Sans arme, ni ca$h, ni iron man

Beaucoup de retard cinématographique et blogguesque aidant, vous aurez droit aujourd'hui à un combo exclusif de trois films vus la semaine dernière (et celle d'avant, tant qu'on y est) !
 
Comme l'ordre chronologique n'a que peu d'importance, on va plutôt faire dans l'ordre de préférence inversé, c'est plus personnel et ça m'évite de vous renseigner sur mon agenda. La vie privée, vous savez ce que c'est, n'est ce pas ?
 

 Bref. On commence par Ca$h. Le moins bon pour celles et ceux qui n'auraient pas suivi. La bande annonce m'avait laissé en plein doute, j'oscillais entre le mec influençable qui se dit que ça a l'air "trop bien" car la bande annonce et les acteurs sont savoureux … et le mec blasé (genre "critique de cinéma") qui se disait "tiens, Ocean's 11 à la française, ah ah ah !" … 

 
J'ai finalement posé mes fesses dans le fauteuil et me suis laissé embrouiller par le réalisateur qui nous a tous pris pour des cons dès le début du film. Sauf qu'on ne s'en rend compte qu'à la fin, qu'on est con je veux dire.
Passons sur le scénario plutôt bien ficelé mais dont je ne vous parlerai pas, le film est à côté de ça une jolie réussite d'un point de vue réalisation et jeu. On retrouve quelques influences des Oceans'111213, normal, mais aussi un peu d'OSS 117 (ou de Dujardin, au choix) et enfin un peu de Reno et de Berléand, du gouailleur quoi. Bref, un bon moment passé à essayer de trouver qui dupe qui et comment et avec qui comment où dans lequel ?!
 
Si je suis honnête, je vous dirai que j'ai passé un très bon moment de cinéma, doucement bercé par ces charmantes Alice Taglioni et Valeria Golino (ahhhh l'Italie, pfffff) au coeur d'une intrigue bien ficelée. Si je suis un connard, je vous dirai que ce film, s'il est agréable à voir, n'en reste pas moins assez prévisible et pas révolutionnaire.
Mais bon, je suis honnête.

 Autre film, autre genre, autre planète, on parle maintenant d'Iron Man. Mon cher Mr Méchant, fervent amateur de comics, m'avait longuement parlé du film en insistant assez lourdement sur le fait que c'était un peu l'homosexuel de la bande du SHIELD … Je n'avais pas compris.

 
Maintenant, j'ai compris. Il était jaloux (Mr Méchant, pas Iron Man). Tout simplement parce que Tony Stark est maniéré, bien habillé, classieux et qu'il se tape un paquet de bombes dont je ne peux que rêver (rapport au fait que j'ai déjà Alice). Jaloux, je vous dis.
 
Bref, le film attaque fort avec moultes bombes, explosions, gerbes de sang et trous de balles. Du bonheur. Flashback 36 heures plus tôt pour expliquer qui est le monsieur qui se prend des éclats d'obus dans le thorax … Tony Stark donc. On ne peut s'empêcher d'être admiratif devant le bonhomme, surtout quand on voit sa collection de bagnoles, son assistante (raaah, lovely) et sa baraque. A côté de ça, il vend des armes. J'ai envie de vous dire que nul n'est parfait et qu'il faut bien vivre sur la mort des autres. Oui, c'est dégueulasse, je sais.
 
Plus sérieusement, si l'on excepte quelques scènes de bravoure et surtout la mise en place de la psychologie du héros, sans oublier la pose de l'armure et quelques gags bien placés, le film ne casse pas des lingôts d'acier pour la simple et bonne raison que les méchants sont juste pathétiques : nuls, sans charisme, sans méchanceté réelle … Nuls.
 
Voilà. Tout l'intérêt du film repose sur Iron Man / Tony Stark, très bien joué par Robert Downey Jr. qu'on a connu plus alcoolique, sa merveilleuse assistante, l'armure de plus en plus perfectionnée, les gadgets technologiques, l'Audi R8 et enfin la foutue allusion au SHIELD à la fin du film … Autrement dit : vivement le 2, que ça bouge !

 Enfin, pour terminer, peut être l'un des meilleurs films de cette année : Sans arme, ni haine, ni violence … Il s'agit je crois de la première réalisation de Jean Paul Rouve et c'est fichtrement réussi.

Le film raconte l'histoire d'Albert Spaggiari, le cerveau de ce qu'on a appelé le casse de Nice … un peu d'adolescence, un peu de banditisme, un peu d'amour, beaucoup d'idées, une générosité énorme, un artiste en somme.
 
Là où le film prend tout son sens, c'est qu'il n'est pas raconté du point de vue de Spaggiari, mais de Vincent, un flic qui va réussir à approcher sa cible en se faisant passer pour un journaliste de Paris Match. Joué par Gilles Lellouche (sacrée gueule et sacré acteur), le flic va découvrir un homme torturé, dérangé, fauché, vantard, paranoïaque, frustré de ne pas être aussi célèbre qu'il le voudrait, amoureux et malade.
 
Jean Paul Rouve nous livre une nouvelle partition de maître. Passant tour à tour devant et derrière la caméra, il ne perd jamais le fil. Les cadrages, les lumières, les ambiances mais aussi les quelques moments d'intensité sont parfaits … j'ai pris un vrai pied graphique avec ce film. Côté acteur, il est là aussi au top, oscillant parfaitement entre les différentes facettes de l'homme qu'il joue. Tantôt à vomir, tantôt touchant, entre l'extravagance et la simplicité, l'Albert Spaggiari décrit dans ce film est avant tout un homme, avant d'être un bandit. 
 
J'ai été véritablement touché par ce film, par ses acteurs … Il y a quelque chose qui se dégage, cette ambiance des années 80 qui m'ont vu grandir, les difficultés économiques de certains, les névroses des autres et le puzzle de l'histoire qui se met petit à petit en place …
 
Rare et impressionnant. A voir et à revoir.