Mary and Max

 Jeudi soir, j'ai eu la chance de voir Mary & Max de Adam Elliot en avant-première, une drôle d'histoire d'amour et d'amitié au sens premier du terme entre deux personnages radicalement différents… D'un côté, Mary, une jeune fille australienne dont la vie n'est pas bien brillante et qui se décide un jour à écrire à un complet inconnu, au hasard… Cet inconnu, c'est Max. Max est quant à lui américain et sa vie n'est guère brillante non plus ! Il a plus de 40 ans, vit seul avec un chat éborgné, un poisson et nous parle de ses voisins, de sa vie, de ses "problèmes"… 
 
Ces deux êtres ébréchés vont ainsi apprendre à se connaître, se raconter leurs malheurs, parler de leurs questions existentielles et finalement apprendre à s'apprécier, à s'aimer, à se détester aussi parfois pendant les 20 ans que couvre cette oeuvre magique… L'ensemble du film est tourné en une sorte de "pâte à modeler", il représente surtout 5 ans de la vie d'Adam Elliot qui était là pour nous parler de son bébé. 5 ans… mais en même temps passer une journée pour faire 5 secondes de film, cela prend du temps !
 
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Je disais donc qu'Adam Elliot était là… Oui. Simple, décontracté, enthousiaste, souriant, avide de répondre à nos questions, enchanté de rencontrer des "vrais gens" et non pas les "geeks" qu'il attendait, cachés derrière leurs blogs ! La petite salle, concentrée, l'a écouté raconter son expérience, sa vision du cinéma d'animation, sa volonté de ne pas faire des films lisses, les anecdotes strictement personnelles glissées partout dans le film, certains points de détail aussi puisque le film en regorge littéralement (je préconise au moins 4 visionnages pour tout saisir hein). Une heure de questions/réponses, de ping/pong amusé et détendu, un beau moment.
 
Mais le film dans tout ça ? Parce que là vous avez le contexte et la fin de soirée, mais le film ? C'est une merveille. D'un strict point de vue technique, c'est parfait… Musique, mouvements de caméras, animation des personnages, souci du détail, tout y est, tout capte notre attention et même si ma place au premier rang m'a quelque peu fait souffrir les yeux, je me suis retrouvé complètement absorbé par le film et par l'histoire qu'il raconte. C'est la seconde force de ce film au dela de la prouesse technique : son histoire, les sentiments qu'il touche et réveille en nous au travers de cette histoire de correspondant étranger… Une histoire d'amitié pure qu'Adam Elliot vit en fait depuis 20 ans puisque c'est sa propre vie qui a inspiré le film, quelque chose qui me fait rêver puisque je n'ai pas de correspondant et je me suis rendu compte en voyant ce film qu'il était surement trop tard ou presque pour commencer cela à une époque où l'écriture papier tombe en désuétude face à la facilité d'utilisation du web.
 
Au final, on se retrouve avec un film pour grands enfants, pour adultes, pour romantiques aussi, une splendide histoire câlée dans un emballage parfait… C'est un peu noir, ça fait rire aussi très souvent, on en ressort empreint d'une certaine mélancolie, un sourire au coin des lèvres et la tête définitivement ailleurs. Rafraichissant en ces temps d'uniformisation cinématographique, un bol d'air…
 
A voir et à revoir… N'hésitez pas une seule seconde… parce que là, en revoyant la bande annonce pour la mettre dans ce billet, je me retrouve avec des larmes aux yeux. Petite merveille je vous dis.