquel on pardonne forcément ce trait de caractère. Les deux journées manquées sur place à cause du vent sont encore une certaine source de frustration car j’ai l’impression de n’avoir vu que la moitié de ce qu’il y a voir à Madère. Ceci dit, si j’avais eu ces deux journées à crapahuter en sus, je crois que le sentiment aurait été le même et que ma priorité maintenant est de planifier une nouvelle escapade sur cette île incroyable. 2016 ? Qui sait.

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