Festival de la Correspondance – Grignan, Durance et la Drôme provençale #2

Je vous en parlais il y a peu, de ce Festival de la Correspondance et de mon weekend en Drôme provençale, voici la suite de ce fabuleux weekend… et commençons donc par une autre adresse de charme dont Durance est tombée amoureuse pour ses parfums de Provence. Notre hôtel nous attend, le Clair de la Plume étant systématiquement plein au moment du Festival, il s’agit donc du Moulin de Valaurie, une bâtisse gigantesque et là aussi parfaitement restaurée et mise en valeur. Vieilles pierres, chambres immenses, escalier de maître, lavandes et piscine, petite mare naturelle dont les grenouilles et autres cousins ont fait leur territoire exclusif… l’endroit tape à l’oeil et donne envie de s’y établir quelques temps.

Petit tour en piscine pour oublier le train et achever la digestion, il est temps de se rendre au Festival pour la lecture à laquelle nous étions invités.

La gagnante du prix Durance-Beaumarchais 2009 pour son texte « Paris 7è, Mes plus belles vacances », Denise Chalem, était cette année invitée à lire son texte sur la scène de la Collégiale. 19h, les gradins sont pleins, un lit d’hôpital trône sur la scène. Devant nous, notre hôte pour le weekend, le fondateur de Durance, tout sourire et clairement enthousiasmé par la lecture. C’est parti pour 1h30 d’un texte parfaitement mis en scène. La lecture est toujours un exercice casse-gueule et l’adaptation pour en faire un texte « vraiment » vivant, à mi-chemin du livre et de la pièce de théâtre est un travail d’équilibriste. J’ai été séduit par ce texte, par la parfaite mise en valeur de ses rythmes et de ses émotions, justement interprétées par l’auteure, interprétant Liliane tandis qu’Eric, l’infirmier, était là pour lui donner bonne mesure, avec brio d’ailleurs quand bien même certains passages n’étaient pas évidents. Ce texte a aussi quelque peu fouaillé mes tripes, dénichant ça et là quelques souvenirs pourtant bien enterrés et théoriquement digérés de mes propres expériences. Pas évident de rire et de pleurer à la fois devant ces images d’une patiente combative, à l’esprit acéré et à la langue parfois acerbe et pourtant si terriblement humaine, fragile et démunie face à la maladie. Je ne connaissais pas ce texte, j’en ai bien généreusement récupéré un exemplaire, ce sera l’occasion de revenir dessus, j’ai juste peur que cette version écrite me tiraille encore plus fort que la version orale.

Difficile ensuite de recoller à la réalité, de discuter avec notre hôtesse, Anne, venue aux nouvelles ! Et pourtant j’ai vraiment aimé cette expérience mais décidément, ça cogne un peu fort parfois. Point de lecture de 22h pour moi donc, quand bien même j’aurais aimé y croiser une demoiselle qui m’est chère et dont le père officiait à l’adaptation des textes. Sacré concours de circonstances que de croiser dans ce Festival quelqu’un avec qui l’on n’est pas foutu de boire un verre en trois semaines. Foutus emplois du temps de ministres… !

Direction l’hôtel à nouveau pour une soirée haute en couleurs et en saveurs. Le Moulin de Valaurie propose en effet deux menus tout aussi succulents l’un que l’autre… Je me suis régalé, tout simplement, avant de songer à boire une petite eau de vie de prune et de faire quelques longueurs dans la piscine alors que tout le monde (ou presque) dormait ! Le bain de minuit, un exercice qui m’est cher depuis longtemps et plus particulièrement depuis mes escapades nocturnes dans les baies malaises.

Il est temps de dormir… La journée du lendemain s’annonce riche en découvertes. Festival pour les uns, visite de Grignan pour les autres et toujours des paysages et de la lavande. Paradiso ? Cela y ressemble fort.