Parfois, on a besoin de se ressourcer…

Il y a deux semaines, passage en Normandie le temps d’un weekend. Je n’y avais pas mis les pieds depuis quelques temps déjà, début octobre si je me souviens bien…Pas mal de changement chez moi entre temps, des travaux sur les bâtiments, des terrains en vente, la mère qui continue sa vie dans le bon sens et pas mal de choses à faire pour que la bonne dynamique de la famille ces derniers mois persiste.

Objectif du weekend ? Faire du tri, manger, se ressourcer, prendre le temps. Cinéma, tout d’abord, j’ai revu Le Vilain avec ma mère, elle a adoré, il faut bien voir que j’étais sacrément adorable… et puis un petit restaurant dans la foulée. Discussion sur ses conquêtes (je dis ça au cas où mon frère débile me lit… je sais que ça va le fâcher, lui et sa conne), ses projets, elle change. Peu à peu. C’est plaisant à voir, cela va bientôt faire trois ans que mon père est parti. Trois ans que je ne suis pas allé sur sa tombe non plus. Je me fais souvent la remarque, je crois que je n’en ai pas besoin, pas envie. Cela viendra peut être, pour quelques occasions. Mais à quoi bon ?

Bref, je m’égare sur les pentes du pathos, le samedi était très bon pour ça aussi puisque ma présence était aussi liée au besoin de faire un énorme tri dans les bâtiments qui jouxtent la maison. Deux greniers à trier, jeter ce qui ne sert à rien, trier, mettre de côté ce qui peut être vendu et/ou donné… et puis enfin le garage. Celui de mon père. Celui où il a conçu tous mes meubles et tant d’autres. Celui avec tous ses outils. Deux ans que je dois faire le tri, ranger, nettoyer. Deux ans à tourner autour du pot, à repousser l’échéance, à ne pas vouloir trop me remémorer les discussions avec lui sur les idées d’aménagement… Et voilà, c’est fait, pourtant. Tout est propre (enfin, pour un garage), tout est rangé, classé, mis en placard… et cela fait du bien.

Dimanche, antiquaire pour voir si certaines choses ne peuvent pas être vendues… mais non. Et là, je file dans un coin voir la cave à liqueurs que j’avais repérée. Elle est toujours là. Mais surtout il y en a une autre. Ne pas chercher à comprendre la mécanique du coeur et du coup de coeur sur une antiquité, simplement la savourer et se faire plaisir. Je viens d’investir dans un objet ancien. Jamais fait ça et pourtant je dévore toujours les brocantes et autres salons d’antiquaires !!! Voilà. Maintenant, il faut la remplir dignement et la faire vivre avec ceux qui le méritent. Il me faut des cigares, du cognac, de la prune, de la mirabelle et un bon pineau ancien…

Drôle de sensation que de repartir avec ça sur les genoux, d’aller au restaurant en ne quittant que peu la voiture des yeux, au cas où… et puis la laisser en Normandie, en attendant Noël et la petite réunion familiale sur Paris pour la récupérer.

Ahhhh, la réunion qui arrive… Elle promet. Nous devions être quatre. La mère, les trois frères. L’autre rancunier en a décidé autrement. Nous accourrons après l’argent paraît-il, nous sommes sous son influence, je suis un parrain absent… Qu’il crève, ce con. Qu’il crève.

Je me suis ressourcé, j’ai retrouvé certaines bases en Normandie, j’ai bien compris certaines choses aussi et j’ai franchi un nouveau cap. Vis à vis de ma mère, vis à vis de mon deuil, vis à vis de ce que je veux faire dans les moments à venir et puis vis à vis de mes frères qui incarnent désormais parfaitement le Yin et le Yang. Tant pis pour les enfants… ils grandiront sans oncles, sans grand-mère, avec deux beaufs pour simple éducateurs. Tristesse. Mais le choix est le leur…