Test produit – Apple TV 2 + seas0npass + XBMC

Chose promise il y a bien longtemps, chose due : voici un petit test maison de l’Apple TV seconde du nom. Ce test a mis longtemps à voir le jour et ce n’est pas sans raisons : j’ai acheté l’Apple TV au moment de son lancement, je me suis rapidement amusé avec, j’ai finalement fait le tour de ses fonctionnalités et j’étais à vrai dire proprement dégoûté de l’avoir achetée car elle était tout sauf le couteau-suisse annoncé. D’ailleurs, je ne vois tout simplement pas à quoi peut servir une Apple TV si on ne l’enrichit pas un peu.

Tout de même, la bestiole mérite qu’on fasse un petit état des lieux de toutes les choses plus ou moins utiles et sympathiques avant jailbreak. On déballe, c’est joli. On branche, c’est joli et toujours aussi simple à mettre en fonctionnement, du pur Apple : de ce côté là rien ne bouge et c’est tant mieux. La petite boîte noire se pilote au choix avec la télécommande fournie ou avec l’application Remote pour peu qu’on ait un iPhone (extrêmement pratique pour les saisies clavier soit dit en passant…).

On découvre alors un accueil dépouillé et fonctionnel : Films, Internet, XBMC (ah non pardon ça c’est après), Ordinateurs et Réglages. Manque bien évidemment l’onglet Séries car oui nous sommes en France et cela signifie l’absence d’accès aux séries sur l’Apple TV ! Du coup il faut switcher sur le Store US si l’on veut avoir accès à cette partie mais on fait alors face à un autre souci : il faut une carte US pour payer. Bref, ça m’a blasé, je n’ai pas cherché plus loin et je me contente de frauder en attendant des jours meilleurs. Retour à l’accueil et à la partie Films qui permet de se balader dans l’important catalogue, que ce soit films ou bandes annonces. Là où le bât blesse une fois de plus (comme d’ailleurs avec la quasi intégralité de l’offre VOD en France) : le peu de VOST. Je n’ai pas là non plus cherché à creuser là-dessus tant ça me fatigue. Dans tous les cas, la navigation est simple, bien foutue et instinctive.

Côté onglet Internet, on découvre YouTube, Podcasts, MobileMe, Flickr et les webradios. Le tout est bien évidemment configurable à l’envi et associable à vos comptes existants sur les services correspondants. Côté YouTube, rien à signaler . En revanche, côté Flickr, je dois avouer que je tiens là une fonctionnalité que j’adore sur l’Apple TV : accès à mes photos ou à celle de mes contacts de manière simple et rapide. C’est absolument pratique lorsque l’on souhaite regarder ses photos et/ou les montrer à ses hôtes. En clair : LA fonctionnalité native que j’aime sur l’Apple TV.

L’Apple TV permet aussi d’accéder au contenu de ses ordinateurs pour peu qu’iTunes soit installé et lancé et que les bibliothèques correspondantes soient partagées. On peut ainsi accéder à tout son contenu iTunes. Pratique, rapide et simple une fois de plus. Ah. Sauf qu’on ne peut accéder qu’au contenu iTunes… Pas question d’accéder à un serveur iTunes sur un NAS ou même aux autres contenus de l’ordinateur et/ou des NAS qui lui sont connectés (par exemple une Time Capsule ?). C’est ce qu’on appelle un usage profondément limité et fermé. Gavage. Enfin, côté Réglages, on accède au paramétrage général, aux options de la télécommande, à l’activation de AirPlay et autres menues options, rien de plus à signaler.

Avant de parler jailbreak, attardons nous un peu sur la fonctionnalité AirPlay qui est un truc que j’apprécie fortement. Je l’utilise aussi bien pour les photos et vidéos sur l’iPhone que pour Spotify depuis le Mac + AirFoil ou l’iPhone. Là-aussi une fonctionnalité pratique à souhait et qui améliore nettement ce que faisait mon ancienne AirPort Express. Rien à redire si ce n’est l’absence d’informations transmises à l’Apple TV par l’application iPhone Spotify. Dommage.

Premier bilan hors jailbreak ? C’est sympathique. Mais BORDEL ce que c’est profondément limité. Lors de l’achat d’une Apple TV, je pense qu’il faut considérer le jailbreak comme quelque chose d’obligatoire et de nécessaire pour vraiment donner à cette petite boîte magique la mesure d’exprimer son potentiel (car elle en a un, vraiment).

Parlons donc de ce fameux jailbreak et de l’ajout de XBMC aux fonctionnalités de l’Apple TV. J’ai utilisé le petit utilitaire seas0npass pour débrider la machine et enfin pouvoir me connecter en ssh via le Terminal du Mac. Pas de problème particulier à signaler sur cette opération si l’on suit scrupuleusement le tutoriel de iClarified et les quelques précisions ici sur le passage de la boîte en DFU. De toute façon, ne vous inquiétez pas, à moins d’y aller comme un gros porc, il y a fort peu de chances de briquer la bête. Pourtant j’y suis allé comme un porc dans un moment d’énervement alors que je n’arrivais justement pas à passer la bestiole en DFU.

Une fois le débridage effectué, il suffit de se connecter en ssh et de suivre le petit wiki fourni par les amis de XBMC… Et hop, installé aussi sec ! La puissance du Terminal et de UNIX… Voilà enfin de quoi donner à votre boîte noire des fonctionnalités avancées et évidentes à un point tel qu’on se demande pourquoi Apple ne les a pas intégrées de base. Cette fermeture absolue est d’une tristesse tout aussi absolue.

Comme vous pouvez le voir de manière assez succincte, XBMC est une usine à gaz qu’il faut prendre le temps de configurer… Mais l’essentiel est là : un joli thème, l’accès à tous les contenus média de mes deux NAS : fichiers JPG et RAW, plugins facebook / flickr / bigpicture et autres, lecture de fichiers vidéos d’un peu tous les formats (la liste exhaustive est sur le wiki) et notamment le support de la HD, même si ça lague un poil. Je n’ai pas encore essayé de lire un BluRayRip en 1080p mais c’est semble-t-il possible et d’ores et déjà les .mkv en 720p passent comme une lettre à la poste.

Avec ce petit outillage supplémentaire, l’Apple TV a enfin pris sa juste place dans mon installation multimedia, entre ampli, NAS, TV, MacBook et iPhone ! C’est le point de jonction des contenus tel qu’on me l’avait vendu (ahhh le marketing Apple) sauf qu’il m’aura au final fallu attendre quelques mois pour lui donner une vraie chance de s’exprimer grâce au combo seas0npass / XBMC. Autrement dit, si vous hésitiez à vous offrir ce petit boîtier à cause des limitations évoquées dans la première partie de ce billet, n’hésitez plus : le jailbreak se fait de manière extrêmement simple pour peu qu’on soit un minimum méthodique et carré (nul besoin d’être geek ou que sais-je encore) et l’installation de XBMC est transparente, tout comme sa configuration. Bon, je vous laisse, faut que je montre mes photos tout en balançant du son, et ensuite on se mate un petit pestacle qui traîne sur le NAS…