Essai – Renault Twingo RS Gordini

L’essai de la gamme Renault Sport, je l’aurai finalement réalisé un peu à l’envers, partant de la Mégane RS jusqu’à la Twingo en passant par la Clio. On pourrait penser que j’ai pris de moins en moins de plaisir avec la diminution de puissance allant de pair avec la réduction de taille, il n’en est rien. La Twingo RS Gordini sort 133ch de son petit 1.6 atmo, bien campée sur de splendides roues bleues diamantées de 17″ et agressive à souhait dans son look mêlant bleu malte et bandes blanches Gordini… Du coup, voilà qui renseigne sur la bestiole : elle est rageuse.

Avant l’arrivée de la nouvelle Twingo en 2012 et de sa version RS, j’avais vraiment envie de me caler derrière le volant de la bombinette choupinette de Renault Sport et je n’en ai pas été déçu ! Extérieurement, je m’étais habitué à voir des Twingo « passe partout » et mignonnes, une jolie petite voiture. Avec cette version Gordini, la bestiole se révèle : énormes jantes, hanches bodybuildées, grosses gommes ContiSportContact, ouïes béantes sur la face avant, flancs travaillés, il y a du muscle là-dedans !

A l’intérieur, on retrouve malgré la finition Gordini la qualité standard de la Renault Twingo. Autrement dit, c’est dépouillé, c’est sobre et fonctionnel, c’est assez peu insonorisé mais on est bien installé et on peut dérouler les kilomètres d’autoroute dans un confort raisonnable. Après tout, il ne s’agit pas de demander à une Twingo d’être une Fluence. Reste que la voiture est vivable et c’est bien l’essentiel même si l’insonorisation laisse un peu à désirer une fois les 110 km/h dépassés. Pour le reste, la finition Gordini est mignonne : toujours ce petit volant cerclé de bleu et blanc, le petit levier qui tombe bien sous la main. Côté assise, j’ai trouvé que les baquets étaient un peu « courts ». Autrement dit, malgré mon gabarit moyen, je me suis retrouvé un peu léger en terme d’assise, l’impression d’avoir les fesses qui glissent un peu vers l’avant. Dommage.

Le moteur lancé, à part un petit vrombrissement flatteur à l’oreille, on ne soupçonne rien ou presque. A bas régime, la voiture envoie un ronronnement grave tout ce qu’il y a de plus agréable, un vrai chat. En revanche, à moyen régime, on peine à savoir ce qu’il se passe même si ça pousse gentiment… c’est finalement à haut régime (7000 tr/min) que la voiture révèle sa rage, le caractère explosif de son moteur, libérant la puissance et soufflant ses chevaux. Vraiment, je l’avoue, la voiture m’a étonné ! Première, seconde, troisième, le tout à fond, on est déjà à 130. Bim.

D’ailleurs, en parlant de boîte, je crois que j’aurais apprécié une boîte 6 en lieu et place de la 5 ici présente. Les rapports donnent l’impression d’être trop longs, ils auraient mérité d’être plus courts, plus nerveux. On a envie de jouer un peu plus avec le levier de vitesse qui tombe bien sous la main même si les verrouillages gagneraient à être un peu plus secs. La boîte est finalement le seul élément mécanique de cette voiture qui m’a frustré. Pour le reste, je l’ai déjà dit, le moteur est au rendez-vous et le freinage est diabolique pour une Twingo ! Aucun doute à avoir au moment de l’attaque du pied, ça freine très sec et surtout avec constance, on se sent complètement en sécurité pour enchaîner les virolos.

Le châssis n’est d’ailleurs pas en reste et la combinaison des trains avec les gommes est vraiment surprenante en terme d’adhérence en courbe. Je me suis demandé à plusieurs reprises quand est-ce que ça allait lâcher… L’empattement très court de la voiture aide aussi en donnant une sensation de vivacité vraiment bluffante ! Lors de freinages en appuis, la voiture se place, le train arrière aussi, merci l’ESP permissif. La Twingo RS est joueuse sans être dangereuse, une vraie marque de fabrique de la gamme Renault Sport, je m’en rends compte désormais.

Au final, la voiture m’a bluffée par son efficacité, sa sobriété à la pompe, son caractère moteur et son freinage ! Légère déception en revanche pour ce qui concerne l’insonorisation, la boîte de vitesses et l’assise, toutes les trois perfectibles. Cette Twingo RS s’avère en revanche être une porte d’entrée exceptionnelle dans le monde des petites sportives. Ce que je sous-entends ici, c’est qu’au contraire de la Clio ou de la Megane, on peut attaquer très fort sans pour autant se faire peur ou, pour dire les choses, sans risque de se faire trop mal.

La Twingo RS, c’est finalement la petite sportive parfaite pour qui veut se faire la main et découvrir les joies d’une voiture efficace et bien conçue. Un petit bonbon de plaisir qui croque sous le pied.