Dubaï – Burj Khalifa de jour comme de nuit

Désormais, quand on dit Dubaï, on pense à Burj Khalifa. Cette tour m’obsédait, elle m’obsède toujours un peu. 828 mètres. Une aiguille plantée dans le ciel, une lame défiant crânement la gravité pour plonger dans le bleu du ciel. Où que l’on soit et pour peu que le ciel soit clair, on la voit. Depuis la palme, depuis l’avion en approchant de la ville, quand on sillonne les avenues démesurées du CBD, elle apparaît entre les tours, de jour comme de nuit, monstre rendant toutes ses cousines ridicules quand bien même certaines font la taille de nos buildings de la Défense. Alors forcément, quand on pénètre dans le Dubaï Mall (le plus grand du monde, beh oui), on n’a qu’une hâte, en ressortir pour se retrouver à son pied. Il faut d’abord tourner la tête à gauche, admirer le plan d’eau et la splendide tour qui le domine…

Ensuite, on regarde devant soi, au loin, au delà des jets éteints de la fontaine. D’autres tours, massives, se dressent là. Impressionnantes, hérissées de grues pour certaines. On jette aussi un œil au pont franchissant l’eau et on découvre les résidences, restaurants et hôtels fraîchement construits, il y fait bon le matin.

Et puis zoom arrière, on accroche une masse du regard, un truc énorme, qui rend véritablement ridicule tout ce qui nous entoure. Ce n’est que la base de la tour.

Foutredieu comme dirait l’autre. Je m’étais déjà dévissé les cervicales en observant les tours Petronas à Kuala Lumpur, on est ici dans une autre dimension ! Chaque trait horizontal que vous voyez représente en fait un cap de 100 mètres de hauteur. Je vous laisse compter.

Dément. C’est n’importe quoi ce pays, n’importe quoi. Je suis resté frappé quelques secondes en la découvrant véritablement, en tentant de prendre sa mesure par rapport à moi, par rapport à ce qui l’entoure. Burj Khalifa est un monument à la folie humaine, à son génie aussi.

Ce qui est bien, c’est que les dubaïotes se sont aussi dit qu’on voudrait aller voir à quoi cela ressemble de là-haut ! Inconvénient : il vaut mieux réserver, ce que je n’avais bien évidemment pas fait et il ne restait plus de billets disponibles pour la journée sur 5 jours. Enfin si, mais c’était ce qu’ils appellent « instant access » et que j’appelle « du vol », à savoir un billet 4 fois plus cher, soit environ 80€. J’aime beaucoup les tours, je prends mon pied quand je suis là-haut mais il est strictement hors de question de payer 80€ pour prendre un ascenseur. Bilan, c’est de nuit que je suis revenu. Burj Khalifa annonce la couleur dans ses couloirs.

542 mètres plus haut, les oreilles sentent bien la montée extrêmement rapide, on sort de l’ascenseur pour faire face à un panorama de couleurs. Difficile d’apercevoir ce qui se passe au loin toutefois, Burj Al Arab ou bien Palm Jumeirah étant bien trop loin, il faut venir de jour pour avoir la chance de tout observer si le ciel est clair. La vue aux alentours, entre le centre économique récent, le Dubaï Mall et les plans d’eaux environnants, est toutefois satisfaisante ! Il faut d’ailleurs noter que les constructeurs ont ménage une terrasse à l’air libre dotée de vitrages troués permettant le passage des objectifs pour les photos. Ces trous m’ont laissé très perplexe : d’un côté ils évitent les reflets sur les photos (énorme merci), de l’autre on peut faire tomber à peu près ce qu’on veut, par exemple un 7D avec un 24-70 monté dessus. Je me demande quel serait le résultat ? Serait-il désintégré avant de toucher le sol de part la forme de la tour ? Je n’ai pas essayé.

Une petite vidéo partagée par Fawaaz

Abraj: The two towers of Dubai from Philip Bloom on Vimeo.

Je garde de ma vision de Burj Khalifa un souvenir assez ému, celle d’une beauté architecturale, d’une prouesse d’ingénierie hors du commun, celle du travail de milliers de personnes, le tout afin d’édifier un rêve tangible qui émerveillera même les plus blasés des observateurs. On peut ne pas aimer les tours et préférer la beauté absolue de la nature, j’y suis d’ailleurs bien plus sensible, mais Burj Khalifa fait partie de ces constructions humaines qui coupent le souffle. Il y en a bien peu.