Il était une fois un bain en hiver…

S’il y a bien un endroit de la ville de Budapest qui m’a charmé, c’est le nord : le bois de la ville, Varosliget, son zoo, ses plans d’eau, son château et enfin ses bains. Une splendide concentration de centres d’intérêts à laquelle on accède en traversant la place des héros, cernée par deux des principaux musées de la ville, à proximité de la « Roue du Temps », une création amusante sur le passage du temps.

Le bois, baigné d’une torpeur hivernale, parsemé de plaques de glaces et dont les plans d’eau dégagent une légère brume dans laquelle les canards s’ébattent. Un petit restaurant est là, « Chez Robinson », une petite plateforme posée sur un plan d’eau, un cadre splendide, un service aux petits oignons et des mets succulents. Très bon le midi mais surtout magique le soir avec les lampions allumés et le froid du bois qui tombe. Bref : vous savez où manger en amoureux.

A deux pas de là, le zoo… L’un des plus vieux d’Europe et cela se sent. Infrastructures désuettes, cages minuscules mais tout de même pas mal d’animaux même si en hiver, la balade vaut plus le coup pour le côté désert de ce zoo. Les animaux dorment, le hall des éléphants est splendide, on se réfugie avec un bonheur ultime dans les volières chauffées et on regarde ce léopard faire ses rondes de 4 mètres tandis que les hyènes semblent devenues folles dans leurs cages. Tristesse d’un vieux zoo. Charme romantique d’un vieux zoo. Le cœur balance.

A côté de tout ça, le château domine. Il s’agit d’un assemblage hétéroclite de différents styles architecturaux ! Ne cherchez pas de cohérence, il n’y en a pas… Reste que l’ensemble en impose, baigné d’une douce lumière de fin d’après-midi.

Il est donc temps d’aller se baigner. Szécheny. Un nom mythique. Les bains historiques de la ville, situés dans une enceinte au jaune chatoyant dans un style architectural bien chargé comme on savait le faire à l’époque ! Et l’intérieur est à la hauteur : on passe en caisse, on file se changer, on longe les cabines des habitués, en bois et finalement on sort, dehors. Maillot de bain. Serviette. Il fait -5°c. Tout va bien. Et vite, vite, vite, se jeter dans l’eau à 38°c et savourer… Le corps se prend un choc énorme au passage, le coeur accélère, le corps ralentit, s’endort un peu, il paraît qu’il ne faut pas rester plus de 20 minutes dans ce bain. Je veux bien le croire mais qu’est ce qu’on est bien…

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D’autres bassins sont aussi disponibles, ils sont au nombre de trois. Le premier, celui à 38°c dont l’eau calme et brûlante détend. Le second, une piscine à 30°c, 50 mètres d’une eau qui semble soudainement gelée au sortir du premier bassin. Et enfin un dernier bassin, 34°c et un tourbillon au centre où l’on peut atteindre une jolie vitesse ! Gare aux impacts avec les autres nageurs. Un bon petit moment de rires et de plaisir.

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Deux heures ont passé, il est 19h30. Il fait nuit et -8°c, on est à +38°c. Tout va bien, encore. Il faut malheureusement ressortir, repartir, affronter le froid, prendre une douche et se rhabiller, le corps gorgé d’une chaleur qui nous rend atones, amorphes, apaisés.

De Budapest, je garde de nombreux très bons souvenirs. Très bons. Mais l’expérience qu’est ce bain chaud en plein hiver, au sein d’une enceinte magnifique reste unique, magique. Hâte de revenir…