En balade à Nantes et aux Utopiales 2011

L’avantage des longs weekends, c’est qu’on peut combiner des activités sympathiques comme par exemple aller voir ses amis expatriés et découvrir un festival dont on a souvent entendu parler sans jamais y mettre un orteil. Vendredi 11 au matin, je me suis donc dirigé vers la fameuse ville de Nantes, l’une des villes les plus actives de France et de Navarre, théâtre d’un bouillonnement créatif, culturel, digital et sociétal. Non je ne force pas le trait, Nantes est véritablement bluffante.

Entre autres balades et marchés, j’ai particulièrement apprécié le petit tour fait au bord de l’Erdre en remontant vers le nord de la ville. Coucher de soleil, eau qui s’enflamme, nuées de mouettes et poules d’eau, splendides maisons et leurs jardins avec accès sur l’Erdre (le rêve), on a envie de prolonger la balade le plus loin possible même s’il faut bien rebrousser chemin, la lumière se faisant de plus en plus timide.

La nuit tombée, l’arrivée sur l’île de Versailles réserve quelques surprises avec une multitude de lampes surplombant des doubles colonnades. Une lampe, deux colonnes de béton brut = une colonie d’araignées en plein tissage de leurs toiles nocturnes. Impressionnant et générateur de frissons aussi, on ne peut s’empêcher de s’imaginer tomber dans ses toiles… Brrr…

Le lendemain, direction les Utopiales pour un passage express en mode découverte, passage express qui se sera au final transformé en session de 5 heures de discussions, dédicaces, observations et rencontres ! Il paraît que c’est le piège traditionnel de ce festival qui en est à sa douzième édition, rien que ça.

Les Utopiales ont bien choisi leur ville. Au même titre que Nantes est bouillonnante, les Utopiales sont en pleine forme ! Ce qui m’a étonné, c’est cette profusion de passionnés, les costumés, les sourires, les rires, les expositions diverses et variées, un nombre incalculable de conférences et de projections de films (que j’ai volontairement évitées, mais l’an prochain je me fais les Utos en intégralité)… voilà, ça bouillonne, les Utopiales.

Les Utopiales, c’est aussi le paradis de l’acheteur avec une librairie très très très fournie ! C’est, soyons francs, l’occasion idéale de se ruiner avec minutie. L’avantage aussi, c’est que les séances de dédicace sont juste derrière les livres… Mécanisme simple : on aperçoit l’auteur, on se dit « eyh, cool », on chope un de ses livres, on va papoter / dédicacer. Testé et approuvé. Trop de fois.

En parlant de rencontres, ces Utopiales 2011 ont été pour moi un énorme plaisir personnel. Tout d’abord, j’ai enfin recroisé Vincent Gessler et Sandrine ! Nouvelles discussions sur les projets à venir et notamment le futur livre dont j’avais lu quelques lignes en mars dernier. J’ai hâte de le voir enfin dans toutes les bonnes crèmeries. De même, j’ai retrouvé Gilles Dumay pour quelques échanges sur une belle année 2011 chez Lunes d’Encre, une année 2012 chargée en nouvelles publications, les incertitudes sur le marché du livre et bien d’autres. Ces personnes que j’apprécie, je les ai croisées au bar.

Car oui, le bar, aux Utopiales, c’est LE lieu. C’est bien simple, j’y ai vu tout le monde et c’est là que j’y ai enfin rencontré certains auteurs que j’apprécie ! Discussions très agréables avec Mélanie Fazi, avec Norbert Merjagnan et Laurent Genefort, avec l’éditrice de l’Atalante, quelques mots échangés avec Thierry Di Rollo, Ian McDonald, Lucius Shepard… Un plaisir énorme que d’échanger avec tous ces gens passionnés, disponibles, humains, tout simplement. C’est d’ailleurs assez étrange. On s’imagine finalement assez rarement discuter avec ceux qui nourrissent notre imaginaire de la même manière qu’on s’imagine assez peu discuter avec des acteurs qui nous sont chers. Les Utopiales sont à ce niveau là une réelle surprise : auteurs, éditeurs et lecteurs se mêlent, échangent, rigolent, boivent des coups, font du kung-fu dans les chambres d’hôtel, c’est un joli melting-pot dans lequel je replongerai avec plaisir l’an prochain.